le lé des éléphants de moire
s'émeut à de soudains cortèges
clairant ses plis paysagés
la lucarne déguerpie
un losange voyage la lumière
au long du mur balafré
la serrure appesantit sa réflexion
l'angle feint de briser
le nuagiste d'éteindre
mais bouquetière sans cueillaison
elle muse déjà sur le papier peint
rappelé à la corollescence
et son fidèle éclat épousant l'oreiller
un indistinct de feuilles et d'ailes
emporte la jeune sommeilleuse
- Esterina, michelconrad, silver et 3 autres aiment ceci
Loup-de-lune,
Je vous lis comme on boit à une source d'eau fraîche. Chère "sommeilleuse" , quel bonheur de vous voir être "emportée" par "un indistinct de feuilles et d'ailes" , en cette "chambre nomade", -- nomade comme notre vie même.
La magie de vos textes tient en partie au fait que les choses, les objets se mettent en mouvement, ou déplacent ce qui est immobile, immatériel : ici , "un losange voyage la lumière", la "serrure", "l'angle", le nuagiste" agissent, chacun à leur façon. La lampe d'Aladin de la poésie a fait, enfin, surgir ce dont nous rêvions.
Car c'est le rêve qui règne en cette "bouquetière sans cueillaison". Nous qui aimons la poésie , nous sommes tous, d'une certaine façon, des "bouquetiers sans cueillaison" et c'est la grâce d'un instant précieux qu'en vous lisant, ici, nous cueillîmes, ce matin.
Michel Conrad