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La compassion

Posté par michelconrad, 30 mai 2018 · 250 visite(s)

« Frères humains qui après nous vivez... » : si la voix de Villon a franchi l’abîme des siècles, c’est parce qu’elle dit sa propre mort et celle de ses contemporains, parce qu’elle l’accepte et se sert du rythme et de la musique du poème pour amplifier la voix frêle qui les porte. En écrivant cela, Villon regarde la mort en face, ce que La Rochefoucauld croyait impossible : « le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement ».
 
Au bout du compte, ce qu’exprime l’art ne peut être que la tendresse, la compassion. Compassion à l’égard de soi-même, parfois. Cette tendresse, cette compassion appellent une compassion, en retour.
 
Toute œuvre est, de ce point de vue, un cri, un appel . « Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé » : ces mots cherchent un écho dans le cœur du lecteur : en les traçant, Gérard de Nerval espère que chacun de nous se souvienne de ses propres heures de déréliction.
 
 

29/5/18





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