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Partage de l'arc-en-ciel

Posté par Loup-de-lune, 19 juillet 2015 · 617 visite(s)

La neige oblique exagérait
reblanchissant toujours
le courbe sillon de vitre
supplié par mon gant
pour revoir le rose et l'or
sous lesquels s'étendait ta dépouille
 
où le corbillard s'évanouit
convergeait la cité de flocons
 
soustraite fantomale à la collation des autres
j'ai cherché un chemin insolite
une venelle encline au vague du sang
 
mes repaires mes axiomes
mes écoles mes étais
la polychromie de la mémoire
dans le creuset de la déréliction,
j'écoutais le soliloque du sombre
 
 
Avril sur les éreintements
revint ruisseler
et chaque goutte réfracta la lumière
à l'aune de ma propre dispersion
 
par cette même effervescence
qui t'avait fait ouvrir ta maison
à l'étrangère filoutée
et déployer tes nourritures
sur le grand lys de la nappe
et border le lit frais
parmi les candeurs de la chambre cédée
par cette même munificence
l'arc septuple se partageait
 
violet rendu à la laine de la couverture
minutes merveilleuses des sommeils coïncidés
 
le signet du florilège retrouve l'indigo
le long duquel un poème mire les amants dans sa licence
 
le bleu retourne à l'encre des billets
et aimer enlumine le manuscrit des bagatelles sacrées
 
au seuil de la gare ton bagage fige cette restitution du vert
et par-dessus, l'un pour l'autre, nos tout premiers regards
 
avec le cerf-volant sur l'allégresse de Zhoushan
renouent les arabesques du jaune
 
grands rideaux fermés qui vont se rallumant
aubes et midis s'orangent en nos paresses impeccables
 
le foulard sur ta gorge refait son beau nœud de rouge
cependant qu'à travers décembre se réunissent nos mains
 
lent effacement de l'arc
prononciation sidérante
de chaque souvenir
 
 
Ô jardin !
aux confins de l'éperdument de la vagabonde
 
on s'y divertit dans un silence essentiel et ravissant
on y tourne un jouet
disque blanc
qui ralentit
jusqu'à la réapparition colorée de sept angles égaux
 
à l'émerveillement des enfants
au recommencement du geste menant des couleurs
au blanc
 
du blanc de la neige
à l'ombre du soir qui borne
j'accepte le charme impérieux des métamorphoses



                              Et toujours ces voyages intérieurs impressionnistes, impressionnants qui font vivre les profondeurs

                 et réveillent -la vie arc-en-ciel-  des couleurs qui se pressent et finalement

     se mêlent jusqu'au blanc de la neige ...

Très beau poème!

hasia

Un hommage des plus émouvants en effet à feue Mademoiselle LIN qui prend les traits d'un véritable amant...

F. G. Di Gabriele
"le foulard sur ta gorge refait son beau nœud de rouge
cependant qu'à travers décembre se réunissent nos mains

lent effacement de l'arc
prononciation sidérante
de chaque souvenir"

Les maux s'effacent, les mots subliment l'éphémère du temps malgré le rythme désenlacé des saisons. Magnifique !

Praxitèle
Un lecteur

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