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Contes du fou de trèfle


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21 réponses à ce sujet

#1 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 01 mai 2008 - 04:03

Un trèfle à trois feuilles cueilli au matin, le Fou se pique d'être saisi, sans entrain, d'un grand fou rire. Répétant mots, tons et cadences, il esquisse une pirouette.
Demain, jour de fête! On mangera bien. Et aussi, laisser au bercail paresses et langueurs de l'après midi pour les refrains du soir, à la veillée. Viendront les contes, les chants, et les sourires des maquillages.
D'ailleurs, le Fou aussi, peinturluré, surprendra tout le voisinage. Costume blanc de rigueur, tracés noirs sous l'oeil, lune blafarde au chapeau; voilà pour séduire le public tout ce qu'il faut.
Et l'adage magique? Seuls les hommes rient, seuls les hommes pleurent, seuls les hommes dansent?
Le Fou ne sait pas pleurer, alors, il danse et rit en surplus, rétablissant l'équilibre d'un coup de baguette magique. Holà, Fou, cabriole encore! dira t on alors.
Mais aujourd'hui n'est pas demain, dit il au trèfle, qui, poli, ne répond point. Les atours de carnaval remisés au placard sont à soigneusement déplier, mais le reste est déjà préparé. Cependant, c'est l'attente, le pire. Qu'adviendra t il s'il ne plait pas? Il lui faudra mettre clé sous la porte et repartir en voyage jusqu'au prochain village. Toujours est il qu'à conter sa vie à une plante, il mérite bien son nom.
Répétons mots, tons et cadences! Seuls les hommes rient, seuls les hommes pleurent, seuls les hommes dansent.


#2 claricorne

claricorne

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Posté 01 mai 2008 - 06:41

:)

#3 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 02 mai 2008 - 05:53

^^

Au coeur...

Mélomane mélancolique, le Cavalier de coeur a tendance à quérir les hauts lieux bucoliques, perdant son regard dans un horizon lointain dessiné dans le feuillage des bosquets qu'il chérit.
Le Fou de trèfle aime bien ce pseudo romantique roulant des mécaniques, qui joue l'artichaut à l'abri des nuages, peu soucieux de montrer qu'il a du coeur aux gros légumes de la Cour. Et pourtant, se dit le Fou, combien on y gagnerait. Mais, saperlipopette! Qu'y peut on si l'homme est timide?
Ou plutôt, réservé. Les gentes dames de la cour ne jurent que par monseigneur, mais du diable si l'une d'entre elles profitent d'une once de ses faveurs!
D'ailleurs, à ce propos... Figurez vous que la Dame de Pique a reçu en cadeau une rose...rouge, de surcroît! Le fait serait banal-la Dame ne manque point d'admirateurs, il est vrai- si le lieu de découverte de la fleur n'était si osé! Sur le palier même de sa chambre! Quel audacieux a ainsi pu se risquer dans les appartements de la belle pour en ressortir si discrètement, sans être vu par quiconque?
Et bien, il n'a pas pu. Car lui, Fou, l'a vu...
Olà, quels regards noirs on lui lance... Comment croyez vous qu'un Fou à la Cour s'en sort? Pirouettes et plaisanteries ne plaisant pas forcément à tous, il faut bien trouver ses protections un peu partout....mais il se jusitifera bien, en son heure.
Toujours est il qu'il a coutume, il est vrai, d'errer dans les recoins du chateau et qu'un coup de veine lui permit de voir dans le couloir...un jeune homme de bon aloi....se faufiler en dehors des quartiers de Madame.
En tout bien tout honneur, je dois vous dire: il avait la certitude que celle ci était absente, au manège avec sa cousine d'Epine, de concert aux figures équines.
Quelle ne fut pas sa surprise. Le renommé de Coeur!
Mazette. Quelque part, il fut déçu, le Fou.
Une information, tombé sur un autre, lui aurait valu une soirée de bons divertissements sans trop forcer sur l'invention.
Mais c'est un ami cher..qui, en se lançant dans cette voie, pourrait s'amener des ennuis!
Elle n'est pas Pique pour rien... Autant pas ses propos que par ses actes, la Dame est intraitable. Belle, mais perfide, hélas. Les éconduits, s'ils sont nombreux, ne reviennent guère à la charge; les coups pris après procès sont par trop douloureux. C'est pourquoi le bouffon du roi se décida à quérir l'homme de Coeur, ce mousquetaire aguerri à sa cachette de lierre..


#4 claricorne

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Posté 02 mai 2008 - 06:28

Encore!!!
J'aime botou!
Amicalement
Claricorne


#5 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 02 mai 2008 - 06:31

merci!

mais je vais pas vider mon sac d'un coup, comme ça! après y en aura plus...
ou alors beaucoup moins...

#6 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 03 mai 2008 - 10:02

De l'autre côté...

Le Fou de trèfle, un jour de nuit, a donné patte grise à la porte.
La sentinelle, d'humeur chagrine, regarda cet étrange disparaître dans la brume de pluie. Pourquoi, se dit elle alors, pourquoi les fous s'en vont toujours au matin?
S'il savait, ce sédentaire.
Le Fou de trèfle pourrait lui dire: allons, voisin, le chemin est long jusqu'à la prochaine ville, voilà pourquoi. Partir avant la couleur du miel dans le ciel, à l'heure du chien loup, voilà qui assure le couvert autre que sous la lune.


Le Fou de trèfle y pense, à cet être perplexe. Et à part lui, imagine une toute autre réplique: ah, compagnon du moment, le mouvement est dans l'aube! Avant complies viennent verve et veine de l'artiste accompli!

Hélas, faut il en convenir? Le Fou donnerait sa langue et et sa peau de chagrin pour un lit à cette heure. Malheur lui a pris la veille, dommage, une pitrerie fausse farce lui a coûté sa place. Piteux et pitoyable, c'est ainsi que proscrit, le Fou de trèfle avance clodiquant sous la bruine.


La sentinelle au loin éteindra sa chandelle. Ménageant la bonne cire, il s'enveloppe dans sa cape.


Et le pierrot mouillé, lui s'éloigne.


#7 claricorne

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Posté 03 mai 2008 - 10:23

Allons bon! Il va encore attraper froid et pleurer de pluie...
Amicalement
Claricorne


#8 Eglantine

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Posté 03 mai 2008 - 11:00

Mais comme ce destin me touche !
bravo, bravo ! quel ton si mordant et pourtant dénué de paillettes : j'aime tant !

#9 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 03 mai 2008 - 11:10

:) C'est cool!
Merci ^^

Forme différente mais fond dans le même genre:

L'Enfance

Au chemin de poussière couru d’empreintes
Pierrot couleur de lune se tient debout séant.
Parcourant le monde contenu dans la pièce,
S’arrêtant aux tournants ravagés qu’il emprunte.
Vaste lieu tournoyant déserté au portail béant,
Patiné de souvenirs, d’échos fantasques, rieurs,
Terni à maints endroits de colère et de pleurs.
Sur la gauche, Fou, admire la merveille !
Une corolle séchée d’après midi à ras bord pleine de fleurs
Un cheval éméché à la crinière de laine
Des bonbons de verre se battant en duel
Des merveilles de pacotille qui se réveillent,
Avant de retomber dans l’ombre derrière toi.
Attire l’attention ce chat dans sa chaussure de porcelaine
Qui te suit du minois sur ton chemin de terre,
Soulevant au passage une douce odeur de sel,
Les premières amertumes, les attentes déçues
Et les débuts d’expérience de la solitude
Les images papillons plus loin se posent sur tes épaules
Racontant les amis, les chamailleries de classe,
Les sorties découverte, les jeux de cour, la joie
La mélancolie des après midi d’ennui.
Une brise fraîche chante dans les ébréchures
Tu vois ? Dans cette structure de verre
Cassée sur les côtés, fissurée au milieu :
Les angoisses et les peurs retenues à grand’ peine.
En l’effleurant, tu en sens la froideur ; tu frissonnes.
Accélérant l’allure, tu observes plus loin
La visite s’éternise, la pièce t’absorbe, immense
Le temps ici, c’est les fées qui le tiennent.
Le chemin s’éclaircit, pourtant, et l’air paraît plus terne
Tu arrives à la porte à l’autre bout de la pièce.
De métal et de fer, tordue, un peu branlante.
Tu en pousses le battant, enjambe le chambranle.
Jetant l’ultime coup d’œil, tu quittes le monde Enfance.

#10 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 04 mai 2008 - 10:21

La tour de Pique

Les yeux tournés vers le trou dans le toit, la fillette frissonne sous l’air froid qui s’engouffre. Elle parcourt les arches inquiètes qui se décousent, où, par endroits, un souffle déchire la pierre; à d’autres, il la caresse pour mieux l’effacer.
Les hommes sont passés; leur musique s’est éteinte; désormais, le vent chante dans les couloirs, voix d’un orgue déformé qui s’ébrèche. Et elle, malicieuse, reste sous les lierres fanés jouer à la marelle.
Aux seuils sont suspendus encore des soldats de paille et de terre, clochettes jouant l’air des nouveaux venus qui ne viendront plus; le vent joue au convive et les agite, impatient.
La poussière danse sur les rayons de soleil et de papier.
Les hommes ont décrit; les images se sont fanées; la lumière perce par les fissures des toits effilochés. La petite fille, échevelée rit dans les voiles de l’air emmêlé.
Aux murs s’accrochent encore des feuilles d’histoire et d’expérience, aux couleurs vives gagnées par le gris de l’abandon; la sciure berce et endort les écrits délaissés , apaisante.
Des vestiges écrits, la petite fille explore les reliures, et écorche les dorures.
Mais elle s’ennuie, aujourd’hui, dans ces décombres, et pense à partir, courir, toucher la route ci-devant. En attendant, elle monte les escaliers descellés, s’agrippe vaillante aux plantes grimpantes, pour suivre son ascension. En allant au sommet, elle grandira un peu, exposée aux quatre vents.
Mais, ô surprise ! Elle le sent au craquement de la pierre, au silence des rainures, au claquement des graviers : sa corniche est déjà occupée. Etonnée, curieuse, elle se hisse, et qui reste à sa place favorite ? Un altier personnage de vermillon vêtu, aux étoffes de sang d’encre cisaillées d’écarlate : le Cavalier de Cœur, qui l’accueille au passage. Tourmaline, la maligne, dépenaillée à l’opposée, lui sourit en retour, et, trêve de plaisanterie, le rejoint, jambes ballantes, vive gardienne, au bord du grand vide. Contemplent ainsi la route, chevalier tristounet et petite Tour de Pique, en silence pensif.


#11 LeGénéralHamilton

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Posté 17 mai 2008 - 12:54

Le général aime beaucoup ce que vous faites. Continuez.

#12 claricorne

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Posté 17 mai 2008 - 10:45

:) C'est cool!
Merci ^^

Forme différente mais fond dans le même genre:

L'Enfance

Au chemin de poussière couru d'empreintes
Pierrot couleur de lune se tient debout séant.
Parcourant le monde contenu dans la pièce,
S'arrêtant aux tournants ravagés qu'il emprunte.
Vaste lieu tournoyant déserté au portail béant,
Patiné de souvenirs, d'échos fantasques, rieurs,
Terni à maints endroits de colère et de pleurs.
Sur la gauche, Fou, admire la merveille !
Une corolle séchée d'après midi à ras bord pleine de fleurs
Un cheval éméché à la crinière de laine
Des bonbons de verre se battant en duel
Des merveilles de pacotille qui se réveillent,
Avant de retomber dans l'ombre derrière toi.
Attire l'attention ce chat dans sa chaussure de porcelaine
Qui te suit du minois sur ton chemin de terre,
Soulevant au passage une douce odeur de sel,
Les premières amertumes, les attentes déçues
Et les débuts d'expérience de la solitude
Les images papillons plus loin se posent sur tes épaules
Racontant les amis, les chamailleries de classe,
Les sorties découverte, les jeux de cour, la joie
La mélancolie des après midi d'ennui.
Une brise fraîche chante dans les ébréchures
Tu vois ? Dans cette structure de verre
Cassée sur les côtés, fissurée au milieu :
Les angoisses et les peurs retenues à grand' peine.
En l'effleurant, tu en sens la froideur ; tu frissonnes.
Accélérant l'allure, tu observes plus loin
La visite s'éternise, la pièce t'absorbe, immense
Le temps ici, c'est les fées qui le tiennent.
Le chemin s'éclaircit, pourtant, et l'air paraît plus terne
Tu arrives à la porte à l'autre bout de la pièce.
De métal et de fer, tordue, un peu branlante.
Tu en pousses le battant, enjambe le chambranle.
Jetant l'ultime coup d'Å“il, tu quittes le monde Enfance.


Il y a des images magiques...
Pauvre Pierrot.
Amicalement
Claricorne


La tour de Pique

Les yeux tournés vers le trou dans le toit, la fillette frissonne sous l'air froid qui s'engouffre. Elle parcourt les arches inquiètes qui se décousent, où, par endroits, un souffle déchire la pierre; à d'autres, il la caresse pour mieux l'effacer.
Les hommes sont passés; leur musique s'est éteinte; désormais, le vent chante dans les couloirs, voix d'un orgue déformé qui s'ébrèche. Et elle, malicieuse, reste sous les lierres fanés jouer à la marelle.
Aux seuils sont suspendus encore des soldats de paille et de terre, clochettes jouant l'air des nouveaux venus qui ne viendront plus; le vent joue au convive et les agite, impatient.
La poussière danse sur les rayons de soleil et de papier.
Les hommes ont décrit; les images se sont fanées; la lumière perce par les fissures des toits effilochés. La petite fille, échevelée rit dans les voiles de l'air emmêlé.
Aux murs s'accrochent encore des feuilles d'histoire et d'expérience, aux couleurs vives gagnées par le gris de l'abandon; la sciure berce et endort les écrits délaissés , apaisante.
Des vestiges écrits, la petite fille explore les reliures, et écorche les dorures.
Mais elle s'ennuie, aujourd'hui, dans ces décombres, et pense à partir, courir, toucher la route ci-devant. En attendant, elle monte les escaliers descellés, s'agrippe vaillante aux plantes grimpantes, pour suivre son ascension. En allant au sommet, elle grandira un peu, exposée aux quatre vents.
Mais, ô surprise ! Elle le sent au craquement de la pierre, au silence des rainures, au claquement des graviers : sa corniche est déjà occupée. Etonnée, curieuse, elle se hisse, et qui reste à sa place favorite ? Un altier personnage de vermillon vêtu, aux étoffes de sang d'encre cisaillées d'écarlate : le Cavalier de Cœur, qui l'accueille au passage. Tourmaline, la maligne, dépenaillée à l'opposée, lui sourit en retour, et, trêve de plaisanterie, le rejoint, jambes ballantes, vive gardienne, au bord du grand vide. Contemplent ainsi la route, chevalier tristounet et petite Tour de Pique, en silence pensif.


J'attends la suite!
Amicalement
Claricorne

#13 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 25 mai 2008 - 07:13

Merci :)

Musique: off

Une secousse , un tressaillement sur les rails. Le fou de trèfle émerge, éjecté de sa demi-trêve éveillée.
Dans la rame, oscillants, d'autres gens du voyage, des arlequins à triste façade.
Le fou émerge, défait son casque. La musique s'évanouit, le monde l'envahit.
Les soupirs, les grincements, les regards effacés. Off la musique, on the wonderful world.
Et pourtant le cirque a triste allure, mais pourtant il le sait, le fou, et il en sourit, il y a d'autres drôles et joyeux drilles parmi ces tristes sires. Cachés, cocons emmitoufflés sur leurs sourires, les autres fous se baladent en attendant leur station dans les arènes de leurs esprits.
Un sourire transparaît, vite ravalé: le tabou de la folie jette vite son spectre sur les entorses de griserie.
Blanc et noir, le fou de trèfle rabat son chapeau, observe sous la visière et imagine, son petit monde à lui joignant leurs mondes à eux. Un éclat de pupille capture son élan: une fillette le regarde, et grimace, signifiante: son talent de comique resplendit à travers le wagon. Le fou n'ose applaudir, mais ils s'observent, et tout y passe: les rires, les jeux, les couleurs, les farces. Elle descend là, sonnerie, la rame repart.
Des rires à l'autre bout. Qu'est ce, que ce désordre soudain? Le fou se retourne, curieux parmi les autres. Des amis voyageurs, des plaisanteries d'ailleurs, des souvenirs se fabriquent, là, alors que le wagon glisse sur des rails en plein air.
Le fou se détourne, s'adosse à son siège. Respire l'air farineux grisailleux produit de milles saveurs, de milles odeurs, de mille couleurs, et plus encore. En chaque grimace façonné, un fou, c'est sûr, essaye d'arraisonner.
Les tentures, les patchworks, les tissus affleurent à la surface, il les voit passer dans l'orbe d'une oreille, une boucle désaxée, un col mal placé, une bague colifichet. A chaque station, ils et elles descendent là. Sonnerie. La rame repart.

#14 Invité_souris_*

Invité_souris_*
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Posté 26 mai 2008 - 06:27

Bonjour Le fou de trèfle,

Je ne peux commenter tous les textes que je viens de découvrir, tous en même temps. J'aime beaucoup te suivre dans ces contes, aux personnages en cartes à jouer qui jouent leur propre vie à l'unisson de leur réputation et tes autres héros aussi, à mi-chemin entre rêve et réalité me passionnent.

Amicalement
Souris


#15 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 29 mai 2008 - 07:45

:)

Le fou et moi

Frappement de touche.
Laisse mourir le son qui s'échappe.
L'air vibre sur un ton de sol...
Une ombre derrière moi, c'est mon bouffon de cour.
Il écoute la musique surgissant sous mes doigts.
Fausse note! Grimaces de nous deux.
Pourtant, je sais que la sienne sera sans reproche.
La rouille de mes réflexes se détache peu à peu.
Les squames tombent, disparaissent sous nos yeux.
Le fou de trèfle ferme les siens, je garde les miens plissés.
Rythme glissant, puis saccadé, je heurte l'ivoire blanc et noir.
Je joue aux échecs en musique sur des oeuvres accordées.


Le fou lui, écoute.

Frappements de touches.
Défilent mes émotions sur la trame qui retentit.
J'ai le coeur à découvert sur ta ligne mélodique.
Les hésitations manifestes en cisaillent le grain..
Laissant juste la place pour continuer les phrases.
Je gravis la musique, la manie, la retient, elle me tente.
J'esquisse un pas, puis deux, puis danse.
J'écoute, j'ouïs, me réjouit.
Sur mon carreau d'espace, je réinvente le monde.
En glissant sur tes notes, en cadence sur tes phases.


La pianiste, elle, regarde.

Et nous sourions.

#16 Invité_souris_*

Invité_souris_*
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Posté 29 mai 2008 - 08:02

Bonjour le fou de trèfle,


Aimable glissade entre jeux de cartes et d'échecs, intervalle romanesque, musical de surplus, j'apprécie

Amicalement
Souris



#17 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 31 mai 2008 - 08:42

J'en suis heureuse

Matin du fou

Vide tes poches, claque ta voix, Saute et vire, dévie de là. Il fait peur ce matin, pluvieux sec délabré. Mon champ lexical aujourd'hui, c'est les ruines délavées. Hé quoi, le fond est trop clair, les jours pas assez lourds, ils se déplacent sur mon passage comme une nuée de troubadours et toi, tu vas croire que je délire.
Peut être bien mais le sourire figé a des dents branlantes et fatiguées, où est la quiétude inconsciente, que je m'y plonge sans aucun réveil?
Perdre la parole et mieux, perdre le fil, à force de ce ressac de belles conneries, voilà une riche idée!
Car le fou que je suis, au mieux de son fantasque reste muette sonore, on n'entend que -tic tac tic tac- des touches s'enfoncer en cliquetis dérisoire. Ce mot en dernier de cette dernière phrase est ce qu'il faudrait en retenir: la tentative dérisoire d'être dérisoirement volubile, d'énoncer des puzzles de phrases que je ne suis pas sûr(e) de pouvoir résoudre par moi même, d'écrire mon angoisse en l'habillant de fanfreluches pour en faire mieux passer le côté passé justement, de tarir lentement allégresses, rodomontades, saperlipopettes.
Car le vide est (le) présent et m'effraie à juste titre, car il déplace mes yeux vers la hauteur de son gouffre -et il ne sera pas dit que je le fasse de mon plein gré , c'est à son insu, comme aurait dit l'autre-
Il y a des jours où je frapperais mon crâne contre les murs histoire de vérifier si le vide n'est pas déjà là: à l'intérieur, bon maître de maison closée et vérolée, où l'insignifiance jouerait à merveille malveillante la douceureuse intendante.
Je veux en délaisser l'insalubrité, en fuir l'humidité et vendre à perte:
"holà, braves gens, je vends une tête vide qui peut vous servir de ballon"

#18 .ds.

.ds.

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Posté 31 mai 2008 - 08:51

J'ignorais que le Flou de Trêfle était un artichaut, pourtant c'est pas l'hiver ^^

#19 Le fou de trèfle

Le fou de trèfle

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Posté 31 mai 2008 - 08:53

^^ ah, je ne sais pas, il faudrait lui demander. C'est vrai qu'il est un peu bizarre, ce fou de trèfle..

#20 .ds.

.ds.

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Posté 31 mai 2008 - 08:58

N'est-il pas flou ?
Je voudrais bien loui demander ^^

#21 claricorne

claricorne

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Posté 31 mai 2008 - 09:41

Ce fou a des accents Quichottesques!
Il me plaît!
Bon week-end!
Amicalement
Claricorne


#22 george Marry

george Marry

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Posté 14 mai 2009 - 03:44

Le Fou ne sait pas pleurer, alors, il danse et rit en surplus, rétablissant l'équilibre d'un coup de baguette magique. Holà, Fou, cabriole encore! dira t on alors.
sonnerie gratuite