Croyant aux lendemains, buvant de leur eau
J’allais saoul et sot en tendant les deux mains.
Rêvant d’avenir, et de matins qui chantent
Je pensais touchante, l’attente du plaisir.
Je marchais vers la mer, d’un pas, d’un cœur tendre
Sans jamais m’attendre à ses vagues amères.
De mes buts suprêmes, ces choses d’une vie
Ne reste que l’ennui, qui dans mon cœur se traîne
Le soleil au levant, d’une soif brûlante
Traçât aveuglante, ma route dans les vents.
Au couchant se mêlent, l’espérance et la crainte,
Monte la complainte, la peur de l’éternel.
Et je marche pourtant, regardant derrière
La plage se perd, et l’horizon se tend
De vagues désirs, en rapides transports
J’ai atteint le port, mais jamais l’avenir
Derrière moi dans le sable, mes traces profondes
Disputent le monde aux vagues inlassables.
Et cette ombre immense, quasiment surhumaine
Que mes pas promènent, aux dos des dunes danse.
Cannes 2008