
Ô princesse crasseuse...
#1
Posté 20 avril 2009 - 10:57
Ô princesse crasseuse aux sourires-lueurs
Sous tes haillons frileux ton corps est plein de fièvre
Tes mots sont recéleurs de rutilants ailleurs
Mais ils deviennent givre au sortir de tes lèvres
Mémoire parfumée de fleurs et d'enfants
Et de lettres d'amour à demi effacées
Pour oublier le froid l'usure les tourments
Dans les lenteurs des jours en rondes insensées
Tu colles tes pâleurs aux reflets des vitrines
Pour voir tous ces leurres qui font les gens envieux
Tandis qu'une mémère à langue vipérine
Te scrute sourdement de tous ses yeux chassieux
Et puis très lentement poubelle après poubelle
Tu quittes l'avenue et ses folles sirènes
Volent tes cheveux blonds au hasard des ruelles
Parmi les ombres frêles aux têtes de murènes
Tu n'iras pas plus loin que ce grand terrain flasque
Où l'histoire s'écrit en tas de détritus
Où s'en viennent mourir sur de multiples flaques
Les rumeurs de la ville et les bouts de tissus
Enfin le soir venu t'enroulant dans la toile
Quand les câbles grinçant tendent la nuit du port
Tu regardes le vent faire vibrer les voiles
Cavalant dans le rêve pour fuir le dehors
#2
Posté 20 avril 2009 - 11:37
Bravo et merci pour ce beau poème réaliste.
#3
Posté 20 avril 2009 - 11:45
Comme un conte de fées qui aurait mal tourné ...
Pas près de l'oublier, cette princesse crasseuse, ni ces mots choisis pour la faire exister,
Belle soirée à vous,
Semha
Oui, à l'épreuve de la vie, les contes de fées "finissent mal, en général"...Je n'irai cependant pas jusqu'à : "ils se marièrent et eurent beaucoup de déboires"...Il reste toujours l'ailleurs...
Il reste aussi à vous remercier pour votre sympathique commentaire...
Belle soirée à vous également
#4
Posté 21 avril 2009 - 12:17
Oui, comme un conte d'Andersen.
Bravo et merci pour ce beau poème réaliste.
Réaliste, oui, à considérer qu'en fin de conte, à trop céder aux sirènes de la modernité, il faut bien faire les comptes...
Ulysse, au secours!...
Aksel, merci!...
#5
Posté 21 avril 2009 - 11:05
#6
Posté 21 avril 2009 - 12:43
Ô princesse crasseuse...
Ô princesse crasseuse aux sourires-lueurs
Sous tes haillons frileux ton corps est plein de fièvre
Tes mots sont recéleurs de rutilants ailleurs
Mais ils deviennent givre au sortir de tes lèvres
Mémoire parfumée de fleurs et d'enfants
Et de lettres d'amour à demi effacées
Pour oublier le froid l'usure les tourments
Dans les lenteurs des jours en rondes insensées
Tu colles tes pâleurs aux reflets des vitrines
Pour voir tous ces leurres qui font les gens envieux
Tandis qu'une mémère à langue vipérine
Te scrute sourdement de tous ses yeux chassieux
Et puis très lentement poubelle après poubelle
Tu quittes l'avenue et ses folles sirènes
Volent tes cheveux blonds au hasard des ruelles
Parmi les ombres frêles aux têtes de murènes
Tu n'iras pas plus loin que ce grand terrain flasque
Où l'histoire s'écrit en tas de détritus
Où s'en viennent mourir sur de multiples flaques
Les rumeurs de la ville et les bouts de tissus
Enfin le soir venu t'enroulant dans la toile
Quand les câbles grinçant tendent la nuit du port
Tu regardes le vent faire vibrer les voiles
Cavalant dans le rêve pour fuir le dehors
Bonjour Charly Java
Ce pourrait être sorti d'une page de l'illustre Rictus
Amicalement
Pierre James
#7
Posté 21 avril 2009 - 06:08
délicieux... l'air cynique sans l'être
Cynique, peut-être, un peu attendri aussi...
merci lambda
Intéressant et touchant, sans apitoiement...
Un oeil qui s'embue, l'autre qui sourit...
Merci Clari
#8
Posté 21 avril 2009 - 11:03
Bonjour Charly Java
Ce pourrait être sorti d'une page de l'illustre Rictus
Amicalement
Pierre James
Ah! Jehan-Rictus! Je n' avais pas pensé à lui, mais il y a plus mauvaises fréquentations...
merci, Pierre, pour cette sympathique référence
#9
Posté 21 avril 2009 - 11:15
bin si, c'est cynique!
Forcément un peu...
Content de te retrouver, Bohémia, cela faisait un moment...
#10
Invité_souris_*
Posté 22 avril 2009 - 08:57
L'humanité à fleur de peau... entre le tangible, le possible, le rêve mais au coeur de la Poésie..
Merci pour le partage.
Amicalement
Souris
#11
Posté 22 avril 2009 - 06:36
Ô princesse crasseuse...
Ô princesse crasseuse aux sourires-lueurs
Sous tes haillons frileux ton corps est plein de fièvre
Tes mots sont recéleurs de rutilants ailleurs
Mais ils deviennent givre au sortir de tes lèvres
Mémoire parfumée de fleurs et d'enfants
Et de lettres d'amour à demi effacées
Pour oublier le froid l'usure les tourments
Dans les lenteurs des jours en rondes insensées
Tu colles tes pâleurs aux reflets des vitrines
Pour voir tous ces leurres qui font les gens envieux
Tandis qu'une mémère à langue vipérine
Te scrute sourdement de tous ses yeux chassieux
Et puis très lentement poubelle après poubelle
Tu quittes l'avenue et ses folles sirènes
Volent tes cheveux blonds au hasard des ruelles
Parmi les ombres frêles aux têtes de murènes
Tu n'iras pas plus loin que ce grand terrain flasque
Où l'histoire s'écrit en tas de détritus
Où s'en viennent mourir sur de multiples flaques
Les rumeurs de la ville et les bouts de tissus
Enfin le soir venu t'enroulant dans la toile
Quand les câbles grinçant tendent la nuit du port
Tu regardes le vent faire vibrer les voiles
Cavalant dans le rêve pour fuir le dehors
j'aime beaucoup ! je ne vous avais jamais lu avant , mais je suis allé voir vos poèmes et j'ai apprécié tout ce que j'ai pu lire, le rythme me plait bien, les images sont belles et le sens poétique y est toujours présent... c'est vraiment une trés jolie poésie ... à l'avenir je ferai plus attention à vos textes , la qualité est une chose tellement rare...
#12
Posté 22 avril 2009 - 10:38
Bonjour Charly Java,
L'humanité à fleur de peau... entre le tangible, le possible, le rêve mais au coeur de la Poésie..
Merci pour le partage.
Amicalement
Souris
Souris, je connais ta sincérité, et j'apprécie donc comme il se doit ton joli commentaire...
Bien à toi
#13
Posté 22 avril 2009 - 10:56
j'aime beaucoup ! je ne vous avais jamais lu avant , mais je suis allé voir vos poèmes et j'ai apprécié tout ce que j'ai pu lire, le rythme me plait bien, les images sont belles et le sens poétique y est toujours présent... c'est vraiment une trés jolie poésie ... à l'avenir je ferai plus attention à vos textes , la qualité est une chose tellement rare...
Tout ce que vous me dîtes là , à quoi je ne m'attendais pas du tout (et puis, je publie de façon si épisodique...) me fait évidemment très plaisir, et je vous en remercie sincèrement. Donner un peu de bonheur de lecture, le savoir, est une jolie récompense. Heureusement, plusieurs sur ce site, essaient, chacun à leur manière, et parfois avec des fortunes diverses ( mais nous sommes tous des apprentis ), de produire des textes de qualité. Je sais que vous êtes dans cette recherche-là , et je vous souhaite encore d'heureuses lectures et de grands bonheurs d'écriture.
Merci encore et bien à vous
#14
Posté 23 avril 2009 - 04:40
moi aussi heureuse de te retrouver Charly-java; mais j'étais en voyage de longue durée, j'ai fait un grand voyage en train!
. Pis je me fais de plus en plus rare ici! En tout cas, contente que quelqu'un ai une pensée pour moi!
![]()
Biz
On est au moins deux alors!

J'ai failli t'envoyer un mp, mais j'ai pas osé...

#15
Posté 24 mai 2009 - 10:09
Petite fille aux allumettes réveillée et qui aurait grandi, pour se calquer à l'image des jours d'aujourd'hui.Ô princesse crasseuse...
Ô princesse crasseuse aux sourires-lueurs
Sous tes haillons frileux ton corps est plein de fièvre
Tes mots sont recéleurs de rutilants ailleurs
Mais ils deviennent givre au sortir de tes lèvres
Mémoire parfumée de fleurs et d'enfants
Et de lettres d'amour à demi effacées
Pour oublier le froid l'usure les tourments
Dans les lenteurs des jours en rondes insensées
Tu colles tes pâleurs aux reflets des vitrines
Pour voir tous ces leurres qui font les gens envieux
Tandis qu'une mémère à langue vipérine
Te scrute sourdement de tous ses yeux chassieux
Et puis très lentement poubelle après poubelle
Tu quittes l'avenue et ses folles sirènes
Volent tes cheveux blonds au hasard des ruelles
Parmi les ombres frêles aux têtes de murènes
Tu n'iras pas plus loin que ce grand terrain flasque
Où l'histoire s'écrit en tas de détritus
Où s'en viennent mourir sur de multiples flaques
Les rumeurs de la ville et les bouts de tissus
Enfin le soir venu t'enroulant dans la toile
Quand les câbles grinçant tendent la nuit du port
Tu regardes le vent faire vibrer les voiles
Cavalant dans le rêve pour fuir le dehors
Etrange blondeur persistante...dans tes écrits.
Si elle n'avait ces haillons frileux, je la verrais bien dans un tableau de Delvaux...y manquerait une gare certes.
Ce n'est pourtant pas non plus une nomade en voyage, puisqu'elle a élu domicile dans une toile...quoique le vent dans les voiles fait rêver de voyages. La fait rêver?...
Une toile...et la toile...cette fameuse toile où s'écrivent des mots en miroir, sans regard, sans chair, pour s'y voir. Ce réseau. Ce net...Internet...
Drôle de princesse.
"Tes mots sont recéleurs de rutilants ailleurs
Mais ils deviennent givre au sortir de tes lèvres"...princesse de glace...les mots dans la tête qui réverbèrent l'ailleurs.
"Mémoire parfumée de fleurs et d'enfants"
La mémoire...comme un reflet détaché qui revient quand on ne l'attend pas et parfume l'existence de ceux qui se raccrochent aux souvenirs. Et l'instant?...L'oubli de la mémoire en réponse pour vivre l'instant.
"Volent tes cheveux blonds au hasard des ruelles" Etranges ces cheveux blonds, surréalistes ils apparaissent comme beaux alors que la princesse est crasseuse...Tout à coup elle est auréolée d'une lumière blonde...comme une couronne de princesse.
"Tu n'iras pas plus loin que ce grand terrain flasque
Où l'histoire s'écrit en tas de détritus
Où s'en viennent mourir sur de multiples flaques
Les rumeurs de la ville et les bouts de tissus"
Cela me fait penser à Mumbai, à l'Inde...aux bidonvilles ici et là .
"Enfin le soir venu t'enroulant dans la toile
Quand les câbles grinçant tendent la nuit du port
Tu regardes le vent faire vibrer les voiles
Cavalant dans le rêve pour fuir le dehors"
Etrange car là on est ailleurs, cela pourrait être simplement un autre lieu, aussi...Etrange transition de ce terrain flasque à cette toile si proche du port...le surréalisme...
Cette strophe pourrait presque être détachée à elle seule du poème pour une rêverie en solitaire...
Je la vois comme une métaphore de l'internet, le lecteur s'approprie à sa façon les mots.
La toile, les câbles, le port (on parle bien de périphériques et de port...).
Oui s'enrouler devant un écran vert, la nuit, regarder la réalité, le vent qui fait vibrer les voiles, cavaler dans le rêve à en oublier la si précieuse réalité, et fuir le dehors...Alors que le dehors et la réalité sont ce qui vit, la toile n'est qu'un reflet.
La réalité de la vie est ce qu'il y a de plus précieux, et le temps lui-même est bien trop précieux que de le perdre devant un écran lorsque dehors il fait si beau.
Je t'embrasse
#16
Posté 28 mai 2009 - 11:17
Petite fille aux allumettes réveillée et qui aurait grandi, pour se calquer à l'image des jours d'aujourd'hui.
Etrange blondeur persistante...dans tes écrits.
Si elle n'avait ces haillons frileux, je la verrais bien dans un tableau de Delvaux...y manquerait une gare certes.
Ce n'est pourtant pas non plus une nomade en voyage, puisqu'elle a élu domicile dans une toile...quoique le vent dans les voiles fait rêver de voyages. La fait rêver?...
Une toile...et la toile...cette fameuse toile où s'écrivent des mots en miroir, sans regard, sans chair, pour s'y voir. Ce réseau. Ce net...Internet...
Drôle de princesse.
"Tes mots sont recéleurs de rutilants ailleurs
Mais ils deviennent givre au sortir de tes lèvres"...princesse de glace...les mots dans la tête qui réverbèrent l'ailleurs.
"Mémoire parfumée de fleurs et d'enfants"
La mémoire...comme un reflet détaché qui revient quand on ne l'attend pas et parfume l'existence de ceux qui se raccrochent aux souvenirs. Et l'instant?...L'oubli de la mémoire en réponse pour vivre l'instant.
"Volent tes cheveux blonds au hasard des ruelles" Etranges ces cheveux blonds, surréalistes ils apparaissent comme beaux alors que la princesse est crasseuse...Tout à coup elle est auréolée d'une lumière blonde...comme une couronne de princesse.
"Tu n'iras pas plus loin que ce grand terrain flasque
Où l'histoire s'écrit en tas de détritus
Où s'en viennent mourir sur de multiples flaques
Les rumeurs de la ville et les bouts de tissus"
Cela me fait penser à Mumbai, à l'Inde...aux bidonvilles ici et là .
"Enfin le soir venu t'enroulant dans la toile
Quand les câbles grinçant tendent la nuit du port
Tu regardes le vent faire vibrer les voiles
Cavalant dans le rêve pour fuir le dehors"
Etrange car là on est ailleurs, cela pourrait être simplement un autre lieu, aussi...Etrange transition de ce terrain flasque à cette toile si proche du port...le surréalisme...
Cette strophe pourrait presque être détachée à elle seule du poème pour une rêverie en solitaire...
Je la vois comme une métaphore de l'internet, le lecteur s'approprie à sa façon les mots.
La toile, les câbles, le port (on parle bien de périphériques et de port...).
Oui s'enrouler devant un écran vert, la nuit, regarder la réalité, le vent qui fait vibrer les voiles, cavaler dans le rêve à en oublier la si précieuse réalité, et fuir le dehors...Alors que le dehors et la réalité sont ce qui vit, la toile n'est qu'un reflet.
La réalité de la vie est ce qu'il y a de plus précieux, et le temps lui-même est bien trop précieux que de le perdre devant un écran lorsque dehors il fait si beau.
Je t'embrasse
Je te remercie beaucoup pour cette lecture si personnelle, inattendue ( je n'y avais vraiment pas pensé ), et qui me renvoie à septembre 2007: Le surréalisme, la blondeur, Paul Delvaux, oui...St Idesbald, le musée, les "jeunes filles blondes longues comme des parapluies", et le texte: Entre moules-frites et mouettes...
Et la métaphore que tu mentionnes est bien intéressante aussi...
Ta perspicacité est redoutable et bien douce...
Merci encore
Je t'embrasse