Quand j’aurai oublié les mots savants, les mots dont nos ancêtres n’auraient pas eu idée, quand Alzheimer m’aura fait oublier le mot « Alzheimer », quand je ne saurai plus désigner les mots qui nomment l’intelligence artificielle d’aujourd’hui, comme le mot « algorithme », dont Villon aurait souri, lui qui savait que la seule question essentielle est celle de savoir où sont « les neiges d’antan », quand je ne saurai plus les mots de l’histoire et de la géographie, les mots de la politique, les mots qui désignent les planètes, les fleurs les plus rares, il me suffira de me souvenir, pour unique fanal et pour astrolabe , de qui j’aime et de le lui dire.
2/6/18