
Au seuil de…
#1
Posté 31 mai 2007 - 05:48
J’ai peur
Du tain des miroirs
Où tapies
Les eaux courantes
Épient
Je happe
Le silence tressé
D’heures oblongues
Et de tant de chaînes
Aux dents de laine
J’oscille
Mes contours s’égarent
Je me délite
Et je me délie
Je quitte mon sang
Je quête
Je m’écoule
Aux secrets des pauvres mères
Aux rides des nuits
LÃ sur le seuil.
Artemisia
#2
Posté 31 mai 2007 - 06:36
J'aime beaucoup cette sobriété inquiétante ! Les deux premières strophes sont mes préfrées, directes, aux associations insolites... La dernière me convainc un peu moins, je regrette la pointe de pathos apportée par l'expression "pauvres mères".
Mais les deux premières strophes ! Pour moi, la première surtout est vraiment superbe, parfaite.
Pareil, puisque la chute ne laisse pas l'imagination se confondre. ^^
#3
Posté 31 mai 2007 - 06:40
#4
Posté 31 mai 2007 - 08:02
Ou c'est quelqu'un de ton sang qui te quitte...Je quitte mon sang
#5
Posté 31 mai 2007 - 08:48
Le charme (presque incantatoire) des deux premières strophes aboutit à une sorte de déréliction et de stagnation dans les deux finales: normal. Comme tu le dis, tu l'écris. Et c'est magnifique.
#6
Posté 31 mai 2007 - 09:53
#7
Posté 01 juin 2007 - 09:43
En vérité vos remarques m’impressionnent.
Je me rends compte ce que l'on peut toucher avec un texte, et l'on te touche pas la même chose selon les lecteurs.
Quelquefois la lecture vous renvoie une autre image cachée sous celle que vous vouliez montrer.
Et ça c’est passionnant.
Oui, les pauvres mères font sans doute un peu trop dans le pathos. Peut-être le mot « mères » tout seul suffirait-il. Oui, bien sûr.
Le seuil, le passage dont il s’agit, au risque de tout dévoiler, c’est celui qui conduit petit à petit du clan des mères à celui des grand-mères. C'est pourquoi je tiens à ce mot de mères.
Bien à vous
Artemisia
#8
Posté 01 juin 2007 - 05:57
Et pourtant résignée.
J'apprécie cette qualité d'écriture.
#9
Posté 01 juin 2007 - 11:55
Au seuil de…
J’ai peur
Du tain des miroirs
Où tapies
Les eaux courantes
Épient
Je happe
Le silence tressé
D’heures oblongues
Et de tant de chaînes
Aux dents de laine
J’oscille
Mes contours s’égarent
Je me délite
Et je me délie
Je quitte mon sang
Je quête
Je m’écoule
Aux secrets des pauvres mères
Aux rides des nuits
LÃ sur le seuil.
Artemisia
Mince, j'ai lu les com's avant le texte... j'suis trop cruche.
Bravo, Jolie Fleur. C'est beau. C'est bien, quand tu t'écoules.
Jaguar.
#10
Posté 02 juin 2007 - 08:41
Il ne faut pas que je m'écoule trop quand même, hein ?

Artemisia
#11
Posté 04 juin 2007 - 07:18
Bien belle écriture.
En effet, les "pauvres" mères sont en trop... mais à part ça...
Amicalement
Christophe