« Dum spiro, spero »
Devant un cœur qui se refuse, tout l’arsenal de la rhétorique semble dérisoire : il reste les choses infimes. Tout d’abord, les mots de prière, les mots de supplication, puis les gestes, les signes : tous ont quelque chose de tangible, ils parviennent au regard, au corps, ils propagent une vibration. En dernier ressort, il y a, plus immatérielle encore, la pensée, – au pouvoir de laquelle je voudrais croire. Pourtant, tous signent une défaite. Celui qui n’est pas aimé a, de toute façon, perdu la partie.
Tout nous conduit, alors, à ce recours ultime : ériger la parole en poème. Ce faisant, nous parvenons à cette « conséquence oblique : toute poésie, tout art de la mélancolie n'est déjà plus mélancolique, suppose une énergie positive dont la véritable mélancolie ne dispose pas...» (Jean Starobinski).
13/9/18