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DEDICACE


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3 réponses à ce sujet

#1 Dedalus

Dedalus

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Posté 12 juillet 2007 - 11:24

C’est risquer de froisser un con que d’insinuer qu’il peut être seul ou pire, singulier. Car le con, le vrai, est d’instinct grégaire. Il est festif et convivial, ludique et consensuel. Ce qu’il craint le plus au monde, bien plus que de se ramasser le ciel, les étoiles et la station Mir sur le coin de la gueule, c’est d’avoir la moindre idée qui dénote avec celles de la majorité. Le con est en effet plein de bons sentiments dont il est imbu jusqu’à la rétention. Il déteste sortir du lot, sinon comme étant le plus typique de tous. Parce qu’il faut bien le dire, il y a une perfection du con, le con suprême, son archétype, celui vers lequel chacun essaie de tendre. Et s’il est un dieu, il y a fort à parier qu’il ressemble au plus banal de tous ces cons.

Oui. Revenons-en à nos moutons. A notre époque, le con se porte bien, merci pour lui. Toutes les espèces sont, parait-il, en train de disparaître, et c’est, certains l’affirment en tout cas, une catastrophe. Une d’entre elles cependant prospère. Et l’acmé de son règne est encore à venir. Nous entrons dans l’ère du connard. Il vote, il pense, il se targue de créer quand il n’est que l’écho grotesque d’un chant qui le dépasse. Le connard se montre partout, le connard est tendance. Il achète, il vend. Il s’étale dans les journaux. Il fait et défait nos rois d’opérette. Ce faisant, il croit dominer le monde quand il n’est même plus capable de dompter sa braguette. Du coup, le con fout la merde. Et incapable d’assumer ses actes, le con se targue d’être moralisateur, comme s’il n’avait pas encore suffisamment mérité son titre. Il se démène, brasse de l’air, se gave de bonne conscience et du jugement des autres. Il se gonfle, s’enfle dans sa glorieuse miséricorde. Il se remplit du bonheur sadique de la toute puissance, il exulte, et piteusement jute une pituite merdique dans son vieux slip crade. Le con se dit humaniste. Il n’est qu’un pervers de la pitié. Il fait des lois, il accorde des droits sans se soucier des devoirs que cela implique.
Mieux, le con est humanitariste. Il est donc victime. Il aime les victimes, il les aide. Il est compatissant et émotif. Tellement, qu’il est facilement traumatisé. C’est devenu une sorte de concours. Et peu importent les faits. Ce qui compte c’est l’effet. Un bon traumatisme avec addiction, cure de désintoxication, dépression sévère et remise en forme par la thalasso thérapie, voilà l’apogée du génie version connard. En chanson avec ça ! Parce que le connard chante, il braille, il adore ça. Plus la musique est mauvaise, plus il y met du cœur. Cela compte, ça, pour le pur con. Il jetterait Proust et Chateaubriand pour une demie traînée gémissant sa rengaine, pourvu que cela soit pour une soupe populaire. Qui en passant n’est pas si bonne, mais ne vaut tout de même pas une telle daube.
Comme le con n’aime pas être seul, il se regroupe. Cela fait un troupeau de con. C’est très dangereux. Il peut charger à tout moment, avec férocité et cruauté. Il peut aussi ne rien faire, ou se disperser. Enfin, il peut rentrer en transe, c’est une sorte de rut collectif, ou les membres du troupeau font l’amour tous ensemble, et éprouvent avec l’orgasme une sensation de fusion dans la masse. Généralement, il faut toujours se tenir à l’écart d’un troupeau de con, appelé également foule, cohue, public, gens, etc. Si l’on se trouve malencontreusement à proximité d’un tel amas de personnes, il faut se montrer calme, surtout si le troupeau n’est pas à priori hostile. S’éloigner alors lentement, sans précipitation. Eviter tout mouvement brusque. Si toutefois la meute s’avère agressive, il est toujours souhaitable de tenter de fuir, s’il est encore temps. Il est de mon devoir de vous informer en effet que si la fuite échoue, le con ne fait pas de cadeau. Son raffinement dans la violence est à la mesure de son incapacité à verbaliser sa haine. On en a vu plus d’un devenir policier, ceci étant mentionné ici comme cela aurait pu l’être par ailleurs.
Le lien. Le con aime à se regrouper non seulement physiquement, mais également intellectuellement, s’il est permis ici d’élargir le sens de ce mot pour l’appliquer à la micro activité mentale dont il est capable. Notamment, il lit la presse, surtout celle de sa horde, pour se conforter dans ses opinions déjà bien arrêtées et finement affûtées par un endoctrinement sans faille. De la crèche à la caserne. Il n’y a que l’efficacité de nos armées qui en a au fond souffert. Mais ce n’est pas le propos.
Le con a cela pour lui : il est universel. Partout et toujours, il accompagne l’homme et le plombe dans ce qu’il tente pour se transcender. Le con, c’est la condition humaine à l’échelle collective. Une humanité entravée par ses cons. Ses frères pourtant ? Ces cons là, qui ne voulaient pas du progrès et brûlaient Bruno, ce sont les mêmes que ceux qui aujourd’hui veulent nous faire gober le mythe du Progrès divinisé. Ce ne sont pas des frères, mais des ennemis. Le con est l’ennemi de tous les hommes, en chacun.
En haut de tous les cons, il y a les Grands curés du scientisme, et la gestion rationnelle des populations. Pourquoi diable ? Croissez, et multipliez. Fallait-il que les cons soient plus nombreux, toujours plus. Vous parlez de Lumières ! Tous ces cons n’ont plus que la raison dans la gueule. D’une méthode ils ont fait un Dieu, d’une vertu, un crime. Le con se coupe de la civilisation, il redevient un barbare. De la culture, il n’a plus que le vêtement.
Ceci étant dit, et toutes choses étant devenues ici-bas tristement égales, le con se console en se disant qu’on est toujours le con de quelqu’un. C’est facile ? Oui, mais ce petit bout de rhétorique, si simpliste qu’il soit, toujours réduira à zéro les plus pointues démonstrations sur la connerie aux yeux des intéressés. Conclusion évidente : essayer de convaincre un con que c’en est un, c’est pisser dans un violon. Cqfd.

#2 lio...

lio...

    Tlpsien +++

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Posté 12 juillet 2007 - 02:58

C’est risquer de froisser un con que d’insinuer qu’il peut être seul ou pire, singulier. Car le con, le vrai, est d’instinct grégaire. Il est festif et convivial, ludique et consensuel. Ce qu’il craint le plus au monde, bien plus que de se ramasser le ciel, les étoiles et la station Mir sur le coin de la gueule, c’est d’avoir la moindre idée qui dénote avec celles de la majorité. Le con est en effet plein de bons sentiments dont il est imbu jusqu’à la rétention. Il déteste sortir du lot, sinon comme étant le plus typique de tous. Parce qu’il faut bien le dire, il y a une perfection du con, le con suprême, son archétype, celui vers lequel chacun essaie de tendre. Et s’il est un dieu, il y a fort à parier qu’il ressemble au plus banal de tous ces cons.

Oui. Revenons-en à nos moutons. A notre époque, le con se porte bien, merci pour lui. Toutes les espèces sont, parait-il, en train de disparaître, et c’est, certains l’affirment en tout cas, une catastrophe. Une d’entre elles cependant prospère. Et l’acmé de son règne est encore à venir. Nous entrons dans l’ère du connard. Il vote, il pense, il se targue de créer quand il n’est que l’écho grotesque d’un chant qui le dépasse. Le connard se montre partout, le connard est tendance. Il achète, il vend. Il s’étale dans les journaux. Il fait et défait nos rois d’opérette. Ce faisant, il croit dominer le monde quand il n’est même plus capable de dompter sa braguette. Du coup, le con fout la merde. Et incapable d’assumer ses actes, le con se targue d’être moralisateur, comme s’il n’avait pas encore suffisamment mérité son titre. Il se démène, brasse de l’air, se gave de bonne conscience et du jugement des autres. Il se gonfle, s’enfle dans sa glorieuse miséricorde. Il se remplit du bonheur sadique de la toute puissance, il exulte, et piteusement jute une pituite merdique dans son vieux slip crade. Le con se dit humaniste. Il n’est qu’un pervers de la pitié. Il fait des lois, il accorde des droits sans se soucier des devoirs que cela implique.
Mieux, le con est humanitariste. Il est donc victime. Il aime les victimes, il les aide. Il est compatissant et émotif. Tellement, qu’il est facilement traumatisé. C’est devenu une sorte de concours. Et peu importent les faits. Ce qui compte c’est l’effet. Un bon traumatisme avec addiction, cure de désintoxication, dépression sévère et remise en forme par la thalasso thérapie, voilà l’apogée du génie version connard. En chanson avec ça ! Parce que le connard chante, il braille, il adore ça. Plus la musique est mauvaise, plus il y met du cœur. Cela compte, ça, pour le pur con. Il jetterait Proust et Chateaubriand pour une demie traînée gémissant sa rengaine, pourvu que cela soit pour une soupe populaire. Qui en passant n’est pas si bonne, mais ne vaut tout de même pas une telle daube.
Comme le con n’aime pas être seul, il se regroupe. Cela fait un troupeau de con. C’est très dangereux. Il peut charger à tout moment, avec férocité et cruauté. Il peut aussi ne rien faire, ou se disperser. Enfin, il peut rentrer en transe, c’est une sorte de rut collectif, ou les membres du troupeau font l’amour tous ensemble, et éprouvent avec l’orgasme une sensation de fusion dans la masse. Généralement, il faut toujours se tenir à l’écart d’un troupeau de con, appelé également foule, cohue, public, gens, etc. Si l’on se trouve malencontreusement à proximité d’un tel amas de personnes, il faut se montrer calme, surtout si le troupeau n’est pas à priori hostile. S’éloigner alors lentement, sans précipitation. Eviter tout mouvement brusque. Si toutefois la meute s’avère agressive, il est toujours souhaitable de tenter de fuir, s’il est encore temps. Il est de mon devoir de vous informer en effet que si la fuite échoue, le con ne fait pas de cadeau. Son raffinement dans la violence est à la mesure de son incapacité à verbaliser sa haine. On en a vu plus d’un devenir policier, ceci étant mentionné ici comme cela aurait pu l’être par ailleurs.
Le lien. Le con aime à se regrouper non seulement physiquement, mais également intellectuellement, s’il est permis ici d’élargir le sens de ce mot pour l’appliquer à la micro activité mentale dont il est capable. Notamment, il lit la presse, surtout celle de sa horde, pour se conforter dans ses opinions déjà bien arrêtées et finement affûtées par un endoctrinement sans faille. De la crèche à la caserne. Il n’y a que l’efficacité de nos armées qui en a au fond souffert. Mais ce n’est pas le propos.
Le con a cela pour lui : il est universel. Partout et toujours, il accompagne l’homme et le plombe dans ce qu’il tente pour se transcender. Le con, c’est la condition humaine à l’échelle collective. Une humanité entravée par ses cons. Ses frères pourtant ? Ces cons là, qui ne voulaient pas du progrès et brûlaient Bruno, ce sont les mêmes que ceux qui aujourd’hui veulent nous faire gober le mythe du Progrès divinisé. Ce ne sont pas des frères, mais des ennemis. Le con est l’ennemi de tous les hommes, en chacun.
En haut de tous les cons, il y a les Grands curés du scientisme, et la gestion rationnelle des populations. Pourquoi diable ? Croissez, et multipliez. Fallait-il que les cons soient plus nombreux, toujours plus. Vous parlez de Lumières ! Tous ces cons n’ont plus que la raison dans la gueule. D’une méthode ils ont fait un Dieu, d’une vertu, un crime. Le con se coupe de la civilisation, il redevient un barbare. De la culture, il n’a plus que le vêtement.
Ceci étant dit, et toutes choses étant devenues ici-bas tristement égales, le con se console en se disant qu’on est toujours le con de quelqu’un. C’est facile ? Oui, mais ce petit bout de rhétorique, si simpliste qu’il soit, toujours réduira à zéro les plus pointues démonstrations sur la connerie aux yeux des intéressés. Conclusion évidente : essayer de convaincre un con que c’en est un, c’est pisser dans un violon. Cqfd.



Pour le coup, applaudir,

c'est d'un con...

#3 Epictète

Epictète

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Posté 12 juillet 2007 - 03:28

j'aime le progrès, chuis comme houellebecq. j'y crois. j'ai lu herbert.


peace.

#4 Dedalus

Dedalus

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Posté 14 juillet 2007 - 01:07

Les premiers épisodes de Dune ne sont pas mauvais, et quelques autres ouvrages comme l'Incident Jesus, etc. Faut quand même pas en rester là. Lire Philip K. Dick, c'est quand même autre chose.