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La chambre dont le reliquat de noir s'est mué en congés archanes : 100 tableaux . . . . . . . .

Posté par Loup-de-lune, 18 mars 2022 · 1 219 visite(s)

La chambre dont le reliquat de noir s'est mué en congés archanes : 100 tableaux . . . . . . . . « que neige la retrouvaille_
  je me suis arrêtée là
         où le sentier s'arrête sur un mur
      haut
de plusieurs tours de secondes et de jours morts
                où le secours est infirme
  alors que si vaste est la terre

             seul le squelette des mots
                     _et pas d'eau


Une lectrice





... entre vos yeux et ce qui est vu, se déploient les ailes de votre imagination togée de votre savante sensibilité . . . . . . . .


Un lecteur





... de ce que vous ressentez (...) à la gratitude que je vous exprime... quel essentiel voyage pour le poème, et sans avoir quitté la racine signifiant accueil et faveur...

... je me souviens de la pensée d'un philosophe de la Chine (très) ancienne... il parlait des prodigieux voyages que faisait son esprit sans que son corps n'ait besoin de sortir de sa chambre... prodigieux voyages... et vivifiantes rencontres, vous en êtes ici l'heureux témoignage !

... l'alphabet ressemble à un pré tout à la fois humble et immense... les bouquets de poèmes que nous y prenons changent nos poings en corolles ouvertes... nous devenons porte-parfums sans jamais diminuer la source . . . . . . . .


parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent

et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique . . . . . . . .


L'auteure





01/100


le lé des éléphants de moire
s'émeut à de soudains cortèges
clairant ses plis paysagés

la lucarne déguerpie
un losange voyage la lumière
au long du mur balafré

la serrure appesantit sa réflexion
l'angle feint de briser
le nuagiste d'éteindre

mais bouquetière sans cueillaison
elle muse déjà sur le papier peint
rappelé à la corollescence

et son fidèle éclat épousant l'oreiller
un indistinct de feuilles et d'ailes
emporte la jeune sommeilleuse





02/100


elle glissait lentement
à travers la pause des souffles
après que longuement
les faîtes eurent effeuillé

elle n'éprouvait plus
la faim enfantine
des ronces

abandonnant ses émaciements
au parsemis de la chute polychrome
qui allumait les arantèles verrières

un essor comme bris fit ce papillon
des ignescences niellées de poudrin





03/100


Épanchements diaphanes
orangé jaune et blanc du rideau
dans son silencieux incendie
les matins sceptiques
midi qui désaime
et les soirs moroses





04/100


Malice des fétus un minutaure ossuaire s'est esquissé

au bord des ares de consomption

en féale retourneresse se pose sa linoïde feuille

sur grève et voile qu'empoudre le nielleur du réel

mais l'isoangle axiome va glissant

dans les ravines de ses réfléchissements





05/100


J'ai cueilli le théâtre
que le mouvement de mon corps
faisait glisser sur un disque de safran pâle

J'ai confondu ses sommets d'encre

Et parmi les élèvements j'ai historié mon ombre longue

que le ciel écime en étoile du soir





06/100


à même le temps anuméral
le tamaya suspend
sa carpomélancolieuse angélophanie

mais sur tant d'ailes de scellement 
l'après-sombre calque ses paupières 
afin que paraissent des yeux de péridot

le tout à coup de safran
promeut les angles qui fenêtrent
au nonchaloir du sfumato 

et par-delà l'évidence verdie 
ingénument l'ombre route les aoûtements
dans un guillochis polymorphe





07/100


tout orchestique

jaillissante de la sardane
une sylphide
fragrante de cinname

à l'entour de mes ambres motile
et sa labiale qui perdure
de ma détresse long délié blandi





08/100


le beige transitoire
de l'hémi-lune
par-dessus la guipure des faîtes

le spadassin n'en finit plus
de distancer le coup
dans l'imminence des étoiles

les métaphores attrites fluent

mélancolieuses
et orantes
les prosodies gouttèlent

l'effus va
se profilant
en clair d'évadé

phanie
jusqu'à l'affinité d'une nova





09/100


Or sur l'angle enchérit déclos un incunable

virescent tout le onzain de ce qui mire Et princière

démurant en regard la traduction pour l'impalpable

au-dessus du minéral trois fois simulacre l'abat-jour

le devancement de ses défailles en une intonation réunit

Aussi par l'onde lue le temps amnésie son minuit





10/100


de cette embellie
l'inespéré

par surcroît
du chat fauve l'inopiné bondir
dans l'arbre de pluie
qui emperle et gorge les carreaux

à ce point étincelé
le remuement
une cristallerie cascade
en manière de bénévolence

et de tous les carats de l'instant éclabousseur
aumône les prunelles mendiantes





11/100


Et d'un soir
s'augmente
l'arcane

aussi du jardin
se prononce
la saillie lumineuse
du rose

dard vrai
dont frissonnent les flancs
de l'ogresque temps





12/100


Goniokinésie de l'automne fluvial

l'angle
infatigable
que refait l'oblique sud
des foisons de feuilles décidues
avec l'horizontale du courant où elles nordissent





13/100


Dans la salle d'eau
la cire ruiniforme
aura enseveli le chandelier

en flamme négative
un papillon point

s'en détache

et volète

jusqu'au safran inégal
qui lingote la lampe

longuement prodigue
de sinuosités
de rebonds
et de serpentements

enfin au clair d'orangé
il se pose en patience de plaie





14/100


Espéreuses d'apoastres après la sinécure du collier

deux perles germinent le cristallomauve de leur désengrènement

circumvaillantes de la mincie qui verre la soucoupe écaillée

sous la flagrance biaise du blanc la cursive déguerpit ses rubriques

alors de la lampe les arcescentes jaillies longues

peuvent brecher tout ce qui plafonnait encore





15/100


L'éclaircie
vole les moroses

et tout à coup
dans l'hymne ruisselé de la ville
sur les barbes lucides
d'une plume perdue
ce pas
gracieux
et complice
à en recomposer l'oiseau
qui préludait au premier ciel





16/100


Le sang scintillé

avec le fusil d'or
on a fait feu

la plaie est une étoile

désormais la constellation du cygne
accuse un grain d'effusion





17/100


Et s'allument les reliures
ce mot de florilège bouturé par l'aurore
les corolles qui depuis peu les effleurent
la nuit les a effeuillées
au pied des rayons sur les arabesques du tapis
empreintes roses d'un voleur de poèmes





18/100


Vin arbalétrier


Sur le lot de la table
abstrait
le minime arc de verre
s'échine à être tendu

par l'ombre


En inerme rubicelle
pâlit
dès le premier milliare
qui l'enchâsse

le carreau radié





19/100


abondamment l'heure
pleut sur la lucarne perplexe

d'une exponentielle fable de mer
le poisson va
espaçant un fauve bois qui le feint

et par-dessous l'oscillation d'imminence
le socle passe l'évident de poussière

dans les entrailles de sa couleur
le verre féal
évince de la satiété
son coupon d'eau

or par l'alternance
qui chérit l'erre nébuleuse des tranquilles
l'embellie imbibe la chambre

et se cristallisent les tissures de nage

cependant que toute la coriacité des tramails
se fond dans le prestige d'un fanal rose





20/100


l'apparu

soudaineté duale

ces rubacelles lycofrages
d'un regard qui

trans

fixe l'orée

nattée de secret
et d'album

d'onirifié
et de réel





21/100


Verts céladon bleus du frêle
blancs enfance des ombres
pour la neige de l'orée virginale et l'arc léger d'un lac
pour la guipure d'un bois et l'éploiement d'un ciel
les paysages dont s'éprit Marianne
fenêtrent le silence





22/100


J'aurai laissé
sur la luxuriance des arabesques
parme et lilas du lit

dans un flammiforme ajour
de l'écharpe
qu'elle a nouée si souvent
autour de sa gorge de cannelle

une photographie de Meilihua
souriant un poème


Osseuse
mon hôtesse et
versatile
est retournée en mon absence du

secret

de son escapade

 
Ma chambre vespérale me révèle
la table qui folliflambe
d'une girandole en miniature
de disques et d'ovales
orangés et brun roux
fusant de la translucidité
d'un rose marmoréen

 
Célères

des rayons

sont

javelés

par la nuit

 
Au coeur d'un tétragone de la bibliothèque
le florilège dont j'époudre les tranches
avec la pulpe focale de mon index
va en dorant ses réfléchissements





23/100


De toute sa languide hoirie
l'azur s'en remet à la taillerie des faîtages

les angles dyspaonnent

déjà la goule plantureuse
désigne ses appétences

l'impact s'est emparé


Ce reniement
lucide départ

parmi le zéphyr céréalier
se sera vaste accomplie la réfection

or pierres et cailloux
à disséminer ainsi la présence opaque
aiguisent la mémoire du bris





24/100


Des coffres roulent leurs monceaux oubliés des mirances

des portulans s'exhalent de l'ingénuité des fouilles

pour se dérouter dans les limbes virides

résolument emportés sur les dos fugaces

les matelots se surprennent à s'insurger contre l'épave

et bondir déjà les rhabille de lune et de météore 





25/100


Neiges
cendre d'une candeur
après un feu
qui oisela le corps

ubiquité
de la métamorphose

renonciation
au chemin des fondrières

sous les vaporeuses intermittences
d'une étoile de platine
le deuil
partage ses empreintes
avec les grandes terres blanches

le noir déjà
dans un long jet d'oiseau
a ouaté son itinérance





26/100


Pour fins de vasques se sont perpétrés les angles
persiflé l'almanach jaillissent leurs floralies
et même si la sentence muette corrobore l'entrelacs
les pétales énumèrent la diaphanité des pardons





27/100


à même le miroir
cette patience alifère 

lilas lisérant l'ajour phonique 
les lèvres désapprennent la tribune 

filées par la liqueur des étoiles jumelles 
les prunelles décharnent l'appétence 

ensuite des mystifiées du rouge 
le teint vagabonde 
parmi le nébuleux 

aux confins des plèvres 
l'infime envol 
afin que le reflet fût ravi 

les planétoïdes de candeur
que le cou n'appellera plus au cercle inane 
sinuent à l'entour d'un baume rhodophane





28/100


Dans la fixe houle des voilages lactés

un coquillage pulvérise l'éclat

et le liseré d'un pas égal

y fait inépuisablement balancer son sabot

entre le principe et l'intervalle

entre le clair et la coda





29/100


Au pied des tempos suspendus
dans l'aurifique mélancolieuse d'un flou désir d'horloge
des coquillages se sont frayé
le chemin d'effleurer une coupelle d'agates
où toutes les couleurs des mers
reposent l'une contre l'autre





30/100


puissamment sur ma halte
le vent souffle et
sait les voeux de pertuis
où la traverser

en émotions
il mue les faîtes
et l'érinye se délite
avec la plus fugace

au scintillé de l'alumelle
le sang échéant
allume ses nouveaux vaisseaux
ses nouvelles issues

pour gagner les verts et
riche de ce sentiment de sinople
se coaliser avec les ralentis de leur myocarde adoptif





31/100


Tricot angeliciel
sur le carrellement brasillé du mur

parmi les nuances de rose
qui nuent le papier du fond
il ne sait à laquelle
confier son message

aussi il en fait ce murmure
pour les ailes de cette colombe
recouvrant des forces
au creux de sa main hospitalière





32/100


Venue mueuse au monotone rompeur du parquet fauve

la tissure enlosange des losanges

et clepsémie flagramment magnifique

elle a de tout le pourpre irrigué la théorie

qui troque le drame contre la fantasmenceinte des festons

comme en dais le quadrangle mince épanche sa transparence





33/100


les douze dernières marches
de l'escalier
s'évanouirent
dans le même temps que sonnèrent les douze coups
de midi

et je demeurai suspendue
appartenant par degrés
au poudroiement des horloges





34/100


entre l'huile sacrée et le volume cinéraire
enfin je les ai réunis
les livres que nous avons partagés toi et moi

ô ma vie de nomade légère
mon bagage est devenu idéal

et sur la terre hospitalière
de chambre en chambre toujours je vais
où ton filet de voix réitérée
d'entre les reliures de notre bibliothèque funéraire
me destine le poème de notre perpétualité





35/100


Fioles et flacons
eaux lilas et flavescentes
sur leur assiette de vermeil
une petite cité odore l'imaginaire
au-dessous du reflet des yeux migrateurs





36/100


Mon pas d'errance
enjambe des pierres
qui annellent un feu éteint

au long de l'autre berge
une villa parmi la nuit finissante
trisse le nacarat qui la fenêtre

une évanouissante silhouette lente
se coule d'un quadrangle dans l'autre

à l'instant de son éclipse
un appel au tréfonds de moi murmure
si elle reviendra en mage
se prosterner avec le présent de l'aurore
devant ma patience nouveau-née

 
D'une bête
c'est la soudaine sombreur
qui s'approche

prodrome de l'épure du silence
avec son pas égal en houppelande





37/100


Ont cédé les platées de la quadrifaïence

pour fins de pasteller des vanesses

les asthénies confluant vers l'alme éploiement

le casier est lacuné par l'érythrogone

ravissent sur une tourelle les sachons

qui forjettent colorieurs la pulvérulence des vols





38/100


lentement
s'ouvre le bordeaux des volets

le rose diaphane des corolles
parsème les alentours
de sa béance feuilletée

la latence est défiée par une pulsion de coffrets

des aigrettes multiplient
l'oblique volante au-dessus de la route

mon voeu de délivrance aussi
s'enhardit à empenner ma péripétie





39/100


le rose et le blanc
ont suspendu leur ruissellement de linge

renversée jusqu'à la trouvaille
une ampoule dégorge dans l'angle

le lavis
enténèbre ses énigmes de cercles et d'arceaux

le verre
qui a étrangé le verre
d'une neige soudaine
abonde
et chaque carreau renonce son inchoation

mais déjà le gris-bleu
a restitué

l'arbrisseau fige ses oiselles
devant l'inexorable éteignement

ce qui safrane à peine les croisures
leur cède sa quiddité de source

une brume faramine
dévore le cyan des divisions

de part et d'autre
d'un corps qui repose
ces épanchements d'ombre
avec ces rus de mauve laine





40/100


En le florilège de ses ruisselis la lucarne
où des pluies miraient le jeûne des vaisseaux se résume
la dolence au nacarat de ses confins
l'épanouit en scrupuleuses corolles





41/100


une feuille
affranchie de la frondaison

danseuse qu'ont passementée
toutes les métaphores aurifères

elle pourrait gagnant le vert
s'évaporer

mais en cette neige inverse
d'un joyau antinomique
la témoigne un papillon jaillissier





42/100


Au bas de la porte qu'enfin
l'enfant des levants
a voulu entrebâiller

un quadrangle de safran pâle
est déployé par la lampe

pour le théâtre d'ombres
d'une plante pleureuse

trémulante conteuse
de la geste foliée du rose corolle





43/100


cette ressource
qui abasourdit

puis vont s'espaçant l'agglomération

et le corps

jusqu'à la part d'orle qu'élit le banc

goutte après goutte
le folio du carnet
et son expectative murescente
graffitent que source
l'appel de la transparence

et chaque heurt
pâlisseur de voyelle
mutique l'encre rose

l'évanescence du cercle ourdit l'étang

la réluctance
au dernier reflet dévolue
cette lyléenne gisance

presque une prière d'aorte
circonscrit l'incolore corso

à travers les prémices du poème
ces vols criards
qui désapprennent l'éloignement





44/100


partance

les corolles parme
entrebâillent l'air

mon corps atteignant à la taille
de l'imminent coulé
il me reste cette oeillade
pour les chrysocales de l'ossuaire
qui parsème le chemin parcouru





45/100


Avec les linéaments de la métamorphose parut leur cortège

et multipliant depuis le tracé du disparaisseur

leur capricance ils apprirent à jaillir à l'orange et au rose

les cherchures se divaguèrent pour ruisseler sur leurs arcelets

et dans l'ardeur à éprouver la nuit des conquérants sombrés

c'est concordamment qu'ils plongèrent avec l'incandescence congénère





46/100


Trois paniers surmontent une armoire
immobiles de la récolte des heures
et par degré leurs anses tressées
découvrent l'arceau des passages





47/100


à demeurer ce qui délibère
longtemps étourdit le faisceau

linéaments de paucité
au bas d'une inclinaison vague

lorsqu'un sang miraculé
élit les minutes poètes

voile à la lucarne
l'aube de neige
concède un bleuissant défaire

d'un verre le rose allumement
apothéose l'inemploi

dans sa flammerole cueillie
un fruit brûle la nourriture

et sur la courtepointe
où le florilège en chagrin
retourne au germe
des éléphants satinés
troubadourent ce relais
d'ors et de verts rassasiants





48/100


verre
à même la nébuleuse luisance
et l'horizon a diminué son arbre
dans le sortilège leucémique
qui approche les peaux des flanelles

fenêtre
toutes les croix de ton partage

leur sombre accru délivre l'acuité
pour graver sur des tablettes de ciel
sang et vent
oiselles de feuilles
foudre et aorte enfuie

débord des soirs sans rose
et fiole vide sous la lampe des sursis





49/100


la vastité silence des traces
de son retour était ravi le lacet
et sa pensée joignait le vaisseau alenti
quand une part du blanc fut délinéée
et l'approcha pour l'unir à son galop

un verger de lys dépulpait les rivailles
les fibrilles de l'impalpable géographiaient le muscle
la candeur ardente galactisait l'enfant
aux lisières de munificence
les pages lues passées par les présences

meurtrissures de la disparition
héliodores et sucres bariolent les terres divisées
la borne verdoie où ricoche l'appel
inexorablement à la sève feuillole la symbiose

comme la gadoue va la chaussant
elle a des larmes qui enchérissent sur les soles d'eau
réfléchisseurs morceaux des nues évocatrices





50/100


hors le mur
convenu
tête d'oiseau
si imprévue
tu te poses
sur la carène de ma solitude
à la manière
d'une figure de proue
multicolore
miroir
des îles neuves





51/100


Feuilles d'automne échancrées

et prestidigitatrices
des voies ressassées

sur des roses des vents
des roses des vents
se posent

et ma direction
avec ce penchement du buste consort
c'est contempler
les expéditions enluminées de leurs incidences





52/100


du titre d'une pièce lointaine
une Égypte onirique m'ennuage

par ses pulpes généreuses
un sycomore m'a engourdie
à son écorce le sommeil m'adosse

et parmi le succès nocturne
les palpitations exquises
qui fleurissent ses ramescences
vont constellant ma scène assoiffée de réplique





53/100


grand vent
vespéral
fleuve d'éther
où mugit l'illimité

emportés
la touffeur de la bourgade
le tempo médiocre
des mots et des regards

un tombereau d'ombre
y décharge
les derniers gravois
des couleurs

à la faveur
de l'espace net
sourd
un oiseau de cristal





54/100


Arbre qui ramifie le ciel
et fragmente aurores et crépuscules
close la croisée sait recoudre
tes morceaux de tempête





55/100


à ce point dénudant
que saille l'aveu
son peignoir
et sa peau ont neigé
sur le bleu fécond
du carrellement

serpentueuse sa ceinture
fleurdelise l'angle enfui

hôtesse du corps transparaissant
la si claire olivine
d'une eau de paisibilité

parmi l'évanescence du myocarde
les cristaux qui fleurissaient le vermillon
contrepointent la marcescence

en la gaze incantée par les os
s'obsèquent
les énergies itératives

un infini de vapeur
va brouillant
le long lingot du luminaire

et chaque veine se sera
ennuagée des évanouissantes foisons du savon





56/100


Chaque carreau confie son décijour à l'améthyste menuisée

où désormais la table a dardé les angles des appétitions surannées

le parsemis de la pierre angelicielle recompose un faraud

pour l'ovoïde d'un dansable fondant

avec la transpassante liqueur des astérisques du lilas

la noyade en xanthies du volutant photopleure se confond 





57/100


lutins espiègles
qui grimpez aux maïs
éclatantes vos chevelures rousses
sous la poussière de pluie

instant de conte





58/100


le poudroiement du matin
a dissous ma destination
 
mon sang s'attarde
à la croisée des vaisseaux
mon souffle guette
l'exemplarité du vent
une faim décisive
réinvente mon corps
 
le vert des blés
si clair dans ses moires
que la blondeur du pain
s'y repose déjà





59/100


oiseau
ailes éployées
envergure des vents
des satinés des moires
chatoiement de l'indicible
lente lame glissée

lambeaux d'azur
que thésaurise la branche

tête coupée
à l'ogre de soleil

éteules de rayons
de mica de diaphane
sur l'ultime marbrure
qui prénomme l'hiver





60/100


Soudain ce fut entrer
dans la fierté de l'orfèvre

or ce n'était point pour séparer du connu
que cet espace abonderait en transparences

apothéotique égarée
parmi la succession limpide
intermittente la faim
comme un reniement de la bête
s'oriente vers les congés des points cardinaux


Le verre égrène son glossaire
et vibre
l'hapax
de la ténèbre

elle fusine là-bas les prémices du saisissement

et lorsqu'elle est jointe par son féroce reflet
le cristalier se dévoue à la coupe d'un dévorement

dans la part en suspens

de la noirescence





61/100


fonte lente des neiges
parmi la retrouvaille d'oiseaux
les voies humides
s'illuminent

ces paroles viennent :

- à l'instant où
par ma propre volonté
ma vie n'ira pas plus loin
que ma lucidité soit telle ! -





62/100


après-midi caniculaire

sur le meuble veiné
parmi les vanneries à fruits
la lucarne donne
un triangle de lumière

il rehausse le rose
le rouge fraise
et le soliflore orangé

l'ombre de la corolle
broussaille au coeur une garrigue

le poisson de bois fauve
planté dans son losange
frémit d'un tel épanchement
où s'est annulée l'eau





63/100


Au mur, derrière les moroses
un triangle de lumière
avec un triangle d'ombre
la diagonale qui les joint
élime mes acquis
mes discours, mes canons
mes succulences convaincues
et la peur qui saille
des nettetés d'encre ou de linge





64/100


Pour muer au profus salon

en associante audace son cinéraire solide

l'intercalage ténorise l'écran où sous les mélanines cesse l'imagier

après qu'ils ont été charriés par cette pérégrination

jusqu'à franger le verre cinq dispos coquillages et lui battant de l'imminence

d'émettre leurs minutieux albums d'épaves et de décoffreteries





65/100


atemporelle
pleut la cité
billets à la dérive
chavirages de papier
épaves en cursive
délivrance des encres
les mots fluides se désaccoutumant
et du sens et de la graphie
aquarellent les ruisselures

naufrager les mots





66/100


tu vacilles dans la déréliction 
mais il n'y a pas un espace entre les branches
que ne féconde une étoile





67/100


aux prémices de la fenêtre et de l'abat-jour

des émanations de croix
dans le trouble lamellé
du safran blême

un levant est supplicié

un rhombe lactescent
trémule d'asyndète
au mitan des armoires

orphelin de la clarté





68/100


un grand arbre séjourne dans le transparent
pantomime des ramures
sans autre scénario
que le vent par intervalle

envols soudains de vivants noirs
météores de cette encre
qui vaticine tous les poèmes

au profond d'un doute ardoise
s'est recroquevillée l'étoile
une nostalgie musiquée
s'opiniâtre

son filigrane d'orient

parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent

et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique





69/100


Menues reliures de toile colligeant des fleurs de poésie
la gradation de leurs dos insolés
de la couleur des millepertuis à celle des lavandes
secret escalier
menant du poème au sommeil
et du sommeil à la fugue irisée des pollens





70/100


au clocher d'aurore brandi
par une escale encore
dorent deux acuités

elles délaissent
par degré
la seconde cupide

alors déchiré
un ciel
son vague d'outre dédaignée de l'idéal
son huile d'étoile épandue
qui mue la pupille en sel de braise
et oint chaque signe
si pesant sur la momerie fourbue

le temps s'essore





71/100


Bien que dans les bleus et les verts concomitants
se noie par degré la transparence
coaliseur en retranche l'oculaire cause
le bain d'un luminaire parmi les hippocampes





72/100


jouxtant le bleu anacoluthe
qui laque la transsuffocation
une pellicule de contre-lumière
cercle la brique et l'élusion

hors le cuivre que rive la nuance anéphéle
un entrelacs désarrime le cimetière des corolles
et l'oeil naïf pénétramment charbonné
à l'acmé de la coupelle joaillière voit

demi-mauve sur le radeau de la brisure
la gerbe témoigne l'outrepassement
parallèle une dernière incidente d'archipel
au squameux bondir où s'adivinisent des figures scintillées





73/100


Tant d'épaisseurs ici
mêlaient leurs ombres
aiguës

il y versa le contenu
de son aumônière

et il attendrait que le semis des pièces reçoive un rayon





74/100


j'aime, au bout de tous mes nomadismes, revenir dans ce logis qu'on appelle "la petite chambre", foyer où d'abord convergent toute sorte d'inflexions de voix insaisissables, pour s'éteindre par degrés, et ensuite faire saillir, laisser peser, le fruit du plus nourrissant silence ; la récurrence des oiseaux de couleurs baignant dans la lactescence des voilages, qui ne les dilue cependant pas ; et ceux-là qui sont gorgés de la nuance rouge sang tendent ardemment vers l'incandescence vermeille de la poignée qui claire la promesse du vol et du ciel





75/100


Après l'orage
sur la surgie du ponant
la métamorphose des nuages

La fuite mauve d'une hydre
atteint à l'aile angelicielle

Un instant de Cerbère
aboie la dernière foudre

La saillie d'une église
s'adonne à la roseur

La lune déjà renaît
de ce qui la dévore
et le demeurant de l'appétence
lui devient un anneau saturnien





76/100


le vivier du mouvoir
dérive les pâtures

ses sèves négatives
épuisent les obliques

à ce point miroitante la lisière
ravive les prémices

parmi le mordoré viridivore
la relique des chevaux blanchoie

astral vulnéraire au bris de la ramure
la clef se dépoche dans la halte déclive

à l'issue du sinueux
aéricole mirance des aubiers
la décision coïncide avec le recouvrement
puisque ravir jumelle perdre

aussi la promeneuse pharamineusement escapadée
jusqu'aux posologies caduques
contemple le lent enroulement
où viendra saillir la veinure affranchie des fluences





77/100


Bien que je n'aie émis le moindre phonème
le jeune fusain a compris jusque dans ses sèves mon inclination au meurtre de moi-même

il me fait le serment de la charbonner un jour
sur un papier qui délivre





78/100


la grise pierre brouillardée de jaune
bornait la place déserte

le tremblé des guirlandes pâlies
festonnait le vent d'octobre

si long temps d'absence humaine
avait changé la solitude
en gestation

elle parut
moire et candeur
enfant foulard d'un azimut recomposé

elle s'inclinait sur les feuilles de couleurs
ne cessant d'inventer ses bouquets

et flammaient les phalanges des anciens emparements
à l'image des faîtes caducs





79/100


À reformer les noms de ces villages et de ces petites villes où encore le train faisait halte, les lettres étaient devenues languides

Dans le bleu outremer de leurs quadrangles l'éclat de leur craie frémissait, tant elles soupiraient pour l'anagramme

Je m'ingéniai à les satisfaire

Et j'allais de lieu nouveau
en lieu imaginaire

rafraîchissante des alphabets
délivrée des étymologies et des destinations





80/100


S'épand aux confins de l'asthénique tintillation le sucrier

de la laite paroxysmale qui parachève luire et candeur

s'élève le multiple des oiseaux enceints des prémices pastel

mais d'enclore le récipient à oreilles rentre dans le contrat

et par les effondrilles du café sont silhouettées des altitudes calcinées

mais de faire ruisseler l'incolore d'aile et d'aval au long de sa cuisson vernissée





81/100


Cet aboi
qui se voulut mystérieux
en témoignera le principe


Et la défoliation lumineuse
s'empare de la promenade

marie
les rousseurs
avec les céladons et les ors
les citrons
avec les olivines et les écarlates

pour le jais jaillissant d'un freux

 
Sur cet aboi
qui sait désennuyer de l'azur
bifurque son brillant





82/100


En fleurs
les lucioles du sang ont mué
mes mains

j'ai beau secouer
le coudrier

seuls tombent mes pétales diaphanes





83/100


l'ambivalence des lisières
possède le moment cardiaque

sous la netteté de l'affublement jaune
l'axiome des saisons délie ses phonèmes
de leur obligation

aux extrêmes des pulpes le foliacé recueillir
s'est arrogé la pointe de lance

par l'insoupçonnable écorchure
tout le long de son pluriel
le journalier décor s'étrange

partir vrai s'échevelle
s'épanche en déplantations de vent

flanqué de son recel hématique
stride un train disparaissable

à travers la détissure
l'aiguail endiamante l'exuvie d'un repos

puis à l'épointé où richoie l'élan
transpercer
équidistance des orées
échappe de toute préhension

source
de carole
et d'aile

inépuisablement dégouttant d'abîme





84/100


gestation

derrière la volute de fumée
couleur de mauve et d'ardoise
que va silhouettant
ce sinueux pointillé de vols ?





85/100


C'était alors le noël du rouge

longtemps des oiseaux
auront noirs participé de la baie de la villa

ce midi sans briser
ils s'essorent
avec leurs décalques de verre

à travers l'indéfini des ciels
ils font fileter la sanguine
et désheurer l'éosine





86/100


rayonna l'agrume
sous le gouttellement de la lame
et les lumières erratiques
et les reflets orphelins
se réunirent en le nectar

il s'évasait au bord de la table
concilié un temps encore
avec la rumeur du verre

sa franchise de flambeau
et le clair-obscur de mon sang
obvièrent à la promiscuité
pour tout le charme d'une demande :
que deviendra cette soif ?

quand la fenêtre eut un cri de corolle

son rose héritait

il s'allumait par degrés
bouleverseur de sa définition
et buvant les vanités du soir

mais soufflé
par l'alliance des heures et des sombres
il se lova déjà sous les patiences d'aurores

pendant qu'éparse dans le carrellement des alentours
fraîchissait une orangeade ambrée
pour le vivier des silhouettes
et l'adolescence des solitudes





87/100


La cité d'or

à l'arrivée des chercheurs abusés
c'est la vastitude d'un oiseau
qui prend son essor

le battement des ailes
va l'époudrant

et toute la poussière dont il était couvert
surcroît un soleil fulminatoire





88/100


Le peintre apocalyptique

À mon sang
j'eus le pouvoir encore
de dérober le rouge
afin de peindre la dernière rose

Alors nous allâmes elle et moi
au confin du regard et du parfum
nous confondant dans une même marcescence
pendant qu'un dernier vent du sud
gorgé de ma toile fluide encore
glissait comme un jardin sur les ruines fumantes





89/100


aussi je consacrai
des journées entières
à parcourir les voiries
pour recueillir les étoiles foulées

et dans la modicité
de ma paume s'incurvant
ces denses orphelines des altitudes
savaient étancher leurs soifs





90/100


En brins
au long des sentiers accolés
qui débordent l'intervalle saisonnier
du côté des fraîcheurs

elle éparpille
ses réfléchissements
de paille


Je la vis aurifier le congé
lorsque son cercle enforesté s'avéra
garantissant des languissances synallagmatiques

et sa ligne se persuada
qu'elle redéfinirait cités et complexions

après une minute de liséré qui flavesce
l'érection cupide la hacha

comme l'a cherchée aux fins de refranchir
comme la pleure la créature décharmée !
qui ne peut même se repaître de sa pléthorique tige
et dont l'imminence hivernale
trahit l'haleine de gibier





91/100


à la pointe de mon bistre insomnieux
se perce et se dilacère
le vague fuligineux des masses émergentes

il en jaillit des corolles hiémales
qui arquent en roses un ciel
au-dessus de la cour
que viennent furtiver des gemmes de félins





92/100


Bassin

au-dessus de la sphère
que sanglent des fasces ajourées

en traces de turquoise
en reliquats d'aigue-marine
la symétrie des dauphins

porte

les arcades que filètent leurs paroles d'eau

à l'intersection solaire





93/100


À l'instant
d'un éveil encore
si complice du sens
cet effluve de frais aubier
de bois nouveau

contention à bâtir

la grâce se métamorphose
en la demeure enfin
et la digitale de rais
que la fenêtre parcimonieuse
concède
délinéamente les premiers gestes
avec les outils dorés par l'âge insoucieux


Mais les brusqueries des chairs
des voix accapareuses
les dialogues de l'aurore interstitielle
où ma part d'absence va s'étoffant

ont fait peur déjà
au dessein clair

Il me reste à me redresser
si légère
de l'évaporement de mes mains oniriques





94/100


Bouquetier

parmi les éclats les roses sparsiles
parce que la colère elle aussi
est candidate aux épures nocturnes

Toute l'eau versée sur le tapis
pour les noyades des sylphides
qui se fussent délivrées de la laine veloutée
et qui évasent la prunelle de bistre





95/100


Ombres et lumières improvisent
dans le canevas du vent
parmi l'imminence vespérale

y soupçonner
l'épisode le plus dense
de son histoire fugitive

profusion d'oiseaux et de fleurs
dévouée à l'embellie
la literie des malingres enclot la cour
pour sécher atemporelle

fenêtre magicienne
par le seul mystère de son ouverture
tout un feuillage réfléchi
habite le lilas de l'abat-jour

cheminée parmi le pastel du soir
et les rayons ultimes
échevellent sa placidité de sentinelle





96/100


L'alme ombre s'épanche polygone de hanteurs que transfixent

ou transfigurent certains moments de ses phantasmes

s'accotant deux ptérochimères orangent

et plient le bain de pâleur des oisellances éjointées et des obliques effuses

l'arc du balayage intermittent qui faucarde les orthogonales à peine le tranchement

l'ignorance du tiers sommet bleute





97/100


De-celare

à l'ocré solaire du parcours
fourvoyer la veine désormais
et parmi la pierraille acoquinée avec le bris
comme mémorial de la supplique et de la semaille
faire bruire sous un pas originel
le dernier crâne des couleurs qui dissimulèrent





98/100


De la pierre autrefois si pensante
ce corps d'ange paru
et parmi la mousse du gris jaune le temps
a gagné le regard des présences

échos de pluie
glaçant la cire des photophores
dans leurs entrelacs fusinés

serpentine théorie
des galets du trimard
lacuneux tracé des patiences minérales


Autour du disque de la table
pour toute géométrie qui n'y pèse
abîme soudain

hôtesse déjà de la fraîcheur
la gangue noire du vin
mais le geste manque au démon qui s'enfuit

sa chute désormais
confidente du bris coutumier

ubique et diaprée
la fenêtre-liqueur éclabousse le soir





99/100


Fugace

mouvant clair de trapèze
parmi le voilage

comme traverse arachnéenne
au zéphyr
une ombre oscille

mendieuse de l'intense
qui recolore et mutile les oiseaux





100/. . . . . . . .


Toi disparue et transmuée
en ces après-merveilles océanes
le poisson que laqua ta main florale
bleusombrait mes odyssées de faïence

entre les gestes
t'appartenant encore
s'insinua un soupir
où briser contrefit éclore

et ce regain de ville
à mon pas galactique
ce regard érosif
dans les flueurs de masques

les lignes de l'horizon
sont venues cercler l'aorte
puisqu'une coquille hébète mon ombre
quand briser épanche atteindre





101/. . . . . . . .


un aboiement
apeure la lucarne
et s'enfuient ses angles noirs

le cylindre en rinceaux safranés
s'étoile d'une nielle

une volute éperdue de fuligine
dévoie le rai premier

avec le pourpre effrangé du talisman
se coalise la tesselle du corbeau

même ineffable une ombre enfin
s'origine dans le sourire de verre

doctes jusqu'à la sympathie les angles
pour un orient de la lucarne
vont se réunissant en un aboiement clair





102/. . . . . . . .


l'évanouie des négoces
sa grâce célère
passant les centiares s'anonymisant

une tératologie de pervenche
ne sait croître en la roseur immaculée qui nuage

l'escale herbue
ne corrompt d'aucun grappillage
son cinétique gobelin de clair-obscur

la soif n'a pas d'empire
sur les réfléchissements scintillorhéiques

outre-ouranocardie la fortune des pas
à en étoiler l'agenouilloir
où perdre l'exigu des cueillaisons

à travers la limpidité du souffrir
promesse de la chair au retombé de la gaze
les pistils noient leurs clous dans la poussière anémophile
et le tremblé des feuilles graffigne le silence




103/. . . . . . . .


alors que le demi-trajet
précipite du pont
sa flexueuse mercuriale
hurlement
un enfant puise
à l'acéraine pointe
du fond de son linge en émoi

des notes noirement sur les vitres
aiguës leurs hampes

et s'y accrochent
des lambeaux de cinétique ville vieille

et s'y déchire
le minéral mué en basilique rouge

et tout le verre de mille étagements
avec leurs réflexions de lapis
brochées de foudres et de vols

dans l'oppressant répit qu'éternise
chaque intervalle où le souffle est repris
les linéaments d'un nocturne
jusqu'aux étouffoirs
fouaillent le palissandre du piano pusillanime





104/. . . . . . . .


encres de Chine
dans la nuit d'hiver
que dessinez-vous ?
 
encres de Chine
parsemées d'étoiles
que dessinez-vous ?
 
encres de Chine
poussées des terres de neige
que dessinez-vous ?
 
encres de Chine
sur la chanson du ruisseau
que me dites-vous ?
 
j'ai bu le vin
qui pesait dans mon baluchon
et faisait profondes
les empreintes de mes pas
 
encres de Chine
me laisserez-vous devenir
un trait de votre poème ?





105/. . . . . . . .


ta silhouette
esprit funambule
sur le premier fil de lumière

et ce soupèsement déjà
du sens verdoyé
où feuille l'éveil

mais nulle chute
ne le thésaurise
et l'obsessif abîme

sertit le péridot grandissant des aurores





106/. . . . . . . .


le ciel
comme une grande feuille
de vélin
qui neige
ses antiques fables
de cygnes
de lys
et de métamorphoses
sur le hameau rêveur





107/. . . . . . .


Fossile nival

où l'ombre
couvre la neige
c'est un sûr chemin

où la neige n'est pas atteinte
par l'ombre
mes pas s'enfoncent

exagération du clair
mes pupilles au supplice
je puis traverser
des champs
encore

où donc arriverai-je
lorsque toute la lumière
sera versée dans mon voyage ?





108/. . . . . . . .


Poète

J'y marchais soudain sans savoir
si j'avais bifurqué
J'y marchais sans peser
la séduction des délinquances
Il s'était fait cet interstice
pour distancer sans axiome
la soif du liquide érosif
qui change la coupe en soif

Parallèle à mon souffle
une musique infime
des voyelles des consonnes
mes empreintes sur la voie
que neige la retrouvaille





Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés



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