Longtemps, se succédèrent couleurs grises, transparences, tout comme une tendresse qui n’ose pas paraître ; puis, le jour déclina, laissant place à ce ciel de nuit, irradiant , cependant, encore, la lumière, comme si ciel et lumière, aujourd’hui mariés, ne pouvaient se résoudre, encore, à s’éloigner ...
Chaque journée apporte ses ciels toujours nouveaux, différents d’heure en heure...Mais les ciels d’aujourd’hui parlaient, dans leur langage : ils disaient le printemps en chemin, et qui tarde, l’obscure montée des sèves sous le vent froid de Mars, l’incertitude méticuleuse qui précède la douceur un peu folle du printemps, quand la Nature, convalescente, fait, avec précaution, ses premiers pas, pas tout à fait guérie des morsures de l’hiver...
extrait d'Un Fleuve de Lumière/Nancy/1982
avec un portrait de l'auteurpar Claudette Méline
Source : Longtemps