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[khalid berrada]

La rage des mots



Tel un orage qui d’un souffle a tourné une page
Ecrite de la sueur d’une âme,
Où scintille l’éclat d’un tonnerre de mots en rage
Crachés du fond d’une gorge en larme.

Telle une oasis asséchée où venait s’abreuver un esprit
Où l’ignominie a pris sur lui un large avantage,
D’amour assoiffé, piégé, de tant d’incompris
Où le flaire se perd, où le sage n’a plus d’âge !

Tel un ignoré qui s’égare dans une labyrinthe
Où la sortie le mène au creux de l’absence,
D’une errance, sans fin, qui l’éreinte
A chercher l’oubli de tant d’ignorance !

Tel un mort foudroyé en plein cœur, lynché,
Abattu par un silence où règne l’impuissance
Pour s’évader de tant de maux rabâchés
D’une cruauté amère qui a tué sa présence.

Telle l’image que renvoie une brutale absurdité
Qui s’échappe d’un esprit en mal de plaire
Ignorant le savoir vivre de toute simplicité
Et inondant inconsciemment l’atmosphère.

Tels sommes nous dans un mélange pudique,
Fait par cette alliance, d’un amour non reconnu
Exaltant le temps à fuir son penchant lyrique,
Et dispersant en nous un mutisme saugrenu.

Telle est, Sanaa, notre histoire.
Ni déception, ni mensonges, ni chagrins,
Ni regrets, ni hloufs (1) pour y croire.
Mais ce qui est sûr, on s’aimera encore demain !
(1) serments