Il est un corps pourri dans une clairière,
Qui pendant des semaines nourrit les renards,
Les insectes et la vermine de sa chaire,
Un corps-buffet sanglant, reste d’un cauchemar.
Son fusil a roulé de sa paume immobile,
Sa tunique est en loque, et son casque est rouillé.
L’horreur s’en est allée, laissant cet imbécile ;
Est-il plus beau tombeau que le ciel étoilé ?
***
Il est un corps pendant au gibet d’un village.
Les corbeaux se repaissent des ses yeux fermés ;
Sa main se crispe encor, comme pour un hommage
A l’infime larcin qui l’a exécuté.
Sa vie s’est arrêtée pour une simple pomme,
Et un quignon de pain, le festin d’un seul soir,
Que lui ont refusé ses confrères les hommes.
Sa sépulture à lui, c’est une poutre noire.
***
Il est un corps gisant dans un désert aride,
Exsangue et décharné, pareil à un squelette
Que la faim et la soif ont laissé, pauvre et vide,
Au milieu des cailloux, des vautours et des bêtes.
Lui, il n’avait pas de renards, ni de forêts,
Ses corbeaux sont des aigles au cou déplumés,
Du manioc au menu, pas de pain à manger ;
Son linceul est poussière et sa tombe est rocher.
***
Et pourtant il en est qui geignent sur leur sort,
Quand après une existence bien remplie,
Ils se doivent eux aussi d’affronter la mort ;
Peut-on se plaindre encor de mourir dans son lit ?
Qui pendant des semaines nourrit les renards,
Les insectes et la vermine de sa chaire,
Un corps-buffet sanglant, reste d’un cauchemar.
Son fusil a roulé de sa paume immobile,
Sa tunique est en loque, et son casque est rouillé.
L’horreur s’en est allée, laissant cet imbécile ;
Est-il plus beau tombeau que le ciel étoilé ?
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Il est un corps pendant au gibet d’un village.
Les corbeaux se repaissent des ses yeux fermés ;
Sa main se crispe encor, comme pour un hommage
A l’infime larcin qui l’a exécuté.
Sa vie s’est arrêtée pour une simple pomme,
Et un quignon de pain, le festin d’un seul soir,
Que lui ont refusé ses confrères les hommes.
Sa sépulture à lui, c’est une poutre noire.
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Il est un corps gisant dans un désert aride,
Exsangue et décharné, pareil à un squelette
Que la faim et la soif ont laissé, pauvre et vide,
Au milieu des cailloux, des vautours et des bêtes.
Lui, il n’avait pas de renards, ni de forêts,
Ses corbeaux sont des aigles au cou déplumés,
Du manioc au menu, pas de pain à manger ;
Son linceul est poussière et sa tombe est rocher.
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Et pourtant il en est qui geignent sur leur sort,
Quand après une existence bien remplie,
Ils se doivent eux aussi d’affronter la mort ;
Peut-on se plaindre encor de mourir dans son lit ?