'Comme toi, ô Bernadette, je me serai faite un peu voyante... comme toi, à de certains moments, j'aurai vu la merveille, mais couleur de sang, luire dans la grotte, dans la roche du quotidien, et demandant à être traduite en mots... comme toi j'en aurai fait mon poème et ma musique, mon hématopoïèse, sans jamais avoir la charge de convaincre... Comme toi, j'aurai aimé un garçon et j'aurai été aimée de lui, et comme toi, passant les doutes, j'aurai sacrifié la femme au pouvoir de l'apparition et au sacerdoce exigé par elle... Comme toi, c'est jeune que je quitterai cette vie terrestre... très jeune... comme toi... Tu as dit un jour que ton vaste coeur n'oublierait personne, alors souviens-toi de ta petite soeur du Tao, vagabonde quelque part entre l'Orient et l'Occident, et comme toi, ô Bernadette, traversante de la perpétuelle Métamorphose...'
Loup-de-lune / LIU Bizheng, Journal littéraire, le 8 décembre 2019.
Bernadette et la musique
À Bernadette Soubirous, 7 janvier 1844 - 16 avril 1879
Ayant déclos l'albe recueil
Qu'ensoufre un tremblé de lumière,
Contre son intime bouscueil
La soeur s'adonne à la prière.
Lorsqu'un piano ravissant
Lui défend la monotonie,
Elle sillonne le couvent,
Et se sème dans l'eurythmie.
Qu'il réapparaisse, fatal,
Son jeune meunier taciturne,
Du brun veinage instrumental,
L'éveillant s'écoule un nocturne...
Dans Lourdes par ce jour de juin,
Femme il l'a regardée, et belle,
Comme elle a vu ce lys divin
Luire au tréfonds de Massabielle.
Extrait de : 'Mille et Un Octosyllabes pour Bernadette'. À paraître. Tous droits réservés.
mérite bien cet hommage ...
elle qui a connu tant de misère, vous avez su la mettre dans la LUMIÈRE
et lui offrir ce présent poétique
merci . . . . . . . .
M. C.
Une lectrice