L’ été pose un baiser sur la joue de Florence,
dans les rues, les femmes ont des vêtements légers :
ce n’est pas pour autant que se dressent les sexes des statues
de Neptune, David, Hercule, devant le Palazzo Vecchio.
L’été est habité par les phrases de Dante,
gravées, ici ou là, sur les murs des maisons,
ailleurs, c’est la maison où fut Dostoïevski :
l’ombre devient précieuse.
Pourtant, je donnerais le marbre des statues,
la Vénus d’Urbino, les tableaux d’Uccello,
pour un simple morceau des collines de Fiesole,
vues depuis les jardins du Palais Pitti.
Les cyprès y déploient leurs flammes vers le ciel,
et les pins-parasols s’y mêlent aux oliviers :
le Temps y dialogue avec l’Eternité.
extrait de Fin de Siècle/Charmes/2000
Source : L'été