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Assouvie

Posté par Loup-de-lune, 15 juin 2018 · 793 visite(s)

Assouvie


à demeurer ce qui délibère
longtemps étourdit le faisceau

linéaments de paucité
au bas d'une inclinaison vague

lorsqu'un sang miraculé
élit les minutes poètes

voile à la lucarne
l'aube de neige
concède un bleuissant défaire

d'un verre le rose allumement
apothéose l'inemploi

dans sa flammerole cueillie
un fruit brûle la nourriture

et sur la courtepointe
où le florilège en chagrin
retourne au germe
des éléphants satinés
troubadourent ce relais
d'ors et de verts rassasiants



Loup-de-lune,

 

Ce poème, comme tous ceux que vous écrivez, est de "de combustion lente", je veux dire que le sens en affleure lentement, et qu'il le faut relire, encore et toujours, comme on déchiffre un beau paysage, comme on savoure un instant précieux, un instant rare.

 

Au coeur de ce poème (en son milieu, sa "pliure" , comme disait l'un de mes professeurs à l'Université, luit le champ  lexical de la lumière : "lucarne" "aube de neige" (deux lueurs, chacune étant particulière), "allumement", "flammerole"... Peut-être part-on d'une pénombre et y retourne-t-on, après ce passage par "l'allumement" ?

 

Chacun de vos poèmes est comme une création d'un univers en raccourci. On quitte celui-ci avec , en mémoire, quelques mots précieux, dont on ne peut que déplorer la "paucité" de ceux qui les utilisent, voire même qui les connaissent, aujourd'hui.

 

J'adore le verbe "troubadourer" , dont il me semble que vous l'avez inventé. Que faisons-nous d'autre, nous qui tentons d'écrire ?

 

Michel Conrad

Loup-de-lune,
 
Ce poème, comme tous ceux que vous écrivez, est de "de combustion lente", je veux dire que le sens en affleure lentement, et qu'il le faut relire, encore et toujours, comme on déchiffre un beau paysage, comme on savoure un instant précieux, un instant rare.
 
Au coeur de ce poème (en son milieu, sa "pliure" , comme disait l'un de mes professeurs à l'Université, luit le champ  lexical de la lumière : "lucarne" "aube de neige" (deux lueurs, chacune étant particulière), "allumement", "flammerole"... Peut-être part-on d'une pénombre et y retourne-t-on, après ce passage par "l'allumement" ?
 
Chacun de vos poèmes est comme une création d'un univers en raccourci. On quitte celui-ci avec , en mémoire, quelques mots précieux, dont on ne peut que déplorer la "paucité" de ceux qui les utilisent, voire même qui les connaissent, aujourd'hui.
 
J'adore le verbe "troubadourer" , dont il me semble que vous l'avez inventé. Que faisons-nous d'autre, nous qui tentons d'écrire ?
 
Michel Conrad




... le temps
du poème
... limbes
des clepsydres

... voici des éléphants de satin qui inventent, qui trouvent le territoire de l'assouvissement... Or, ils le trouvent par le songe et par le charme, ils le "troubadourent", à la lumière étymologique de cette racine, avec la "liberté grande" qui nous est si chère...


Loup-de-lune

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