à demeurer ce qui délibère
longtemps étourdit le faisceau
linéaments de paucité
au bas d'une inclinaison vague
lorsqu'un sang miraculé
élit les minutes poètes
voile à la lucarne
l'aube de neige
concède un bleuissant défaire
d'un verre le rose allumement
apothéose l'inemploi
dans sa flammerole cueillie
un fruit brûle la nourriture
et sur la courtepointe
où le florilège en chagrin
retourne au germe
des éléphants satinés
troubadourent ce relais
d'ors et de verts rassasiants
- Esterina, michelconrad, silver et 3 autres aiment ceci
Loup-de-lune,
Ce poème, comme tous ceux que vous écrivez, est de "de combustion lente", je veux dire que le sens en affleure lentement, et qu'il le faut relire, encore et toujours, comme on déchiffre un beau paysage, comme on savoure un instant précieux, un instant rare.
Au coeur de ce poème (en son milieu, sa "pliure" , comme disait l'un de mes professeurs à l'Université, luit le champ lexical de la lumière : "lucarne" "aube de neige" (deux lueurs, chacune étant particulière), "allumement", "flammerole"... Peut-être part-on d'une pénombre et y retourne-t-on, après ce passage par "l'allumement" ?
Chacun de vos poèmes est comme une création d'un univers en raccourci. On quitte celui-ci avec , en mémoire, quelques mots précieux, dont on ne peut que déplorer la "paucité" de ceux qui les utilisent, voire même qui les connaissent, aujourd'hui.
J'adore le verbe "troubadourer" , dont il me semble que vous l'avez inventé. Que faisons-nous d'autre, nous qui tentons d'écrire ?
Michel Conrad