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La Maison de Marianne III : 17-24

Posté par Loup-de-lune, 17 décembre 2017 · 908 visite(s)

La Maison de Marianne III : 17-24



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Le dessin de l'enfant Luna
atemporel sur la porte blanche
d'obliques monochromes silhouettes fleurissantes
peuplent l'orage des géodésies natives
y butine un papillon de rhodoïd micacé
qu'ocellent des larmes d'or
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Arbre qui ramifie le ciel
et fragmente aurores et crépuscules
close la croisée sait recoudre
tes morceaux de tempête
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À l'un des miroitements qui cloutent l'armoire amarante
se ficelle encore la rose
sa corolle sèche regardant vers le bas
et d'artistes bougies accotant à sa tige leur effilement
pour cette gerbe des flammes qui tergiversèrent
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Livre d'images sur la table de verre
des couleurs chaudes et naïves racontent un hôpital
mais capricieusement le voisine la transparence
jusqu'au tapis natté de grège et d'infini
qu'à son gré l'enfant Louise constelle
de toute la monnaie factice de son jeu
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Menues reliures de toile colligeant des fleurs de poésie
la gradation de leurs dos insolés
de la couleur des millepertuis à celle des lavandes
secret escalier
menant du poème au sommeil
et du sommeil à la fugue irisée des pollens
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Caule tilleul et flexueuse sur la paroi
chandelier noir s'évadant des lignes du plancher
la corolle et la bougie aspirent l'une à l'autre
pour se réunir en le rouge
que n'épuisent plus ni éphémère ni flamme
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Au pied des tempos suspendus
dans l'aurifique mélancolieuse d'un flou désir d'horloge
des coquillages se sont frayé
le chemin d'effleurer une coupelle d'agates
où toutes les couleurs des mers
reposent l'une contre l'autre
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Aux craies de couleurs clairant dans leur coffret
les doigts ardent d'empoussiérer leurs pulpes
et de lundi en lundi pellucide
le temps se marbre parmi l'enfant Louise
qui de nébuleuses en libellules minimise
la noire vacance du tableau



« La Maison de Marianne 1-24.

Magnifique, une poésie où il fait bon plonger et replonger au hasard des strophes (c'est ma méthode), et l'on revient souvent flâner dans ces vers, que d'images et de subtilités, un régal, "il ne faut rien changer", "ces mots détournent nos esprits des contingences" à l'infini, j'admire »

Yann
Un lecteur

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