
La métamorphose des deux moitiés de l'anneau brisé
de l'élan qu'inférèrent
les funérailles de ses épeurements
elle irait se défublant
le long de la seconde démaillée
devant l'ineffable toponymique
s'exsanguinent les moyeux
adieusé le diablant poumoneur
dissémine le poudroiement des bornes
un croissant sillé par le premier enfant de craie
épanche le bleu
qui rien ne comble
ni ne naufrage
et parmi le rapiècement des pâtis
au-dessous des profilés
où s'acière le soliflore de la rose des vents
une arcure gîte la muabilité des soirs
- michelconrad, silver, AURE et 2 autres aiment ceci
Loup-de-lune,
Je suis devant vos textes comme devant un amoncellement de pierres précieuses et semi-précieuses, comme devant une pelote de laine rouge (pourquoi cette couleur vient-elle à mon esprit ?)....Aussitôt, dès la première lecture, achevée en toute hâte, le professeur de lettres que je fus s'éveille en moi, et envisage de faire appel au vieil arsenal des "explications de texte" : grilles de lectures, champs sémantiques, sonorités, repères spatio-temporels .... Mais je me ressaisis : je ne suis plus "professeur", Dieu merci ! Je me dis que le plaisir est dans le lâcher-prise .
La poésie est un frêle esquif : cette barque de mots que vous lancez sur la rivière du jour, je me contenterai de l'effleurer. Il y a ce "bleu" dont vous parlez : oui, "rien ne comble" l'immensité du ciel, "rien ne [le] naufrage".
J'aime aussi, particulièrement, dans ce texte, "le soliflore de la rose des vents", et j'aime qu'il "s'acière". Je prends cette métaphore comme un cadeau très personnel. Si vous le permettez, je l'emporte avec moi, pour me guider sur le chemin du jour : la "rose des vents" indique bien toutes les directions, n'est-ce pas ?
Michel Conrad