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Autre magie, là-bas, une porte entrouverte...


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#1 Fleur de Lotus

Fleur de Lotus

    Tlpsien +++

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 488 messages

Posté 17 juin 2008 - 05:44

Sang de poisson s'abreuve de lèvres de miel
A la fontaine de ces désirs défendus...
Tandis qu'une hirondelle éblouit de ses ailes,
Morning Grace, douce, présente ses yeux nus
A son Martin Maddox et son œil avisé,
William Merit Chase lui s'éprend de ce dos
Nu, envoûté par cette nuque dégagée...
L'effleurer, et non, il est encore trop tôt
Et pourtant ne pas laisser passer cet instant
Le vivre là ou il serait déjà trop tard...
Le présent est là, l'après un rêve tremblant
Infini, idéal état d'esprit, à part...





~ ~ Episode IV ~ ~


Autre magie, là-bas, une porte entrouverte
La salle des orgues, y trône le piano...
L'homme voûté, en queue de pie, les mains alertes
Titan aux cheveux blancs, il n'est pas vraiment beau
Et soudain le piano sous ses mains s'anime
Sous nos yeux fous, il l'ensorcelle, il l'assassine
Mains tantôt douces, de si délicates rimes
Et son énergie puissante, beauté d'un cygne...
Le colosse, sans paroles, livre son être
Ressuscite le chant de Schubert du profond.
Transfiguré, présent, ici, il règne en maître
Et nous délivre les accords de ses tréfonds.


Couples muets devant si prenante musique
Epoustouflés et sidérés, pris, ils se serrent
A l'écoute de ces sons fantasmagoriques
De cette expression dynamique et sincère
Et il les plonge dans un état hypnotique
Dans le cosmos de ses trilles visionnaires
Palette surnaturelle, union mystique
Qui culmine dans le noir, spirituels airs...
Ils ferment les yeux. S'ouvrent l'esprit. Ils s'élèvent.
Ils s'épanouissent. S'envolent. Et ils écoutent.
Capturés. Et sa magie les laisse sans trêve,
Déchaînement qui les jette au bord de la route.


Maintenant, tu le sais, vous êtes presqu' au bout.
Tu l'avais bien tenue, portée à bout de rêves...
Tu l'as encore perdue, un bouquet dans la boue,
Une plume d'oiseau tout au bout de la grève.
De ses chants de ses mots, tu es un pâle écho...
Dans ce dernier couloir un lent parfum qui dort...
De la belle aventure il faut payer l'écot...
Tu t'en vas doucement... Tu te retournes encore...
Le silence crépite, et son corps-échiquier...
Dans l'ombre énamourée brillent toujours ses seins
D'un bond la revoilà qui revient t'enlacer...
Tu as volé son coeur, elle t'a pris le tien...


Danses d'hommes en capes et de femmes masquées
Ardeur esthétique attirante et enivrante
Nues, des collines d'or aux yeux, eux habillés
Transes étranges de ces chairs nues, si dévorantes
Sur ces danses espagnoles de Sarasate
Et le rythme vibrant de ces airs bohémiens...
Jack Sparrow le Pirate s'invite en savates
Et sourire aux trousses se la joue vaurien!
Arsène valse au bras de sa belle Comtesse...
Frais tourbillon de tous ces couples qui palpitent
La chaleur implose, une divine paresse!
Allons marcher seuls le long des quais sans limites


Là où de l'eau tiède coule sous un pont rouge
Et les corps transpirent, rêvent à fleur de peau...
Il fait si noir et si trouble, quels êtres bougent
Et agitent des mains glacées, pauvres puceaux?
De ces douves jaillissent de curieux démons...
Masques blafards, venus t'effrayer et ta Belle,
Ils vous désignent, amants, appel à la raison.
Serre-moi, enlace-moi, toi qui m'ensorcelle
Eloignons de nous ces dangereuses visions
Se promenant à nos côtés, quais de la peur,
Ensor, maître, grimace notre perdition.
Main dans la main, viens, mènes-moi à ma demeure


Là où s'écoutent les feuilles qui loin s'envolent
Et où nos corps nus s'éprennent de l'herbe verte...
Tes sourires, de tendres noces qui convolent...
Ô gai printemps, guide nos pas qui courent, alertes!
Entre par la grande porte, vois, elle t'attend
Alcôve cachée, offrande, divins arums...
Un rêve de silence t'étreint, il s'étend
Des fantômes font le lit d'or de vos arômes
Le brouillard s'épaissit, la nuit se fait sans bruit
D'étranges esprits veillent nos douces folies
La porte se referme au creux de la nuit
En correspondance à nos sublimes envies...





Baguette magique et téléportation
En voyage vers le cosmos ou l'infini?
En route vers une ultime transformation?
Lente interpénétration de nos esprits...
Ames jumelles, voyants aveugles invisibles
La porte de nos esprits, ce passage intime
Fascinante tentation, l'inaccessible
Entrer en l'autre, son soi, le plaisir ultime
T'explorer et descendre en ton âme creuset
Tu m'explores, tu lis en moi toutes mes rimes
Fusion intense, illusion, charme discret
D'une brise de soie où nos lunes s'arriment...


Plongeon dans tes mots, toi submergé par mes mots...
Chemin de traverse pour me lire toujours
Noyade dans les sillages de mon cerveau...
T'échapper de moi par la porte de secours
Silence sur les vagues de mes paysages.
T'inventer, pour toi, cette porte de sortie,
Où mes mots tus se fondraient en un doux nuage.
Silencieuse, le seul appel de notre nuit,
Promise, belle terre de tous les défis...
Porte de l'inconnu, demeure pour nous ouverte,
A l'appel vif de cet indicible appétit
De légèreté insouciante et offerte.


Ecoutons le son de notre belle musique
Qui descend profond et à jamais nous transcende...

Ombres chinoises d'un doux amour esthétique
Nous dessinons une fabuleuse demande,
Aussi loin qu'il m'en souvienne, si belle nuit,
Folle d'absolu, folle d'étranges envies...
Notre lumière se fond loin en nous et luit,
Dans le creux de tes bras, tes yeux, mon regard vit.
Si belle intimité si particulière
Celle des mots, les mêmes dits en même temps
Cette correspondance si singulière
D'esprit et d'âme fondus, uniques moments.





Voilà, tu ouvres enfin la dernière des portes:
Des jeunes filles blondes en robe de satin
Te tendent enfin les mains, te sourient et t'emportent,
Te nettoient la mémoire et t'inventent un matin.
A travers leurs cheveux, une fenêtre ouverte
Qui donne sur la mer et ses soubresauts lents,
Ses langueurs de voiliers, ses torpeurs de mouettes
Et ses rêves d'ailleurs pris dans les goélands...
Avec la nonchalance d'un parfum subtil,
L'une vient près de toi et te prend par la main
A la fois silencieuse à la fois volubile,
Douée d'étranges mots pour dessiner demain...


Mais tu as sur les lèvres un léger goût d'absence...
Pourtant, très lentement, la pression sur tes doigts...
Et dans ton cou un souffle, un baiser qui s'élance...
Derrière toi, la jeune fille blonde ondoie...
Tombent la perruque, la robe de satin...
Et tu entends "c'est moi" et tu tournes la tête,
Des frissons en bouquets jusqu'au creux de tes reins,
Ta pensée pirouette et ton coeur est en miettes...
Ce sont ses yeux, ses seins, la voilà revenue,
Son sourire promet une nouvelle chance,
Malgré les interdits, offerte toute nue...
Jamais rien ne finit, toujours tout recommence...

************

Ce voyage, j'aurai voulu le faire avec vous tant son intensité est immense.
Ces portes, j'aurai vouu être derrière chacune d'entre elles tant "l'aventure" est au rendez vous.
Fleur de Lotus, Charly Java
Je vous envie.....

Amicalement

(Et tant pis si je suis le premier!)


(commentaire de Moment de Grace)

********************

Le voyage de vos très beaux mots qui vient accompagner notre poème, qui s'est écrit un peu comme un journal de bord...un bateau étrange nous a emportés dans des contrées si proches et si lointaines, une sorte de sous-marin fabriqué pour cette aventure, plongeant profond, dans des espaces inattendus et remontant à la surface en bals masqués et démasqués, plongeant là où on ne s'y attendait pas, habité de sons, d'images, d'émotions...où un pianiste célèbre fait discrètement son apparition, Grigori Sokolov, et les mots écrits après son époustouflante prestation, mots humbles en souvenir d'un concert magnifique et d'un Schubert transcendé...sous ses doigts de magicien...un journal de bord...un voyage...qui s'est écoulé de jour en jour depuis le début du défi...le sous-marin a parfois traversé des tempêtes d'émotions, des larmes d'eau de mer subtiles ont caressé son flanc, des éclats de joie ont fait briller sa carcasse, oui un voyage, un grand voyage...où à deux nous avons franchi des caps, avec bonheur et sourires et rires, sans pour autant nous perdre au triangle des Bermudes...délicieuse gaieté d'un partenaire de plume toujours enjoué...
Merci infiniment d'avoir ressenti l'intensité de ce voyage car intense il l'a été.
Merci de nous avoir accompagnés derrière chacune de ces portes et d'y avoir vécu en lecture de cette très belle aventure, celle d'une écriture à deux...écriture d'un duo...
Oui vous êtes le premier à nous avoir parlé d'un voyage...mot magique que le voyage...voyage intérieur...voyage des mots...voyage décodé en masculin et féminin...voyage..aventure...mots magiques...
Merci pour votre très beau commentaire. Prenant et émouvant.
Amicalement Fleur de Lotus

(com de Fleur de lotus à Moment de Grace)

**********************

Décidément, peu de chose altère votre écriture...et pourtant...

Je me sens Ulysse au sein de votre odyssée
Je me sens Noé à bord de votre arche dorée
Je me sens de Grâce à vivre votre destinée.

La Fleur n'est point fanée...


(com de Moment de Grace à Fleur de Lotus)

**********************

Je voudrais m'associer aux jolis mots que vous a adressés ma partenaire, dont l'écriture ne cesse de se développer, de se désaltérer si je puis dire...d'où l'intérêt d'écrire avec elle, tout contre elle, intérêt non dissimulé...
Vous nous avez accompagné, je vous en remercie donc aussi...
J'en profite également pour confirmer votre dernière impression: la Fleur n'est pas fanée...
...à mon avis, elle est même devenue Bouquet...


(com de Charly Java à Moment de Grace)

***********************

Je profite vivement de votre présence pour vous feliciter directement !
Votre association a été magistrale et a ouvert des portes qui sembaient vouloir rester fermées...
Petit bonus donc au "voyage" étonnant que vous nous avez proposez.
Merci

Amicalement


(com de Moment de Grace à Charly Java)


Jamais rien ne finit, toujours tout recommence
Dans la nuit tous les chats sont gris, un brin de patience
Le poème sera bientôt fini, une autre histoire qui commence
Un écrit au bout de la nuit, bruit de lassitude qui s'écorche sur l'essence
Et courageux, ils continuent encore à brosser des mots inconnus
Ne sachant pas encore ce qu'ils ont mis à nu…

4/12/2007