La source
il me surprit dans le bois, tout près de la lisière
le ruisseau dont incontinent je devins l'hôte
des étoiles y tremblaient sous les badinages des papillons
la lumière étageait d'incalculables nuances de vert
les cimes caressaient une incarnation bleue
et l'extase en manière de soleil d'été
toujours se partageait toujours se réunissait
peu à peu dans la musique de l'eau je diluai ma pensée
sur les bords les racines mises à nu
étaient comme de grandes mains terreuses continûment puisant
à ce qui les désagrégeait continûment
un long temps les pierres ne furent que pierres à mes yeux
mon esprit s'amusait à composer des passerelles
inachevées comme ces traversées de l'existence
qu'enchante seule la fraîcheur du gué soudain
un long temps les pierres ne furent que pierres
dont la mousse couvrante s'allumait par intervalles
mais de la patience de mes pupilles parut la métamorphose
et les pierres étaient devenues des visages
et l'une de ces pierres me regardait fixement
jaune et grise au milieu du courant
un visage de femme que suppliciait l'absence
au milieu du courant de mes actes
c'était fini la paix du lieu c'était fini liquide enfin l'angoisse
longtemps longtemps je marcherais pour retrouver la source
des forces qui avaient ainsi précisé la physionomie de mes renoncements
et je me suis déchiré le tissu et la peau à des acuités étrangement obstacles
et j'ai atteint une bouche noire qui bavait l'eau entre les briques
au-dessus passait de temps à autre un bolide insondable
et j'ai gravi l'infinie forêt emplie d'épures de pendus
des voix me parvinrent toute une rumeur
de jeux, d'enfants, de filles, de flacons et de fête
et la distance qui m'en séparait
était une corde qui n'en finirait plus de se tendre
avec son poids de prologues, de terreurs et d'escampettes
réduisant en poudre la promesse extorquée
longtemps longtemps j'ai marché dans la lente extinction
des indices d'hommes et des dilapidations d'arbres
et je me suis perdue tout ombre dans les montagnes de la nuit
il me surprit dans le bois, tout près de la lisière
le ruisseau dont incontinent je devins l'hôte
des étoiles y tremblaient sous les badinages des papillons
la lumière étageait d'incalculables nuances de vert
les cimes caressaient une incarnation bleue
et l'extase en manière de soleil d'été
toujours se partageait toujours se réunissait
peu à peu dans la musique de l'eau je diluai ma pensée
sur les bords les racines mises à nu
étaient comme de grandes mains terreuses continûment puisant
à ce qui les désagrégeait continûment
un long temps les pierres ne furent que pierres à mes yeux
mon esprit s'amusait à composer des passerelles
inachevées comme ces traversées de l'existence
qu'enchante seule la fraîcheur du gué soudain
un long temps les pierres ne furent que pierres
dont la mousse couvrante s'allumait par intervalles
mais de la patience de mes pupilles parut la métamorphose
et les pierres étaient devenues des visages
et l'une de ces pierres me regardait fixement
jaune et grise au milieu du courant
un visage de femme que suppliciait l'absence
au milieu du courant de mes actes
c'était fini la paix du lieu c'était fini liquide enfin l'angoisse
longtemps longtemps je marcherais pour retrouver la source
des forces qui avaient ainsi précisé la physionomie de mes renoncements
et je me suis déchiré le tissu et la peau à des acuités étrangement obstacles
et j'ai atteint une bouche noire qui bavait l'eau entre les briques
au-dessus passait de temps à autre un bolide insondable
et j'ai gravi l'infinie forêt emplie d'épures de pendus
des voix me parvinrent toute une rumeur
de jeux, d'enfants, de filles, de flacons et de fête
et la distance qui m'en séparait
était une corde qui n'en finirait plus de se tendre
avec son poids de prologues, de terreurs et d'escampettes
réduisant en poudre la promesse extorquée
longtemps longtemps j'ai marché dans la lente extinction
des indices d'hommes et des dilapidations d'arbres
et je me suis perdue tout ombre dans les montagnes de la nuit
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