
Dopamine
#1
Posté 25 mai 2007 - 06:45
(il me semble que si je t’avais croisée aux heures claires d’une ville …
- non, sans me retourner -. Tomber, simplement. LÃ ).
Le parfum appartient-il aux matins,
Ou n’est-ce que la trace d’une foudre lente,
L’entrée du jasmin, par la fenêtre de la nuit.
Qui es-tu …
- il y a tant de parenté physique,
de lieux à la géographie connue, cartographiée.
La formule du geste déjà à venir sur les lèvres du récit
Enveloppée de pliures
L’horlogerie tangible du débat
Prélude,
Feuille à feuille
Ecorchant le parfum, et la douceur et la beauté
Et la douceur et la beauté,
Et le parfum,
Et la beauté de toute mort annoncée
Mais demain, ou plus tard encor,
Ne serait-ce qu’en cet instant, précis,
Dans la salve de l’étamine
Dans les aires lointaines où s’affrontent, pensifs, les souvenirs,
Une épitaphe :
- Ci-gît la Dopamine
(éternuement)
Et, tournant imperceptiblement la tête,
Cette même étoffe –est-ce du lin, blanchi au soleil -
Enrobée de légèreté.
Sais-tu ?
#2
Posté 25 mai 2007 - 06:54
#3
Invité_Tyi_*
Posté 26 mai 2007 - 09:40
C’est ton nez que j’espère
C’est ton nez et sur ces feuilles
C’est un arbre qui s’étale
A la première lettre A
La deuxième
C’est ton nom que j’agrippe
En entame à mon manque
Eclat cent fois doré
C’est toi
Le pli de mes insomnies
#4
Invité_Tyi_*
Posté 26 mai 2007 - 09:44
- non, sans me retourner -. Tomber, simplement. LÃ ).
...
#5
Posté 29 mai 2007 - 01:08
#6
Posté 30 mai 2007 - 03:33
Bon.
Ma fausse modestie va bien vite oublier René Char.
Souci d'indépendance, aussi.
De quoi préserver une certaine forme, malgré tout, de narcissisme.
Pas celui qui s'admire - j'y vois surtout un peu de fatigue -,
mais celui qui s'observe, scrupuleusement.
Une dissociation tranquille.
On y lit bien des choses, dis-tu ...
Il y avait un groupe, son parolier s'appelait Keith Reid,
et je lis encore souvent ses textes.
Procol Harum veut dire, je crois, au delà des choses.
Comme je n'aime pas faire simple, j'ai gardé cette traduction toute personnelle:
Il y a là bien des choses, et peut-être encore au delÃ
#7
Posté 30 mai 2007 - 03:52
Le canary ... j'ai pas pu ou su l'apprécier à sa juste valeur .... Un peu lourd ! Surtout la police !...

Bouuhhh... je pars me cacher ....
Plus sérieusement j'aime beaucoup les "pas" de ce poème. Pour moi j'y vois 2 pas.
Le premier, est-ce l'influence du commentaire de Clara ? (mais je ne le crois pas, la sensation était présente dès la première lecture- mais comme je lis trop vite quand j'aime le texte il me faut le relire ensuite ), il me semble y voir quelqu'un qui marche en le disant.
Le deuxième : c'est cette rupture qui arrive avec tes vers "Une épitaphe :
- Ci-gît la Dopamine
(éternuement) .
Jusque là j'étais dans les airs en te lisant. Arrivée à la tombe, ce fut un sérieux retour à terre, un "faux pas" rêver !!


#8
Posté 30 mai 2007 - 07:51
Comme je n'aime pas faire simple, j'ai gardé cette traduction toute personnelle:
Il y a là bien des choses, et peut-être encore au delÃ
oui. honnetement je prefere ce morceau de com à tout le poème, c'est énorme.
#9
Posté 30 mai 2007 - 07:51
#10
Posté 21 novembre 2007 - 05:14
(mais ça non plus, ce n'est pas de moi .....)
#11
Posté 22 novembre 2007 - 01:29
Dopamine
(il me semble que si je t'avais croisée aux heures claires d'une ville …
- non, sans me retourner -. Tomber, simplement. LÃ ).
Le parfum appartient-il aux matins,
Ou n'est-ce que la trace d'une foudre lente,
L'entrée du jasmin, par la fenêtre de la nuit.
Qui es-tu …
- il y a tant de parenté physique,
de lieux à la géographie connue, cartographiée.
La formule du geste déjà à venir sur les lèvres du récit
Enveloppée de pliures
L'horlogerie tangible du débat
Prélude,
Feuille à feuille
Ecorchant le parfum, et la douceur et la beauté
Et la douceur et la beauté,
Et le parfum,
Et la beauté de toute mort annoncée
Mais demain, ou plus tard encor,
Ne serait-ce qu'en cet instant, précis,
Dans la salve de l'étamine
Dans les aires lointaines où s'affrontent, pensifs, les souvenirs,
Une épitaphe :
- Ci-gît la Dopamine
(éternuement)
Et, tournant imperceptiblement la tête,
Cette même étoffe –est-ce du lin, blanchi au soleil -
Enrobée de légèreté.
Sais-tu ?
Très beau. J'aime. Cela me parle...Simplement. Sans avoir envie d'en dire plus. Car c'est beau. Merci.
Ecorchant le parfum, et la douceur et la beauté
Et la douceur et la beauté,
Et le parfum,
Et la beauté de toute mort annoncée
#12
Posté 23 novembre 2007 - 10:25
Je me souviens de tout à la fois ....
La peau des mots sous les coquillages...
La vague qui porte l'âme, le bastingage ...
Les aiguilles d'eau
- Plus rouges que rouges -
Les ensevelissements, les naufrages...
L'échouage enfin.
Les galets parlent du chagrin ...
Tu sais ?
Merci.. pour ce beau poème Ariel.
#13
Posté 24 novembre 2007 - 08:10
- ta capacité à te frayer un chemin pour ressurgir de temps en temps
(oui, tu sais mon sourire).
De tous les termes que tu as utilisés,
je préfère le bastingage.
Pour de très vieilles usures de coude,
où se masseraient quelques cicatrices.
C'est un endroit privilégié.
Plus encore que le banc où on a souvent regardé passer les gens,
un autre où l'on sait ne pas trouver de gens.
Je dirais la mer ou le partage du regard.
#14
Posté 27 novembre 2007 - 01:39
Bonjour ArielBonjour chère fumerolle
- ta capacité à te frayer un chemin pour ressurgir de temps en temps
(oui, tu sais mon sourire).
De tous les termes que tu as utilisés,
je préfère le bastingage.
Pour de très vieilles usures de coude,
où se masseraient quelques cicatrices.
C'est un endroit privilégié.
Plus encore que le banc où on a souvent regardé passer les gens,
un autre où l'on sait ne pas trouver de gens.
Je dirais la mer ou le partage du regard.
Question de temps. Je n'en ai plus beaucoup pour venir sur le site. Je le regrette un peu.
A propos de fumerolles ... je viens de lire qu'en raison de leur composition chimique, les fumerolles sont dangereuses pour la santé et rester plusieurs dizaines de minutes dans un champ fumerollien nécessite un matériel de protection (masque à gaz, gants en cuir, ...).
Alors zou ! sauve toi vite !!!! (tu devines ici mon éclat de rire ...)
En écho au bastingage et au russe ... extraits choisis de Blaise (cendrars)
" En ce temps-là , j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J'étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon coeur tour à tour brûlait comme le temple d'Ephèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu'au bout.
...
J'avais soif
Et je déchiffrais des caractères cunéiformes
Puis, tout à coup, les pigeons du Saint-Esprit s'envolaient sur la place
Et mes mains s'envolaient aussi avec des bruissements d'albatros
Et ceci, c'était les dernières réminiscences
Du dernier jour
Du tout dernier voyage
Et de la mer. "
(la légende de Novgorode)
Amitiés