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Lucidité.


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#1 Mahdaoui Abderraouf

Mahdaoui Abderraouf

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Posté 23 avril 2008 - 04:30

Je pourrais parler des beautés de la vie

Mais, sincèrement je n'en ai pas envie.

Je pourrais parler de choses jolies

Comme par exemple des oiseaux

Volant dans un ciel toujours beau.

Et, glissant sans cesse sur son lit,

De l'imprévisible et douce rivière

Qui emporte silencieuse et altière

Le temps, la jeunesse et les souvenirs.

Je pourrais aussi parler d'avenir

Dans un monde sans tourbillons.

Je pourrais parler de papillons.

Je pourrais parler d'aurore,

Du soleil qui dort encore.

Je pourrais parler de rosée ;

D'insectes utiles ; de fleurs,

Mais ce serait trop osé

Car il y a décidément trop de pleurs

Dans les yeux de mes contemporains.

Jours et nuits, ils se débattent en vain

Dans l'espoir d'un monde meilleur.

Je voudrais sortir du marasme

Et me retrouver dans un lointain ailleurs

Pour éprouver un peu d'enthousiasme

Etant émerveillé comme un enfant,

Devant la naissance d'un faon ;

Ou en regardant le vol majestueux

D'un couple de cygnes au plumage immaculé,

Dans un ciel constellé de nuages duveteux.

Et, par une gentille brise articulés,

Des roseaux qui plient mais jamais ne cèdent ;

Du vieux berger revenant des pâturages

Tandis que ses animaux le précèdent.

Je pourrais parler des splendeurs de la vie

Mais, sincèrement je n'en ai pas envie.

Je pourrais parler des belles plages

Où viennent mourir chargées de coquillages

Les vagues qui se succèdent bleues et éternelles.

Je pourrais parler d'îles au doux mouillage ;

Des îles paradisiaques parfumées à la cannelle

Avec leur sérénité pour unique richesse

Mais, décidément il y a trop de tristesse

Dans les yeux de mes contemporains.

Jour et nuit ils se débattent en vain

A la recherche d'un meilleur destin.

Je pourrais parler des joies de la vie

Mais sincèrement je n'en ai pas envie.

Je pourrais parler de banquet ; de festin ;

De vin coulant à flot sous les tables ;

De comportements inconvenables ;

De franches rigolades le soir

Devant un feu de cheminée

Après une bonne journée

Et confiant quant à son avoir.

Je pourrais parler de gens comblés.

Je pourrais parler du soleil

Quand il règne sans pareil

Sur les champs de blé

Avec ce qu'il faut de clémence

Pour les nouvelles semences.

Je pourrais parler du crépuscule ;

Du ciel embrasé à l'horizon.

Je voudrais prendre assez de recul

Pour sortir de ma prison.

En changeant mes rimes,

Je voudrais parler de temps en temps

De l'été, de l'automne, du printemps,

Et ôter de mon cœur un peu de déprime.

Mais décidément, il y a trop de peine

Dans le cœur de mes contemporains.

Depuis leur naissance, c'est la déveine.

Ils ne rencontrent que dédain.

Les tenants, de vrais incapables,

Plaident toujours non coupables.

Ils sont les premiers à admettre

Que tout le monde a droit au confort

Mais demandent encore plus d'efforts.

Ils refusent de se démettre.

Ils continuent de promettre

En tentant de compromettre.

Ils n'ont que faire de leur médiocrité.

En fait, ils ne veulent qu'une chose :

Leur mandat fini, passer à la postérité.

Peu leur importent la colère et la dose.

Moi, pour leur résister, je n'ai pour armes

Que mes simples vers emplis de larmes.

Je les harcèlerai donc longtemps

Quitte à y laisser tout mon temps.







Fin.

Mahdaoui Abderraouf.

Le 28 Novembre 2005.