C’est peut-être à l’assoiffé qu'il faut demander de parler du verre d’eau fraîche, à l’affamé des fruits de l’été, au sourd des arcanes de la musique, au muet des mots qu’il voudrait prononcer, à l’aveugle des teintes des fleurs dont il respire la fragrance, au paralysé des trajets qu’il parcourt en rêve, au vieillard de l’entrain primesautier qui fut le sien dans la jeunesse.
De la même façon, c’est peut-être la déréliction qui est, paradoxalement, le promontoire d’où l’on peut le mieux parler de l’amour, car peut-être ne parle-t-on bien que de ce que l’on désire le plus ardemment et de ce que l’on croit avoir définitivement perdu.
De la même façon, c’est peut-être la déréliction qui est, paradoxalement, le promontoire d’où l’on peut le mieux parler de l’amour, car peut-être ne parle-t-on bien que de ce que l’on désire le plus ardemment et de ce que l’on croit avoir définitivement perdu.
12/10/18