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En Pologne se trouve une partie de mes origines, c’est la part manquante de mon arbre généalogique, une moitié dont je ne sais rien, faute d’avoir entrepris, en temps utile, les recherches qui auraient été, ou qui seraient peut-être encore nécessaires. Un jour, je demandai à ma mère, qui fut déportée de Pologne jusqu'en Allemagne, de m’aider à retrouver sa famille, en me donnant des dates, des noms, des lieux. A ma grande surprise, elle me répondit avec une inflexible fermeté : « tu vas pas faire ça ! ». Je n’osai l’interroger sur les raisons de son refus. Peut-être voulait-elle éviter de rouvrir une plaie , et c'est peut-être pour la même raison qu'elle refusa les propositions de l'armée américaine, quand on lui donna la possibilité de retourner en Pologne.
Quelquefois, le regard que jettent nos amis sur nos propres parents les éclaire d’une lumière que nous n’avons jamais perçue. Un jour, j’emmenai chez ma mère mon amie Eve Malleret, qui traduisit avec tant de ferveur les poèmes de Marina Tsvétaïeva. Quand nous quittâmes la maison, je demandai à Eve quelle impression ma mère lui avait faite. Sa réponse me surprit. Elle tenait en quelques mots, très succincts, très justes, des mots auxquels je n'avais, pourtant, jamais pensé : « on voit qu'elle a beaucoup souffert ».
Quelquefois, le regard que jettent nos amis sur nos propres parents les éclaire d’une lumière que nous n’avons jamais perçue. Un jour, j’emmenai chez ma mère mon amie Eve Malleret, qui traduisit avec tant de ferveur les poèmes de Marina Tsvétaïeva. Quand nous quittâmes la maison, je demandai à Eve quelle impression ma mère lui avait faite. Sa réponse me surprit. Elle tenait en quelques mots, très succincts, très justes, des mots auxquels je n'avais, pourtant, jamais pensé : « on voit qu'elle a beaucoup souffert ».
21/3/22
"Les premières fleurs du merisier" ((25/2/20)
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