Il faudrait dire l’éclatante surprise d’un poème, né de vous, qui vit sa propre vie et qui, une fois né, vous sourit, comme un enfant sourit de toutes ses dents blanches...Il faudrait dire ce qui, dans l’écriture, échappe à toute préméditation, la part du texte qui s’écrit seule, indépendamment de l’auteur, la masse d’ombre qui se meut, en nous, dans l’arrière-plan de nos pensées. Où nous mène la plume qui court sur le papier ? Dans quel enfer ? Quel paradis ? La première ligne écrite en entraîne une seconde ...Tout s’enchaîne, l’écheveau se dévide et là, tout à coup, au milieu de nos pensées, cette pierre brillant de mille feux et qui soudain, imprévisiblement, nous exprime...Les mots sont comme des nautoniers secrets qui nous guident . Vers quels rivages ?575]
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Extrait de Nous serons tels des soleils/Luxeuil-les-Bains/1982
Source : Il faudrait