
La mémoire en sortilèges
#1
Posté 28 juillet 2009 - 10:30
Au fond de la belle salle
Toute l'odeur du passé
Tient dans la grande armoire
Et les miroirs
Brillent pour rien
De l'autre côté
La fenêtre ouverte
S'étonne
Sous la lune de cuivre rouge
L'étrange valse
Du vent et des roses
Au bout de la longue allée
De dalles ébréchées
A l'abri des hauts murs
S'enlacent
Des breloques de murmures
Et parfois résonne
Un vieil orgue de barbarie
Dans le lointain
C'est un jardin
Où reste trop d'enfance
Tout occupé à ranger
Ses sortilèges
Comme bagues de neige
Dans des tiroirs secrets
Sous les fruits éteints
La nuit fait des vagues
S'étale
Un ondoiement d'étoffes
Une marée de rides
De parfums en errance
Et les sentiers se perdent
Dérivent
Se taisent
Par le dédale
De la mémoire
#2
Invité_souris_*
Posté 29 juillet 2009 - 10:25
J'aime bien, je me suis crue en voyage vers une autre planète entourée de mes étoffes soyeuses et de mes senteurs habituelles mais en chemin vers l'inconnu...
Amicalement
Souris
#3
Posté 29 juillet 2009 - 10:49
tes sortilèges m'avaient échappé
ç'eut été dommage...
#4
Posté 29 juillet 2009 - 11:21
"...Des breloques de murmures..." ça me plaît!
#5
Posté 29 juillet 2009 - 01:05
#6
Posté 29 juillet 2009 - 06:43
La ville à bout de lumières
La ville à bout de lumières
Sombre au fond de la nuit
Comme un vieux décor de théâtre
Et nous nous penchons sur la terre
Pour respirer la brume
Qui vient de la rivière
Où ne vibre plus que le reflet des choses
Seul le reflet demeure tel le refrain
A peine audible d'une chanson mélancolique
Egaré dans le parfum des fleurs mouillées
Maigre mélodie acidulée
Qui virevolte
Sur la carte des rêves
Aux lueurs tenaces
Aux ombres aromatiques
Fruit mûri dans les insomnies
Des vieux enfants
Veilleurs du vide
#7
Posté 29 juillet 2009 - 11:32
L'amour en pointillés
Frottis de lueurs
Quelques soupirs
Pour dire l'amour
Dans l'encoignure du soir
Esquisse de danse
Gestes éphémères
Eclats de silence
Crachotés par le réverbère
Où se dilue un bref adieu
Echos frissonnants
De pas qui s'éloignent
Parmi les flaques
Nervurées de lune
Tandis que la pluie
Continue
A caresser les toits
#8
Posté 30 juillet 2009 - 05:38
la même magie des mots
bravo
(j'avoue que je ne connaissais pas... , cher poète ! Honte à moi !)
#9
Posté 30 juillet 2009 - 10:09
Un petit dernier, pour s'éloigner...
L'amour en pointillés
Frottis de lueurs
Quelques soupirs
Pour dire l'amour
Dans l'encoignure du soir
Esquisse de danse
Gestes éphémères
Eclats de silence
Crachotés par le réverbère
Où se dilue un bref adieu
Echos frissonnants
De pas qui s'éloignent
Parmi les flaques
Nervurées de lune
Tandis que la pluie
Continue
A caresser les toits

#10
Posté 30 juillet 2009 - 10:33
Clari, merci beaucoup pour ta deuxième visite. Tu es l' une des voix de TLP les plus attentives aux autres. et tes commentaires disent beaucoup avec une grande concision...
Merci encore
#11
Invité_souris_*
Posté 31 juillet 2009 - 05:49
Heureusement, j'ai eu la bonne idée de repasser...
et j'ai apprécié ta générosité discrète..dans ces tois poèmes en demi-teinte sur les soirs de la vie.
Amicalement
Souris
#12
Posté 31 juillet 2009 - 09:25
#13
Posté 31 juillet 2009 - 06:55
J'ai beaucoup aimé cette promenade nostalgique et si musicale ...
Comme un voyage en porte de mémoire.
Semha, prise à la magie du sortilège ...
Bien mieux qu'un refrain, un vrai conte musical ...
Semha
Merci pour tes commentaires sur les deux premiers textes...et merci pour la référence, inattendue, quant au troisième!...
Au plaisir de te lire
J'ai lu les trois
la même magie des mots
bravo
(j'avoue que je ne connaissais pas... , cher poète ! Honte à moi !)
Grand merci pour ton chaleureux commentaire.
Nous nous sommes croisés, je crois, une fois ou deux, mais c'était il y a quelques mois...
A bientôt et bien à toi
Magnifique...
Idem pour les deux autres, notamment le dernier... du plaisir à lire, merci
Merci beaucoup Jojo... je ne te connais pas encore, mais je lirai tes textes avec attention
Bien à toi
#14
Posté 31 juillet 2009 - 11:25
Bonjour Charly Java,
Heureusement, j'ai eu la bonne idée de repasser...
et j'ai apprécié ta générosité discrète..dans ces tois poèmes en demi-teinte sur les soirs de la vie.
Amicalement
Souris
Souris, comme Clari tu es de ces voix de TLP, originales et précieuses, qui ont "le goût des autres", des textes des autres...
Sois ici remerciée de ta générosité
Bien à toi
#15
Posté 31 juillet 2009 - 11:38
Est-il encore utile de te dire combien j'aime ton écriture...Non je vais me contenter de me ballader encore un peu dans ce jardin secret...Merci pour ces esquisses, ces échos et ces soupirs...
Salut Miss. Je n'ai pas, moi, besoin de te dire combien j'apprécie tes commentaires...Ballade-toi autant que tu veux, mais pense à laisser une petite trace de ton passage: un petit texte, par exemple, que nous pourrions découvrir lors d'une de nos prochaines promenades dans cet étrange jardin qu'on nomme TLP...
Dans cette attente, de grosses bises...
#16
Posté 14 août 2009 - 10:54
La mémoire...et l'oubli.La mémoire en sortilèges
Au fond de la belle salle
Toute l'odeur du passé
Tient dans la grande armoire
Et les miroirs
Brillent pour rien
De l'autre côté
La fenêtre ouverte
S'étonne
Sous la lune de cuivre rouge
L'étrange valse
Du vent et des roses
Au bout de la longue allée
De dalles ébréchées
A l'abri des hauts murs
S'enlacent
Des breloques de murmures
Et parfois résonne
Un vieil orgue de barbarie
Dans le lointain
C'est un jardin
Où reste trop d'enfance
Tout occupé à ranger
Ses sortilèges
Comme bagues de neige
Dans des tiroirs secrets
Sous les fruits éteints
La nuit fait des vagues
S'étale
Un ondoiement d'étoffes
Une marée de rides
De parfums en errance
Et les sentiers se perdent
Dérivent
Se taisent
Par le dédale
De la mémoire
Dans tes mots, des odeurs, des parfums, de la danse, de la tendresse, et le temps qui se téléscope, entre hier et aujourd'hui, entre enfance et vieillesse, qui parfois ont des airs de ressemblance. L'enfance, ce jardin, d'où s'exhalent d'étranges souvenirs, comme des impressions à la Madeleine de Proust. Puis des airs de Belle au Bois Dormant qui tout à coup aurait des rides. Un palais qui tombe en ruines. Une longue allée qui mène au mystère. De terres en terres, en intemporel, tu tricotes comme je tricoterais. Cette même envie d'intemporel, comme allant vers l'indéfini, ce qui ne se dit qu'à mots couverts. Une longue allée. Les allées parfois mènent à d'étranges portes. On les ouvre. Puis elles se referment, peu à peu. Parfois. La fenêtre est ouverte, sur la vie. Le temps a passé, les dalles sont ébréchées. N'est-ce pas nous qui le sommes?...Comme faïence en porcelaine dont les rides se feraient au travers de la vie?...Les hauts murs mettraient à l'abri de nous, s'y cacheraient des secrets, de belles histoires, s'y enfermeraient des mondes aussi.
"Au bout de la longue allée
De dalles ébréchées
A l'abri des hauts murs
S'enlacent
Des breloques de murmures"
La musique de l'orgue de barbarie, il en passait autrefois dans les quartiers, dans le mien, il en passe encore un, avec un automate en allure de singe qui propose d'y mettre une pièce ou l'autre. Musique dans le lointain, voyage dans la tête lorsque les sons se déroulent.
"C'est un jardin
Où reste trop d'enfance
Tout occupé à ranger
Ses sortilèges
Comme bagues de neige
Dans des tiroirs secrets" Si joli cela et si émouvant.
Et si l'on oubliait tout, que les chemins de la mémoire s'éteignaient, se réveilleraient-on enfants, un peu trop grands?...
Amnésie...providentielle?...
Beau, toujours du beau, cher Charly...
#17
Posté 14 août 2009 - 11:29
J'aime.L'amour en pointillés
Frottis de lueurs
Quelques soupirs
Pour dire l'amour
Dans l'encoignure du soir
Esquisse de danse
Gestes éphémères
Eclats de silence
Crachotés par le réverbère
Où se dilue un bref adieu
Echos frissonnants
De pas qui s'éloignent
Parmi les flaques
Nervurées de lune
Tandis que la pluie
Continue
A caresser les toits
"Pour dire l'amour
Dans l'encoignure du soir"...
Cette esquisse de danse où l'on devine un baiser, se hausser...sur la pointe des pieds. Pour parvenir à sa hauteur puis l'embrasser. Lui se baissera peut-être un peu. Car il est grand.
"Esquisse de danse
Gestes éphémères
Eclats de silence
Crachotés par le réverbère
Où se dilue un bref adieu"
De ces couples aussi éphémères que leurs gestes. Couples naissants. Couples cachés. Pour vivre heureux vivons cachés. Drôle d'idée...Cacher son coeur. La pluie pleure après. En cachette aussi certainement.
"Parmi les flaques
Nervurées de lune
Tandis que la pluie
Continue
A caresser les toits" J'aime ces couleurs de lune, ces reflets de tout, d'un peu de rêve encore dans les yeux, avant que...les pas ne s'éloignent. Pour combien de temps? Bien trop de temps, sans doute. J'aime cette pluie qui elle continue à caresser les toits. Amour en pointillés...bien joliment écrit, cher Charly.
Je trouvais cela joli aussi:
http://www.youtube.c..._embedded#t=133
Vashti Bunyan Train Song
Kerouac un peu, enfin quelque chose...
Des horizons qui seraient au diapason
D'une lune passée au rouge vermillon
D'un train qui sonnerait sans façon
Les amants du soir s'en retournent à leur prison
Un peu de rêve à la sauce primpenelle
Faire semblant d'avoir fabriqué de l'éternel
Rien ne résiste à ce qui s'éteint
Faute de pouvoir le vivre
Il y avait ce parfum
Qui s'exhalait sous la douceur d'un pin
Et croire à plus loin
Serait tout simplement vain
Le train déjà siffle le même refrain
La souffrance n'est pas faite pour ses lendemains
La lune éclaire sa chevelure
Elle est rousse aux entournures
Ecoute le train, il y a ces ados
Qui fabriquent encore du beau
Ils n'ont pas encore grandi
Ils rêvent et tutti quanti...
http://www.youtube.c...feature=related
#18
Posté 19 août 2009 - 09:53
La ville...lire ton poème et au travers. La ville, n'est-ce pas un peu de nous? Lorsqu'en commedia del arte, nous sortons nos masques et les enlevons. Quel reflet alors de nos visages dans les rivières? Celui du temps passé, des souvenirs ou de l'illusion du présent?Allez, ne soyons pas ladre, un petit deuxième, un peu de la même veine:
La ville à bout de lumières
La ville à bout de lumières
Sombre au fond de la nuit
Comme un vieux décor de théâtre
Et nous nous penchons sur la terre
Pour respirer la brume
Qui vient de la rivière
Où ne vibre plus que le reflet des choses
Seul le reflet demeure tel le refrain
A peine audible d'une chanson mélancolique
Egaré dans le parfum des fleurs mouillées
Maigre mélodie acidulée
Qui virevolte
Sur la carte des rêves
Aux lueurs tenaces
Aux ombres aromatiques
Fruit mûri dans les insomnies
Des vieux enfants
Veilleurs du vide
Qui sombre? La ville? Nous? Lit-on une ville sombre ou une ville qui sombre?...mystère.
Un vieux décor de théâtre, ou un théâtre de marionettes, dans la Peau de John Malkovich, Héloïse et Abélard. De vieux souvenirs.
"Et nous nous penchons sur la terre
Pour respirer la brume
Qui vient de la rivière
Où ne vibre plus que le reflet des choses"
j'aime ces odeurs de terre, ces odeurs de vie, ce temps si doux
quel étrange reflet des choses...des apparences?...réalité/rêve?
La mélancolie, comme un voyage en des terres cachées et inconnues où vivrait le reflet et plus encore
"Sur la carte des rêves
Aux lueurs tenaces
Aux ombres aromatiques
Fruit mûri dans les insomnies
Des vieux enfants
Veilleurs du vide"
J'aime cette carte des rêves et puis ces veilleurs du vide.
J'aime les questions à te lire...