Que sais-je de vous, sinon que vous vous levez quand tout le monde dort encore, dans la maison, et que vous mélangez vos couleurs sur une assiette de porcelaine, que vous jetez ensuite ?
Que sais-je de vous, sinon que votre cœur brûle, et que votre énergie créatrice et votre impatience, ont mis en mouvement, toute l’inertie dans laquelle je m’étais résigné à vivre pendant quinze ans – et voilà que, moi aussi, j’ai hâte de créer et d’écrire, de vous écrire et d’être à mon tour « comme [un supplicié] que l’on brûle et qui [fait] des signes sur [son bûcher ] ». (Antonin Artaud) .
extrait d'Une Odeur de lavande/Thionville/1997
Source : Que sais-je