Aller au contenu

Photo

ROSE


  • Veuillez vous connecter pour répondre
2 réponses ŕ ce sujet

#1 Dedalus

Dedalus

    Tlpsien ++

  • Membre
  • PipPipPip
  • 235 messages

Posté 16 juin 2007 - 04:09

Ce qui compte, après tout, c’est ce qui ne change pas. C’est l’invariant. Mourir, dormir. Dormir, rêver peut-être ? Baiser plutôt. Ce petit con tout rose qui m’attend à la maison me donne l’eau à la bouche. La seule chose qui compte pour moi, tout de suite. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, la vie, c’est la petite mort. Embouteillages à la con. Je suis un foutu crétin, aussi, j’ai entendu ça hier soir dans le journal. J’ai oublié, je m’y colle. Notre petit président de pacotille est venu nous rendre visite, faire sa campagne permanente. Curieux que ça ne paraissent gêner personne, le fait qu’un type qui se prétend le représentant de tous les citoyens ne puisse se promener qu’entouré par une armée. Reliquat des royautés despotiques de notre histoire, sans doute. Un copain, ou mon grand-père, mais ça n’a aucune importance, disait que les gens qui se sentaient tout le temps menacé, c’est que leur conscience les taraude, parce qu’elle n’est pas claire, oh non, pas du tout même. Le truc qui coince, c’est que personne n’est sûr qu’il a bien une conscience, ne serait-ce qu’un fragment, notre président.
Contretemps. Décidemment, il faut vraiment qu’il fasse chier le monde, ce connard. Travailler, travailler. Faudrait encore qu’on puisse. Il travaille, lui ? Où il passe son temps à enfiler des putes que ses richards de copains lui payent, en échange de menus services ? Tu parles d’un président. La dernière des putes à plus de vertu et moins d’obligations que lui. Me font bien rire, aux larmes, les salopards débiles qui l’ont élu. Encore un tas de gens qui ne baisent pas assez. Ne doivent même pas se branler, hein ? Des peines à jouir. Du coup, ils mettent tout dans leur travail, la carrière. Dans le temps, ça sonnait, il est entré dans la carrière. Avec un putain de c majuscule. Parce que cela veut dire quelque chose, ça ? Mieux vaut rentrer le plus vite possible, quand le tyranneau aura fini de nous emmerder.

Je vais m’allumer une clope, tiens. Fera passer le temps. Ils veulent aussi qu’on s’arrête de fumer. Enfoirés. Alors si je comprends bien, il faut bosser plus, gagner moins de tunes, et encore, pas boire, pas fumer. Bouffer cinq fruits et légumes par jours, ces mecs là ne doivent pas souvent faire des courses, s’ils connaissaient les prix et voyaient nos salaires ! Ils ne doivent surtout pas savoir ce que c’est, travailler pour tout juste payer sa bouffe. Eux ne bossent pas, ils volent. Bien du plaisir, on raque pour leurs orgies : politiciens, hauts fonctionnaires, gros patrons, et tous leurs supplétifs, tous ceux qui espèrent récupérer les miettes de leurs ripailles. On peut encore baiser, quoique. Là encore, malheur aux pauvres ! Seule la frustration s’est démocratisée, comme la violence. Pour ce qui est du plaisir, du bonheur, de la joie ?
Tout s’achète, tout se consomme. Surtout les femmes, aussi les hommes. Les enfants ? Voire. Il n’y a plus d’enfance, surtout pas d’innocence : les publicitaires ciblent la jeunesse, aussi tôt que possible, pour vendre leurs poisons. A quand un magazine porno fait pour les enfants (on lirait sur la couverture : interdit au plus de seize ans) ? Le président exhibe bien sa femme et ses gosses quand cela sert son image. Unification du modèle des putes. Tout un programme, c’est mon pays. Bonjour. Bloqué par le convoi de son excellence le roi des racailles, j’ai depuis longtemps balancé ma cigarette par la fenêtre. Ce n’est pas bien, il parait, pas écolo. Moi je n’ai ni le fric pour un quatre-quatre, ni les moyens de prendre l’avion trois fois par an pour aller faire chier les gens dans tous les coins du monde. Mon seul bonheur, c’est mon bain d’eau chaude journalier qui me coûte un bras. Alors ? Je les emmerde. N’avaient qu’à pas laisser cette ordure devenir président et me coincer sur ma route, alors qu’une petite chatte toute humide est en train de m’attendre à la maison. Castrateur, le nouveau gouvernement ? La performance et l’amour, ça ne fait pas bon ménage, à mon sens.

On roule, enfin. Ils ont mis le temps, chiens de flicards. Peut-être qu’il s’est fait descendre, ce serait trop beau. Ni droite, ni gauche, action directe ! Ne rêvons pas, ne rêvons pas. Et puis de toute façon, ça changerait quoi ? Les gens ont des barbelés dans la tête. Autant se foutre de tout, et voir ce qui arrive. C’est bien ça, de toute façon, mieux vaut vivre maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Et ce temps ne va pas tarder. Ce qui ne va pas tarder non plus, c’est son cul qui m’attend, bien en l’air, la chatte bien ouverte, bien humide. Mes doigts dedans, ma langue, ma queue. Hum. Vague bleue, qu’ils annoncent à la radio, quelle surprise, dans ce pays de vieux fachos aigris et ramollis de la bite. A la maison, ce sera plutôt une grosse vague blanche, franchement gluante. Au moins, on ne fait de mal à personne, nous. Quand on n’arrive pas à jouir, on fait toujours chier les autres. Bernanos disait un truc dans le genre : « […] l’impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d’autrui. »
Passons sur le fait que la plupart des électeurs ignorent qui est ce type, jusqu’à son existence. Lire, ce n’est qu’une technique. Le problème est encore de comprendre les mots qui sont lus, et à ce point, ce n’est pas gagné.
Pas beau, ce monde. Malgré ce désastre, je parviens parfois encore à croire que ma vie n’est pas si pourrie. Un vrai miracle. Je regarde les visages porcins qui m’entourent, masqués par les vitres de leurs habitacles de verre et d’acier, dont ils paraissent tous si fiers. Ils votent, ces gens là ? Pas s’étonner d’en être là. Bonne raison de ne pas voter. J’achèterai un automatique, voilà la seule façon. Les salopards, ils ont même réussi à discréditer l’idée même de révolte, en crachant sur les tombes de ceux qui sont morts en se battant. Mais bon, la roue tourne toujours. On finira bien par leur planter dans la gorge. Enfoirés de vieux. Parait que c’est grâce à eux qu’il a gagné. Pas étonnant, ils ne servent qu’à enterrer les rues sous les tonnes de merdes laissées par leurs infâmes clébards, qu’ils s’achètent pour lécher mémère quand pépère va se branler en jouant aux boules. Je les ferai clamser d’une indigestion de merde canine, ces vieilles poufiasses. On est dans de beaux draps, pas vrai ? Sales.

Rien à attendre, sinon s’enivrer de vivre. Nous sommes dans un régime de mort. Nous nous sommes perdus. Il ne reste plus qu’à boire, fumer, manger, baiser jusqu’à la fin. Et se dire en plus que c’est déjà résister, ça, c’est brûler son existence avant qu’ils l’enferment. Laissons leur la haine, nous nous contenterons de la joie et des rires. Jusqu’à ce qu’ils nous fassent passer cette envie, car ce n’est que leur but. Pour cela, il faudra qu’ils me tuent. Je ne veux pas être comme eux, jamais. Je ne suis pas assez lâche pour me venger sur les autres de mes turpitudes. Ma honte, je la traîne avec ma conscience, et j’en suis fier, je suis au moins garanti ainsi d’en avoir une.

Hier, je n’ai pas tellement assuré avec elle. On était tous les deux défoncés, il faut l’admettre. Pas bien bandé, pas bien dormi. Soleil éthylique, sommeil alcoolique. Mais tu as eu raison de m’attendre chez moi, sacrée cocotte. Ce que tu vas prendre, dès je vais rentrer. Elle m’avait l’air déjà bien chaude cette nuit, alors qu’on était complètement pétés. Qu’est-ce que ça va être cet après-midi ! Elle m’aura sûrement préparé à becqueter, se sera faite toute belle pour moi. Je prendrai une douche, et on niquera jusqu’au matin.

De retour chez lui, il eut tout d’abord un énorme doute. La porte d’entrée n’était pas fermée, juste contre. Inquiet, il se rua dans son appartement, mais il n’y avait plus personne. Il n’y avait plus rien, d’ailleurs. Elle avait fouillé le petit appartement de fond en comble, et n’avait rien laissé qui eut la plus petite valeur.
Juste un petit bout de papier rose collé sur la glace de la salle de bain, disant :
« T’es tricard, connard ! »

#2 Tempsdemot

Tempsdemot

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 25 messages

Posté 16 juin 2007 - 05:35

Ce qui compte, après tout, c'est ce qui ne change pas. C'est l'invariant. Mourir, dormir. Dormir, rêver peut-être ? Baiser plutôt. Ce petit con tout rose qui m'attend à la maison me donne l'eau à la bouche. La seule chose qui compte pour moi, tout de suite. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, la vie, c'est la petite mort. Embouteillages à la con. Je suis un foutu crétin, aussi, j'ai entendu ça hier soir dans le journal. J'ai oublié, je m'y colle. Notre petit président de pacotille est venu nous rendre visite, faire sa campagne permanente. Curieux que ça ne paraissent gêner personne, le fait qu'un type qui se prétend le représentant de tous les citoyens ne puisse se promener qu'entouré par une armée. Reliquat des royautés despotiques de notre histoire, sans doute. Un copain, ou mon grand-père, mais ça n'a aucune importance, disait que les gens qui se sentaient tout le temps menacé, c'est que leur conscience les taraude, parce qu'elle n'est pas claire, oh non, pas du tout même. Le truc qui coince, c'est que personne n'est sûr qu'il a bien une conscience, ne serait-ce qu'un fragment, notre président.
Contretemps. Décidemment, il faut vraiment qu'il fasse chier le monde, ce connard. Travailler, travailler. Faudrait encore qu'on puisse. Il travaille, lui ? Où il passe son temps à enfiler des putes que ses richards de copains lui payent, en échange de menus services ? Tu parles d'un président. La dernière des putes à plus de vertu et moins d'obligations que lui. Me font bien rire, aux larmes, les salopards débiles qui l'ont élu. Encore un tas de gens qui ne baisent pas assez. Ne doivent même pas se branler, hein ? Des peines à jouir. Du coup, ils mettent tout dans leur travail, la carrière. Dans le temps, ça sonnait, il est entré dans la carrière. Avec un putain de c majuscule. Parce que cela veut dire quelque chose, ça ? Mieux vaut rentrer le plus vite possible, quand le tyranneau aura fini de nous emmerder.

Je vais m'allumer une clope, tiens. Fera passer le temps. Ils veulent aussi qu'on s'arrête de fumer. Enfoirés. Alors si je comprends bien, il faut bosser plus, gagner moins de tunes, et encore, pas boire, pas fumer. Bouffer cinq fruits et légumes par jours, ces mecs là ne doivent pas souvent faire des courses, s'ils connaissaient les prix et voyaient nos salaires ! Ils ne doivent surtout pas savoir ce que c'est, travailler pour tout juste payer sa bouffe. Eux ne bossent pas, ils volent. Bien du plaisir, on raque pour leurs orgies : politiciens, hauts fonctionnaires, gros patrons, et tous leurs supplétifs, tous ceux qui espèrent récupérer les miettes de leurs ripailles. On peut encore baiser, quoique. Là encore, malheur aux pauvres ! Seule la frustration s'est démocratisée, comme la violence. Pour ce qui est du plaisir, du bonheur, de la joie ?
Tout s'achète, tout se consomme. Surtout les femmes, aussi les hommes. Les enfants ? Voire. Il n'y a plus d'enfance, surtout pas d'innocence : les publicitaires ciblent la jeunesse, aussi tôt que possible, pour vendre leurs poisons. A quand un magazine porno fait pour les enfants (on lirait sur la couverture : interdit au plus de seize ans) ? Le président exhibe bien sa femme et ses gosses quand cela sert son image. Unification du modèle des putes. Tout un programme, c'est mon pays. Bonjour. Bloqué par le convoi de son excellence le roi des racailles, j'ai depuis longtemps balancé ma cigarette par la fenêtre. Ce n'est pas bien, il parait, pas écolo. Moi je n'ai ni le fric pour un quatre-quatre, ni les moyens de prendre l'avion trois fois par an pour aller faire chier les gens dans tous les coins du monde. Mon seul bonheur, c'est mon bain d'eau chaude journalier qui me coûte un bras. Alors ? Je les emmerde. N'avaient qu'à pas laisser cette ordure devenir président et me coincer sur ma route, alors qu'une petite chatte toute humide est en train de m'attendre à la maison. Castrateur, le nouveau gouvernement ? La performance et l'amour, ça ne fait pas bon ménage, à mon sens.

On roule, enfin. Ils ont mis le temps, chiens de flicards. Peut-être qu'il s'est fait descendre, ce serait trop beau. Ni droite, ni gauche, action directe ! Ne rêvons pas, ne rêvons pas. Et puis de toute façon, ça changerait quoi ? Les gens ont des barbelés dans la tête. Autant se foutre de tout, et voir ce qui arrive. C'est bien ça, de toute façon, mieux vaut vivre maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. Et ce temps ne va pas tarder. Ce qui ne va pas tarder non plus, c'est son cul qui m'attend, bien en l'air, la chatte bien ouverte, bien humide. Mes doigts dedans, ma langue, ma queue. Hum. Vague bleue, qu'ils annoncent à la radio, quelle surprise, dans ce pays de vieux fachos aigris et ramollis de la bite. A la maison, ce sera plutôt une grosse vague blanche, franchement gluante. Au moins, on ne fait de mal à personne, nous. Quand on n'arrive pas à jouir, on fait toujours chier les autres. Bernanos disait un truc dans le genre : « […] l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui. »
Passons sur le fait que la plupart des électeurs ignorent qui est ce type, jusqu'à son existence. Lire, ce n'est qu'une technique. Le problème est encore de comprendre les mots qui sont lus, et à ce point, ce n'est pas gagné.
Pas beau, ce monde. Malgré ce désastre, je parviens parfois encore à croire que ma vie n'est pas si pourrie. Un vrai miracle. Je regarde les visages porcins qui m'entourent, masqués par les vitres de leurs habitacles de verre et d'acier, dont ils paraissent tous si fiers. Ils votent, ces gens là ? Pas s'étonner d'en être là. Bonne raison de ne pas voter. J'achèterai un automatique, voilà la seule façon. Les salopards, ils ont même réussi à discréditer l'idée même de révolte, en crachant sur les tombes de ceux qui sont morts en se battant. Mais bon, la roue tourne toujours. On finira bien par leur planter dans la gorge. Enfoirés de vieux. Parait que c'est grâce à eux qu'il a gagné. Pas étonnant, ils ne servent qu'à enterrer les rues sous les tonnes de merdes laissées par leurs infâmes clébards, qu'ils s'achètent pour lécher mémère quand pépère va se branler en jouant aux boules. Je les ferai clamser d'une indigestion de merde canine, ces vieilles poufiasses. On est dans de beaux draps, pas vrai ? Sales.

Rien à attendre, sinon s'enivrer de vivre. Nous sommes dans un régime de mort. Nous nous sommes perdus. Il ne reste plus qu'à boire, fumer, manger, baiser jusqu'à la fin. Et se dire en plus que c'est déjà résister, ça, c'est brûler son existence avant qu'ils l'enferment. Laissons leur la haine, nous nous contenterons de la joie et des rires. Jusqu'à ce qu'ils nous fassent passer cette envie, car ce n'est que leur but. Pour cela, il faudra qu'ils me tuent. Je ne veux pas être comme eux, jamais. Je ne suis pas assez lâche pour me venger sur les autres de mes turpitudes. Ma honte, je la traîne avec ma conscience, et j'en suis fier, je suis au moins garanti ainsi d'en avoir une.

Hier, je n'ai pas tellement assuré avec elle. On était tous les deux défoncés, il faut l'admettre. Pas bien bandé, pas bien dormi. Soleil éthylique, sommeil alcoolique. Mais tu as eu raison de m'attendre chez moi, sacrée cocotte. Ce que tu vas prendre, dès je vais rentrer. Elle m'avait l'air déjà bien chaude cette nuit, alors qu'on était complètement pétés. Qu'est-ce que ça va être cet après-midi ! Elle m'aura sûrement préparé à becqueter, se sera faite toute belle pour moi. Je prendrai une douche, et on niquera jusqu'au matin.

De retour chez lui, il eut tout d'abord un énorme doute. La porte d'entrée n'était pas fermée, juste contre. Inquiet, il se rua dans son appartement, mais il n'y avait plus personne. Il n'y avait plus rien, d'ailleurs. Elle avait fouillé le petit appartement de fond en comble, et n'avait rien laissé qui eut la plus petite valeur.
Juste un petit bout de papier rose collé sur la glace de la salle de bain, disant :
« T'es tricard, connard ! »




Garce de rose... Et pineuse avec ça!
Chouette lecture des deux couleurs. Merci

#3 ___

___

    The Fresh Prince Al Adriano

  • Membre
  • PipPipPipPip
  • 574 messages

Posté 20 juillet 2007 - 03:48

yo