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Une poussière d’or

Posté par michelconrad, 26 février 2022 · 176 visite(s)

Un jour que je racontais mes chagrins d’amour à ma mère, quand, devenue veuve, elle vivait seule, depuis plusieurs années, elle me répondit : « qu’est-ce qu’on va devenir ? ». Je compris alors, à travers  ce « on », qui nous désignait , elle et moi, à quel point son amour était fusionnel. Elle se considérait comme embarquée dans mes errances sentimentales, elle qui jamais ne s’était laissée aller à de tels égarements. Le plus extraordinaire, avec le recul, c’est qu’elle ne me fit, jamais, l’ombre d’un reproche.
 
J’étais dans ma bulle, je lui racontais mes chagrins d’amour, je ne voyais pas, je ne voulais pas voir sa vie solitaire, sa vie de veuve qui vivait dans l’attente des visites de ses fils, qui,  emportés dans une vie « autre », qu’ils jugeaient importante, croyaient agir sur des destins, se jugeant irremplaçables. Je mesure, à présent, de quelle façon tous nos actes, tout ce que nous entreprenons, se volatilise sous le flux du temps, tandis que seuls demeurent, dans nos mémoires, et peut-être aussi, et surtout, dans l’esprit du « Souverain Juge », à l’heure du « Mané, Thécel, Pharès », comme une poussière d’or au fond de la battée, ce que furent nos élans d’amour, nos actes d’amour.

24/2/2022  

 

 

 

"La fontaine de vie" (25/2/19)

 

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