La rêverie amoureuse est aussi une œuvre, un travail. Elle consume une énergie insoupçonnée. Mais, en même temps, contrairement aux feux, bien matériels, que les hommes savent allumer, cette consomption ne laisse pas que des cendres . Elle jette une étincelle, dans l’espace, qui vous sépare de l’être qui occupe vos pensées, et il semble bien que ce dernier en reçoive, inexplicablement, l’heureuse nouvelle : c’est une très longue alchimie qui fait que la pensée d’amour ne peut très longtemps voyager, sans trouver le chemin du cœur de sa destinataire et susciter, au bout du compte, un écho.
extrait de Fin de Siècle/Charmes/2000
Source : La rêverie amoureuse