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Pina Bausch


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8 réponses à ce sujet

#1 claricorne

claricorne

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Posté 07 juillet 2009 - 04:23

Elle est morte le 30 juin, dans l'indifférence générale.
J'ai eu l'immense joie de danser avec elle.
Adieu Pina.


http://www.casttv.co...na-bausch-video



Bio :

Elle commence sa formation de danse à 14 ans à la Folkwang-Hochschule d'Essen[1], berceau de la danse-théâtre, dirigée par Kurt Jooss et influencée par Jean Cébron. En 1958, elle obtient son diplôme de danse de scène et pédagogie de la danse avec mention, ce qui lui vaut d'obtenir une bourse de la DAAD (Bureau d'échange pédagogique allemand) pour partir étudier à la prestigieuse Juilliard School à New York[4]. À 19 ans, elle s'envole donc pour les États-Unis où elle poursuit ses études avec plusieurs chorégraphes, dont José Limón et Antony Tudor et travaille comme soliste pour plusieurs chorégraphes américains, notamment Paul Taylor et Antony Tudor[4]. Elle finit par une formation au sein de la Dance Company de Paul Sanasardo et Donya Feuer et en 1961, elle est embauchée par le Metropolitan Opera de New York et rejoint le New American Ballet.

En 1962, elle repart en Allemagne, rappelée par Jooss. Elle devient soliste du Folkwang-Ballett et assiste de plus en plus souvent Jooss dans ses chorégraphies. Au sein de cette formation, elle participe à de nombreuses tournées. En 1967, elle travaille avec le danseur et chorégraphe Jean Cébron et se produit en 1968 au Festival de Salzbourg. À partir de 1968, elle se met à la chorégraphie et prend la suite de Jooss en 1969. Elle est directrice artistique de la section danse de la Folkwang-Hochschule à Essen jusqu'en 1973 et à nouveau de 1983 à 1989.

Dès 1972, elle donne aussi des cours de danse moderne. Arno Wüstenhöfer, directeur du centre artistique Wuppertaler Bühnen, la convainc en 1973 de rejoindre la troupe et d'en assurer la direction en lui laissant une grande marge de manœuvre et en lui permettant d'engager des danseurs de la Folkwang-Hochschule. En 1972, elle rencontre Dominique Mercy aux États-Unis, et l'invite à rejoindre sa compagnie à Wuppertal en 1974, lui confiant alors les rôles principaux. Depuis, le centre artistique de la danse de Wuppertal porte son nom (Tanztheater Pina Bausch). En 1976, lors d'une soirée consacrée à Bertolt Brecht et Kurt Weill (Die sieben Todsünden), Pina Bausch rompt définitivement avec les formes de danse conventionnelles en expérimentant de nouvelles formes de cet art. Elle introduit le concept de danse-théâtre ou Tanztheater sur la scène allemande et internationale, provoquant à ses débuts de nombreuses critiques[5]. En 1979, elle est invité par Gérard Violette au Théâtre de la Ville à Paris qui dès lors sera une de ses scènes de prédilection, où elle a présenté plus de trente spectacles, dont de nombreuses créations mondiales[3],[4],[5]. Jusqu'au milieu des années 1980, le Tanztheater Wuppertal est le fleuron du ballet allemand, et une des compagnies allemandes les plus demandées au niveau international. Il reste toujours une référence aujourd'hui[4].

Elle meurt le 30 juin 2009 à l'âge de 68 ans, cinq jours après avoir appris qu'elle souffrait d'un cancer généralisé.

Contrairement à ses contemporains, Pina Bausch travaille non pas par rapport à des formes à reproduire, des pas bien définis, mais par rapport à l'anatomie du corps de chacun, aux possibilités qui sont données ou non aux corps. Elle interroge ses danseurs pendant tout le processus de création et creuse la vie de chacun, leur passé, pour les faire danser. Elle dénonce les codes de la séduction, la solitude dans le couple et travaille sur la communication dans les rapports hommes-femmes.

C'est une vision très pessimiste qui s'exprime par des petits gestes anodins répétés sans cesse jusqu'à devenir insupportables, ou par l'accumulation des danseurs sur scène. Souvent, dans ses spectacles, une femme reste impassible et engage une rupture ou une transition vers une autre scène. Les « rondes à la Pina Baush » désignent ces petits gestes repris par les hommes ou les femmes ou les deux, une sorte de signature, même si elle les utilise moins en fin de carrière. Une autre marque est la fluidité qu'elle développe sur le haut du corps, induisant de grands mouvement de bras, la souplesse du buste. C'est un des exemples de langage ou de style par lesquels les chorégraphes ou les danseurs ont fait exister une autre danse.

Ses spectacles mêlent la parole et le jeu d'acteur à la danse, c'est pourquoi Pina Baush a été très appréciée des gens de théâtre, peut-être avant ceux de la danse[3]. On a parlé d'opéra, de ballet, puis vers 1975-1976, de Tanztheater (théâtre de danse) pour qualifier son travail. Dans Café Müller, elle a travaillé sur son passé de jeune fille dans le café de ses parents en Allemagne. La fluidité du haut du corps balloté entre en collision avec des changements de tonus. La danseuse reste imperturbable par rapport à ce qui se passe autour d'elle, elle suit sa ligne tracée. Les personnages se croisent, nos souvenirs personnels interfèrent et de la scène se dégage l'émotion intense de la solitude.

Dans l’attention aux détails, ses chorégraphies organisées le plus généralement sous forme de saynètes décrivent les émotions, notamment dans les rapports entre les hommes et les femmes, souvent teints d'érotisme léger. Les spectacles de Pina Bausch sont également remarquables pour leurs scénographies hors du commun (montagne de roses, champ d'oeillet, mur végétal, cascades d'eau...) ainsi qu'une constante dans les longues robes fleuries des femmes aux cheveux longs et hommes en strict costumes deux-pièces ou chemise, créés par Marion Cito. Ses pièces sont également marquées par les musiques du monde[1].

Depuis une quinzaine d'années, elle s'est mise à créer des œuvres inspirées des grandes villes ou des pays du monde où elle séjourne, invitée avec sa compagnie en résidence afin de s'imprégner de l'atmosphère des lieux : Budapest et la Hongrie (Wiesenland), Palerme et la Sicile (Palermo, Palermo), Istanbul et la Turquie (Néfes), Tokyo et le Japon (Ten Chi), Lisbonne (Masurca Fogo), Hong Kong (Le Laveur de vitres), Madrid (Tanzabend II), Rome (Viktor en 1986 puis O Dido en 1999), Los Angeles, et le Texas (Austin) (Nur du), Séoul et la Corée du Sud (Rought Cut), Vienne (Ein Trauerspiel), le Brésil (Agua) et plus récemment l'Inde et en particulier Calcutta et le Kerala pour la création 2007. Sa prochaine création qui sera créée en juin 2009 sera inspirée d'une résidence de la compagnie en février 2009 à Santiago du Chili.

Elle travailla souvent en coordination avec son maître de ballet Alfredo Corvino, élève de quelques grands maîtres de l'expressionnisme, et son danseur historique et ami Dominique Mercy.



#2 Bérylune

Bérylune

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Posté 07 juillet 2009 - 04:35

Immense artiste...
L'expressionnisme poussé à son degré le plus élevé, le plus beau. Quand le geste, le corps accompagne les émotions humaines, la condition humaine...

Peut-être pas l'indifférence générale, mais sûrement pas la place qu'elle méritait...

Bel hommage, Claricorne... :)

#3 claricorne

claricorne

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Posté 07 juillet 2009 - 04:37

Immense artiste...
L'expressionnisme poussé à son degré le plus élevé, le plus beau. Quand le geste, le corps accompagne les émotions humaines, la condition humaine...

Peut-être pas l'indifférence générale, mais sûrement pas la place qu'elle méritait...

Bel hommage, Claricorne... :)


Merci à toi.
J'ai tellement de peine que j'ai pas pu faire ce topic avant...


#4 Invité_souris_*

Invité_souris_*
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Posté 07 juillet 2009 - 07:31

Bel hommage Claire,

Elle le mérite et on reparlera d'elle...
Bonne soirée à toi.

Amicalement
Souris


#5 claricorne

claricorne

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Posté 07 juillet 2009 - 07:46

Bel hommage Claire,

Elle le mérite et on reparlera d'elle...
Bonne soirée à toi.

Amicalement
Souris


Merci Souris!
J'espère qu'Arte va se fendre d'une soirée...


#6 Emrys

Emrys

    Ambrosius

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Posté 07 juillet 2009 - 08:08

C'est bien de rappeler sa biographie

merci Clari


Elle avait ce plus d'expression marquante qui fait l'artiste



Quand je pense à elle, mes pensées dansent !

#7 trix

trix

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Posté 07 juillet 2009 - 09:50

Image IPB

#8 .ds.

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Posté 07 juillet 2009 - 11:23

Je ne la connaissais pas, mais j'admire l'artiste, cette danse qui fait que la gestuelle est une tendresse. Feue à son âme, si belle.

Admiration.

#9 Invité_laurencia_*

Invité_laurencia_*
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Posté 08 juillet 2009 - 12:02

bel hommage, Claricorne, merci