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Silhouette

Posté par Esterina, 14 septembre 2024 · 287 visite(s)

Ombre énigmatique et fugace,
Évanescente à douter d'être,
De son passage nulle trace,
Oubliée jusqu'à disparaître.
 
Interdit de sourire au monde,
D'en respirer les douces ondes.
 
Effacée, emmurée vivante,
Cernée, dans son tissu enclose,
Incarcérée, inexistante,
Son gardien veille et s'interpose
 
Entre elle et la vie qui s'élance.
Entravée, niée, opprimée
Par le carcan de l'ignorance,
Autant dès lors la supprimer.
 
Interdit de laisser entendre
Sa frêle voix pour se défendre.
 
Assassinée à petit feu,
Étouffée dans sa camisole,
Par un homme au regard sérieux
Qui sur elle a pris tout contrôle.
 
Interdit d'offrir son visage,
A qui pourrait lire un message.
 
Privée du vent qui déraisonne,
Des livres ouverts sur le monde,
De la fière joie qui claironne,
Et de la liberté féconde...
 
Interdit le chant de son âme,
Interdit de dire son drame.
 
Elle ne laisse aucune empreinte,
Discrète errante dans la nuit,
Nul ne relâche son étreinte
Sur cette femme anéantie.
 
Qui saura lui réinventer
L'itinéraire de lumière
Qui lui rendra sa dignité,
La conduira vers d'autres sphères ?
 
Interdite la poésie,
Qui distille ses hérésies.
 
 
13.09.2024
 



Esterina,

 

Merci pour ce texte fort, pour défendre la poésie !

 

Belle journée... poétique.

 

Michel CONRAD

Même si votre poème peut s’appliquer à nombre de femmes, j’ai aussitôt pensé, en le lisant, au sort réservé aujourd’hui aux Afghanes réduites par les Talibans à n’être que des silhouettes sans dignité, privées des droits les plus essentiels…

Oui, c'est à elles en effet que j'ai pensé en premier...

 

Même si votre poème peut s’appliquer à nombre de femmes, j’ai aussitôt pensé, en le lisant, au sort réservé aujourd’hui aux Afghanes réduites par les Talibans à n’être que des silhouettes sans dignité, privées des droits les plus essentiels…

 

Merci, Michel, belle journée poétique à vous aussi.

 

Esterina,

 

Merci pour ce texte fort, pour défendre la poésie !

 

Belle journée... poétique.

 

Michel CONRAD

 

Un beau texte profond évoquant, avec empathie, les drames vécus par toutes ces femmes prisonnières du joug des "mâles dominants"...

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