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Thalassophile

Posté par Loup-de-lune, 22 juin 2018 · 898 visite(s)

Thalassophile


abondamment l'heure
pleut sur la lucarne perplexe

d'une exponentielle fable de mer
le poisson va
espaçant un fauve bois qui le feint

et par-dessous l'oscillation d'imminence
le socle passe l'évident de poussière

dans les entrailles de sa couleur
le verre féal
évince de la satiété
son coupon d'eau

or par l'alternance
qui chérit l'erre nébuleuse des tranquilles
l'embellie imbibe la chambre

et se cristallisent les tissures de nage

cependant que toute la coriacité des tramails
se fond dans le prestige d'un fanal rose



Loup de lune,

 

 

Le contraste est violent, dans ce texte, entre l'immobilité de la chambre et le mouvement incessant de la mer, mais, par la grâce du pouvoir illimité du rêve (que serions-nous, sans lui ?), "l'embellie imbibe la chambre".

 

En vous relisant , je pense aux vers de René-Guy Cadou (qui n'habitait pas loin de l'océan) : "une dernière lame renversant l'encrier / et la chair qu'on n'a pas fini de supplier"). Votre plume recrée un monde, et  c'est , me semble-t-il, l'océan tout entier, qui , à la fin du texte, envahit la chambre, où demeure, victorieux,  "le prestige d'un fanal rose" .

 

 

Michel Conrad

Loup de lune,
 
 
Le contraste est violent, dans ce texte, entre l'immobilité de la chambre et le mouvement incessant de la mer, mais, par la grâce du pouvoir illimité du rêve (que serions-nous, sans lui ?), "l'embellie imbibe la chambre".
 
En vous relisant , je pense aux vers de René-Guy Cadou (qui n'habitait pas loin de l'océan) : "une dernière lame renversant l'encrier / et la chair qu'on n'a pas fini de supplier"). Votre plume recrée un monde, et  c'est , me semble-t-il, l'océan tout entier, qui , à la fin du texte, envahit la chambre, où demeure, victorieux,  "le prestige d'un fanal rose" .
 
 
Michel Conrad



... ma gratitude envers vous, Michel Conrad pour être ainsi sensible à l'émancipation du poisson de la chambre, qui est aussi la mise en mouvement de la matière par la vigueur onirique...

... tant de pluie printanière, évocation de la mer... et pourtant ce sera bel et bien la lumière qui viendra consacrer à la fois la nage délivrée et le fanal rappelant au port les excès halieutiques...

Loup-de-lune

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