La lune prend la pose, suspendue, incertaine
Perchée aux grands arbres, qui en terre se fondent.
Le silence en arpèges, assourdi les fontaines
Et tout se désagrège à sa gouache profonde.
Puis la terre adossée, en ses rondes collines
A la voûte étoilée où sommeille le vent,
Respire dans le noir des espoirs violines,
Les songes insensés de Phébus au levant.
Quand dessous la rosée, ses doux pétales inclines
Les premières lueurs du soleil renaissant
La primordiale rose, de la nature décline
En reflets virtuoses, les bienfaits incessants
La musique du monde doucement le soulève,
Des accords de lumière enchantent les paupières.
C’est l’instant, où la vie va prendre la relève,
Du fracas des fontaines éblouissant les pierres.
C’est l’heure inépuisable, où mon regard se pose
Sur la courbe satin, à l’infini douceur
D’une vallée fertile où deux mamelons roses
En appelant mes mains, fécondent le bonheur.
Cannes 2008