
Arménie, 8 mai 2018
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Arménie,
8 mai 2018
Qui n'a pas rêvé que son peuple
Prenne un jour son destin en main,
Et décide de tout changer,
De bousculer l'ordre établi,
Figé dans l'immobilité
Depuis de trop longues années ?
Il a fallu qu'il sorte enfin
La tête haute et le cœur fier,
Fort de ses belles convictions,
Pour que l'on puisse imaginer
Un changement de société,
Que le temps de la corruption
Mêlée aux inégalités
Avait soudain assez duré.
Alors s'est mise en marche cette population,
Des hommes de tous âges, des femmes et des enfants
Dans un déferlement calme et résolument
Pacifique et discipliné,
Une marée humaine, joyeuse et fraternelle,
Réclamant qu'on entende ses revendications
Que personne, au sommet de l'état contesté,
N'avait vu arriver
Et que rien semble-t-il ne pouvait arrêter.
Portés par le désir ardent
De changer leur gouvernement
Et que de nouveaux dirigeants
Écoutent leurs aspirations,
Ils sont descendus dans les rues
Ils ont soulevé leur nation,
Ils ont montré leur cohésion,
Leur détermination profonde.
Puis ils ont convergé vers ce lieu symbolique,
Si justement nommé Place de la République.
Là, dignes et décidés, ils se sont rassemblés,
Exprimant clairement cette nécessité
De pouvoir prendre en compte leur propre volonté,
Et ce sursaut vital s'est vite propagé
Dans le cœur éprouvé des familles exilées,
Largement dispersées autour du monde entier.
Leurs yeux se sont braqués sur ce qui se passait
Dans ce pays aimé d'Asie occidentale
Luttant pour qu'aboutissent la justice sociale
L'égalité des droits, la liberté durable...
Suspendus aux nouvelles et retenant leur souffle
Ils ont suivi, inquiets, les tensions et les doutes
Ressentis par la foule, avant que l'optimisme
Ne soit au goût du jour, laissant place à la liesse
Et l'espoir que paraisse un avenir plus doux.
Ainsi s'est engagée cette révolution,
Appelée « de Velours », pour s'être déroulée
Sans avoir à verser une goutte de sang
De ces milliers de gens venus manifester,
Dans l'Arménie marquée du sanglant génocide
Qui l'a traumatisée durant plus de cent ans.
Je voudrais aujourd'hui saluer leur prouesse
Car parmi tous les peuples qui se sont révoltés,
Combien peuvent en dire autant ?
Laurence