575]Aujourd’hui, tu as dit le mot « réminiscence »,
575]je ne sais pas pourquoi, mais je me suis surpris
575]à trouver ce mot beau, quand c’est toi qui le dis,
575]car ce mot te va bien, Luxiane de Boussande.
575]
575]Car, dans une autre vie, quand tu étais princesse,
575]quand j’allais fredonnant mes chansons, dans les bourgs,
575]tu daignais me sourire, un peu, aux carrefours :
575]je te voyais passer, droite comme une altesse.
575]
575]Te souviens-tu ? Luxiane, j’ai été ce joueur
575]de vielle qui chantait ses amours, dans les rues.
575]Moi, je m’en souviens bien, et je t’ai reconnue,
575]sitôt qu’en te voyant s’est affolé mon cœur.
575]
575]Et quand je vois tes yeux, le passé, le présent
575]sont des contrées qui me deviennent familières,
575]les choses de demain, comme celles d’hier,
575]semblent se confondre en une réminiscence.
575]
575]
575]
575]
extrait d'Un Fleuve de Lumière/Nancy/1982
avec un portrait de l'auteurpar Claudette Méline
Source : Aujourd'hui