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Biographie De Jean Albany


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Posté 04 septembre 2007 - 08:11

Jean Albany (1917-1984)

Né le 4 décembre 1917, à Saint-Denis de la Réunion, de parents instituteurs, Jean Albany quitte Saint-Gilles à l’âge de vingt ans pour partir à Paris « à la métropole », poursuivre des études de droit et de chirurgie dentaire.

Le jeune Réunionnais est mobilisé en 1939, pendant la seconde guerre mondiale : il sert comme élève officier d’artillerie à l’école de Fontainebleau, il y écrit ses premiers vers (Amour oiseau fou qui sera publié en 1985).

Démobilisé, il reprend ensuite ses études et obtient une licence de droit et un doctorat d’économie politique. Tout en continuant ses études de chirurgien dentiste, il passe deux ans à l’Institut d’Economie Politique de Paris et anime des groupements d’étudiants d’Outre-mer. Il retourne à la Réunion où il séjourne de 1945 à 1948. c’est au cours de ces années qu’il trouve sa liberté de poète en laissant parler en lui, à travers ces enchanteresques mots créoles, ses racines réunionnaises, sur les conseils du poète Audiberti.
Un poète en créolie…

« En 1951, le titre de son premier recueil Zamal (mot créole désignant le chanvre indien), invite peut-être à discerner une analogie entre la poésie et la drogue (deux techniques pour voyager aux pays lointains)…L’ouvrage peut se lire d’ailleurs comme un cahier d’un retour au pays natal » En tout cas, il ouvre indiscutablement la voie au mouvement créoliste réunionnais. A partir de 1969, avec Bleu Mascarin, il privilégie officiellement le créole comme langue d’expression poétique. « Il dérègle la vieille poésie réunionnaise : il inaugure une modernité poétique inséparable d’une revendication identitaire, ce que désigne peut-être le mot de créolie qu’il crée dans son récit Vavangue (1972) Je vis en créolie, je perçois outre l’odeur de l’embrun celle de la fumée d’un feu de bois… »
Un poète marginal

Amateur de courses de chevaux mais également de peinture, le poète qui vit dans le Quartier Latin reste volontairement marginal aux yeux des autres poètes et écrivains. Dans son appartement de Saint-Germain-des-Prés, il écrit son Petit glossaire en 1974 (suivra le Supplément au Petit glossaire en 1983), mettant en valeur le « piment des mots créoles ».

Celui qui écrivait « Il te faudra bientôt tout quitter, ta terre, ta case, tes amours. Ce qui fait ta chaleur, ta lumière et la vie…Tu nous dis : encore quelques lunes et je vais revenir Et tu vas revenir ? Ô ma joie ! Mais vas-tu revenir ? Ainsi chantait l’Oiseau-bélier, jaune safran bec noir » (dans Indiennes, paru en 1981) meurt à Paris le 26 octobre 1984.

Celui qui dort près de Saint-Gilles (La Saline-les-Hauts), l’homme aux cheveux dans le vent et au regard franc et visionnaire comme un marin repose désormais en paix dans son île natale…

Biographie rédigée par Maud Fauvel