Une Princesse, -- , dont je tairai le nom : n’est-ce pas merveilleux de laisser au lecteur le soin d’imaginer une partie de ce qu’on lui raconte ? -- était prisonnière d'un palais de glace. Son fiancé était un obscur poète, dont personne n’avait jamais lu les vers et qui avait été banni par la volonté du Roi, -- « à quoi peut donc servir un poète ? » , répétait le roi, tandis que le fiancé observait, depuis les fossés, la frêle silhouette de sa bien-aimée, au travers des murs transparents.
L’obscur poète connaissait parfaitement l'histoire des murailles de Jéricho, qui s'effondrèrent au son des trompettes, mais, ici, tout effort semblait bien inutile, devant ces murs scintillants, durs comme des diamants, qu'aucune chaleur, hélas, ne pouvait faire fondre.
Un soir, -- c'était, est-ce un hasard ? le soir de Noël -- , le fiancé, brûlant d'amour, écrivit un poème, sous forme de dithyrambe, dont nous ne savons rien, et vint se poster devant les murailles, sous les derniers rayons du soleil couchant.
Un corbeau se posa près de lui et proposa son aide. Il prit, dans son bec, le poème et s'envola, en direction du palais. Il y avait une unique cheminée au sommet des toitures de glace. Comme le feu, au château, s'était éteint, il y jeta la missive qui virevolta et atterrit dans les cendres.
On venait justement de suggérer à la Princesse de rallumer le feu. Elle découvrit la missive, la lut et son cœur s'emplit d'une joie rayonnante qui fit fondre, comme par magie, toutes les murailles. Ce fut un véritable miracle : le Roi, sa cour, et la Princesse se retrouvèrent, en un instant, dans un champ de neige, ouvert à tous les vents !
De la plus humble à la plus noble des personnes présentes, tous prirent conscience de l’ampleur des pouvoirs de l’auteur de cet écrit. Le Roi, avec un mélange d’admiration et de crainte, accorda la main de sa fille à l’obscur poète.
On fit reconstruire le palais en marbre de Carrare sur la colline : il y scintille, désormais. On accorda le titre de Prince au fiancé. Le mariage fut l’occasion d’une grande cérémonie.
A présent, les villageois racontent que ce Prince passe ses journées à écrire pour son épouse, chaque jour, des poèmes d’amour. -- Est-ce bien sérieux, cela ?
L’obscur poète connaissait parfaitement l'histoire des murailles de Jéricho, qui s'effondrèrent au son des trompettes, mais, ici, tout effort semblait bien inutile, devant ces murs scintillants, durs comme des diamants, qu'aucune chaleur, hélas, ne pouvait faire fondre.
Un soir, -- c'était, est-ce un hasard ? le soir de Noël -- , le fiancé, brûlant d'amour, écrivit un poème, sous forme de dithyrambe, dont nous ne savons rien, et vint se poster devant les murailles, sous les derniers rayons du soleil couchant.
Un corbeau se posa près de lui et proposa son aide. Il prit, dans son bec, le poème et s'envola, en direction du palais. Il y avait une unique cheminée au sommet des toitures de glace. Comme le feu, au château, s'était éteint, il y jeta la missive qui virevolta et atterrit dans les cendres.
On venait justement de suggérer à la Princesse de rallumer le feu. Elle découvrit la missive, la lut et son cœur s'emplit d'une joie rayonnante qui fit fondre, comme par magie, toutes les murailles. Ce fut un véritable miracle : le Roi, sa cour, et la Princesse se retrouvèrent, en un instant, dans un champ de neige, ouvert à tous les vents !
De la plus humble à la plus noble des personnes présentes, tous prirent conscience de l’ampleur des pouvoirs de l’auteur de cet écrit. Le Roi, avec un mélange d’admiration et de crainte, accorda la main de sa fille à l’obscur poète.
On fit reconstruire le palais en marbre de Carrare sur la colline : il y scintille, désormais. On accorda le titre de Prince au fiancé. Le mariage fut l’occasion d’une grande cérémonie.
A présent, les villageois racontent que ce Prince passe ses journées à écrire pour son épouse, chaque jour, des poèmes d’amour. -- Est-ce bien sérieux, cela ?
Ven /12/1/2024