Un temps de chien sévissait ; trois coups de tonnerre,
De concert avec le tintement de minuit
De la cloche de l'église, me réveillèrent.
De lumineux éclairs éclaircissaient la nuit.
Je me levai de mon lit, tout ensommeillé.
À travers la vitre de ma chambre, je vis
Qu'il pleuvait de longues cordes si bien croquées
Qu'il me vint soudain à l'esprit une folie.
Je sortis de chez moi et j'en empoignai une.
Je m'y hissai, dans le ciel envahi d'orage,
M'éloignant doucement du sol de ma commune,
Longuement, vers un sombre et monstrueux nuage.
J'atteignis enfin sa surface cotonneuse.
J'y gambadai, aventureux, tel un enfant ;
Et je m'y couchai comme dans l'herbe moelleuse
Et parfumée d'un pâturage de printemps.
Du coeur de ma jolie nuée si haut perchée,
Imitant, trait pour trait, une barbe à papa,
Je contemplai, fasciné, la voûte étoilée
Sereine, bien loin du boucan d'enfer d'en bas.
Soudain, comble de malchance, un énorme avion,
Perçant mon nuage, me fit dégringoler.
Je chutais si vite ; oh la maudite attraction !
Je gesticulai ; horrifié, désespéré.
J'allais m'écraser, m'aplatir, perdre la vie
Au beau milieu d'arbustes d'une pépinière,
Quand, point culminant de la veine, j'atterris
Sur le dessus potelé d'une montgolfière.
Le temps cessa enfin sa furie et ses pleurs.
Un rayon de lune éclaira ma face blême.
Un brusque torrent de larmes gonfla mon coeur
À la pensée de cette nuit folle et bohème.
De concert avec le tintement de minuit
De la cloche de l'église, me réveillèrent.
De lumineux éclairs éclaircissaient la nuit.
Je me levai de mon lit, tout ensommeillé.
À travers la vitre de ma chambre, je vis
Qu'il pleuvait de longues cordes si bien croquées
Qu'il me vint soudain à l'esprit une folie.
Je sortis de chez moi et j'en empoignai une.
Je m'y hissai, dans le ciel envahi d'orage,
M'éloignant doucement du sol de ma commune,
Longuement, vers un sombre et monstrueux nuage.
J'atteignis enfin sa surface cotonneuse.
J'y gambadai, aventureux, tel un enfant ;
Et je m'y couchai comme dans l'herbe moelleuse
Et parfumée d'un pâturage de printemps.
Du coeur de ma jolie nuée si haut perchée,
Imitant, trait pour trait, une barbe à papa,
Je contemplai, fasciné, la voûte étoilée
Sereine, bien loin du boucan d'enfer d'en bas.
Soudain, comble de malchance, un énorme avion,
Perçant mon nuage, me fit dégringoler.
Je chutais si vite ; oh la maudite attraction !
Je gesticulai ; horrifié, désespéré.
J'allais m'écraser, m'aplatir, perdre la vie
Au beau milieu d'arbustes d'une pépinière,
Quand, point culminant de la veine, j'atterris
Sur le dessus potelé d'une montgolfière.
Le temps cessa enfin sa furie et ses pleurs.
Un rayon de lune éclaira ma face blême.
Un brusque torrent de larmes gonfla mon coeur
À la pensée de cette nuit folle et bohème.