Toi disparue et transmuée
en ces après-merveilles océanes
le poisson que laqua ta main florale
bleusombrait mes odyssées de faïence
entre les gestes
t'appartenant encore
s'insinua un soupir
où briser contrefit éclore
et ce regain de ville
à mon pas galactique
ce regard érosif
dans les flueurs de masques
les lignes de l'horizon
sont venues cercler l'aorte
puisqu'une coquille hébète mon ombre
quand briser épanche atteindre
- Esterina, michelconrad, silver et 3 autres aiment ceci
Loup de lune,
C'est toujours une délicieuse surprise de vous lire : le "loup", en vous, surgit où on ne l'attend pas, sous le jeu de clair-obscur imprévisible de la " lune". Il y a une dimension surréaliste dans ce texte-ci, où plane joyeusement l'incertitude. Chaque vers, en effet, y est comme une carte à jouer dont seul l'endroit de la carte est porteur de sens, tandis que l'on ne voit que le revers de ladite carte : tout le plaisir est de l'avoir en main , sans, justement, la retourner.
Rimbaud disait : "l'amour est à réinventer". La poésie aussi, sans doute. En tout cas , au niveau du lexique, j'adore cette pure trouvaille, "bleusombrait", tandis que le poème s'avère être un jeu de colin-maillard : il nous mène quelque part, sans nous dire la "destination", pourtant annoncée dans le titre. Tout le plaisir est là.
Michel Conrad