Quelqu'un a dit que le poème devait s'écrire dans le "signe ascendant".
André Breton est mort. Mais cet homme voyez-vous a pu écrire "contre la mort".
Aujourd'hui on reprends. A cause de civilisation. La lutte, qui n'est ni révolutionnaire ni réformiste, passe par une reconnaissance de la mort. André Breton a tort. Une reconnaissance de la saloperie, autrement appelée humanité.
Et il faut de la joie à cela. Un homme a écrit contre. Il faut le suivre.
Et quand on vient de se lever et de partir pour une ville qui, même dans le trajet, vous a semblé lointaine et que vous arrivez et qu'il n'y a plus rien, de tout ce que vous aviez pu espérer -- ah il vous reste à reconstruire l'espoir. Donc l'espoir est un jeu surréaliste.
Il n'y a rien. Il n'y a rien pour vous ici. Et s'il te faut construire, ne prends tout simplement jamais appui. Tu iras dans une boutique, plutôt, pour des farces et attrapes.
Dès lors tu sais que la lutte se poursuit. Hier tu as bien ri. C'est ton tour d'en baver mais tu ne retiens rien, ce qui te sauve. Le passage, ce sont des passages de passages... Tu ne saurais les retenir. Tiens-le bien dans ta main, tout le "signe ascendant" -- c'est un vrai ascenceur. Il fonctionne régulièrement.
Régule. Et tu verras s'ouvrir tes propres yeux, sur un monde trente-deux secondes -- ah ! et tu verras une dame joindre précisément ses deux bras voluptueux aux tiens.
Et qui écrivait quoi, "au parfum de ses seins" ? Tu souffres ? Ris encore. Cette joie t'appartient.
Plutôt que des structures, cherches-y du bon temps. Mais tu es tout entier à l'agonie, aporie et quoi encore ? C'est une bonne blague.
Regarde, vois plutôt comme cela s'est joué dans des relations toutes passées inconscientes depuis lors, exacerbées au pire. Ta vie en fut une plaisanterie. Boutades.
Mais ces boutades que tu gicles sur la tête de tes proches, de tes amis, enfin, elles se font sérieuses soudain. Et même sévères, vois : tu écriras contre la mort.
Plutôt que la stupeur, attaque tes ennemis. Et crains s'ils te ressemblent. Ctrains de les avoir loupés. Ils devraient mieux te ressembler.
Tu mérites mieux.
Est-ce que tu mérites de vivre ? Une légende veut que tu sois né dans un délabrement horrible. Il y en a eu des médecins de rassemblés autour de ton jeune corps et tu ne donnais pas plus cher de leur peau qu'ils ne donnaient de la tienne. Ils sont morts à présent et toi tu vis et ris mais --- tiens ton rire dans la joie. Comme tu avais un rire horrible hier.
Plutôt que tendre. Tendre, tendre... etc.
Signe Ascendant
Débuté par serioscal, sept. 05 2007 08:00
4 réponses à ce sujet
#1
serioscal
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Serialismo Rigoroso
- Une phrase ::All series are not red. But some are. They burn-speak.
Posté 05 septembre 2007 - 08:00
#2
bonhomme..
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Tlpsien ++
Posté 05 septembre 2007 - 12:19
[quote name='serioscal' date='Sep 5 2007, 10:00 AM' post='23947']
Quelqu'un a dit que le poème devait s'écrire dans le "signe ascendant".
André Breton est mort. Mais cet homme voyez-vous a pu écrire "contre la mort".
Aujourd'hui on reprends. A cause de civilisation. La lutte, qui n'est ni révolutionnaire ni réformiste, passe par une reconnaissance de la mort. André Breton a tort. Une reconnaissance de la saloperie, autrement appelée humanité.
Et il faut de la joie à cela. Un homme a écrit contre. Il faut le suivre.
Et quand on vient de se lever et de partir pour une ville qui, même dans le trajet, vous a semblé lointaine et que vous arrivez et qu'il n'y a plus rien, de tout ce que vous aviez pu espérer -- ah il vous reste à reconstruire l'espoir. Donc l'espoir est un jeu surréaliste.
Il n'y a rien. Il n'y a rien pour vous ici. Et s'il te faut construire, ne prends tout simplement jamais appui. Tu iras dans une boutique, plutôt, pour des farces et attrapes.
Dès lors tu sais que la lutte se poursuit. Hier tu as bien ri. C'est ton tour d'en baver mais tu ne retiens rien, ce qui te sauve. Le passage, ce sont des passages de passages... Tu ne saurais les retenir. Tiens-le bien dans ta main, tout le "signe ascendant" -- c'est un vrai ascenceur. Il fonctionne régulièrement.
Régule. Et tu verras s'ouvrir tes propres yeux, sur un monde trente-deux secondes -- ah ! et tu verras une dame joindre précisément ses deux bras voluptueux aux tiens.
Et qui écrivait quoi, "au parfum de ses seins" ? Tu souffres ? Ris encore. Cette joie t'appartient.
Plutôt que des structures, cherches-y du bon temps. Mais tu es tout entier à l'agonie, aporie et quoi encore ? C'est une bonne blague.
Regarde, vois plutôt comme cela s'est joué dans des relations toutes passées inconscientes depuis lors, exacerbées au pire. Ta vie en fut une plaisanterie. Boutades.
Mais ces boutades que tu gicles sur la tête de tes proches, de tes amis, enfin, elles se font sérieuses soudain. Et même sévères, vois : tu écriras contre la mort.
Plutôt que la stupeur, attaque tes ennemis. Et crains s'ils te ressemblent. Ctrains de les avoir loupés. Ils devraient mieux te ressembler.
Tu mérites mieux.
Est-ce que tu mérites de vivre ? Une légende veut que tu sois né dans un délabrement horrible. Il y en a eu des médecins de rassemblés autour de ton jeune corps et tu ne donnais pas plus cher de leur peau qu'ils ne donnaient de la tienne. Ils sont morts à présent et toi tu vis et ris mais --- tiens ton rire dans la joie. Comme tu avais un rire horrible hier.
Plutôt que tendre. Tendre, tendre... etc.
Je viens de sécher peut-être mes dernières larmes mortifères. Nicole dort, mon chien est castré depuis peu, il va pouvoir vivre une retraite paisible. Papa va passer une belle après-midi, mes soeurs ont compris !!Je suis au calme chez un communiste, ma belle-mère française d'origine tchèque, bohémienne, et russe blanche soigne paisiblement sa dialyse. Ici le vent du nord a cessé, la nuit fut glaciale, sauvage et courte. Au matin la bronchite à Nicole s'est transformé en rhume . J'ai attendu, attendu . Je n'aurais plus jamais rien à redire.
joel
Quelqu'un a dit que le poème devait s'écrire dans le "signe ascendant".
André Breton est mort. Mais cet homme voyez-vous a pu écrire "contre la mort".
Aujourd'hui on reprends. A cause de civilisation. La lutte, qui n'est ni révolutionnaire ni réformiste, passe par une reconnaissance de la mort. André Breton a tort. Une reconnaissance de la saloperie, autrement appelée humanité.
Et il faut de la joie à cela. Un homme a écrit contre. Il faut le suivre.
Et quand on vient de se lever et de partir pour une ville qui, même dans le trajet, vous a semblé lointaine et que vous arrivez et qu'il n'y a plus rien, de tout ce que vous aviez pu espérer -- ah il vous reste à reconstruire l'espoir. Donc l'espoir est un jeu surréaliste.
Il n'y a rien. Il n'y a rien pour vous ici. Et s'il te faut construire, ne prends tout simplement jamais appui. Tu iras dans une boutique, plutôt, pour des farces et attrapes.
Dès lors tu sais que la lutte se poursuit. Hier tu as bien ri. C'est ton tour d'en baver mais tu ne retiens rien, ce qui te sauve. Le passage, ce sont des passages de passages... Tu ne saurais les retenir. Tiens-le bien dans ta main, tout le "signe ascendant" -- c'est un vrai ascenceur. Il fonctionne régulièrement.
Régule. Et tu verras s'ouvrir tes propres yeux, sur un monde trente-deux secondes -- ah ! et tu verras une dame joindre précisément ses deux bras voluptueux aux tiens.
Et qui écrivait quoi, "au parfum de ses seins" ? Tu souffres ? Ris encore. Cette joie t'appartient.
Plutôt que des structures, cherches-y du bon temps. Mais tu es tout entier à l'agonie, aporie et quoi encore ? C'est une bonne blague.
Regarde, vois plutôt comme cela s'est joué dans des relations toutes passées inconscientes depuis lors, exacerbées au pire. Ta vie en fut une plaisanterie. Boutades.
Mais ces boutades que tu gicles sur la tête de tes proches, de tes amis, enfin, elles se font sérieuses soudain. Et même sévères, vois : tu écriras contre la mort.
Plutôt que la stupeur, attaque tes ennemis. Et crains s'ils te ressemblent. Ctrains de les avoir loupés. Ils devraient mieux te ressembler.
Tu mérites mieux.
Est-ce que tu mérites de vivre ? Une légende veut que tu sois né dans un délabrement horrible. Il y en a eu des médecins de rassemblés autour de ton jeune corps et tu ne donnais pas plus cher de leur peau qu'ils ne donnaient de la tienne. Ils sont morts à présent et toi tu vis et ris mais --- tiens ton rire dans la joie. Comme tu avais un rire horrible hier.
Plutôt que tendre. Tendre, tendre... etc.
Je viens de sécher peut-être mes dernières larmes mortifères. Nicole dort, mon chien est castré depuis peu, il va pouvoir vivre une retraite paisible. Papa va passer une belle après-midi, mes soeurs ont compris !!Je suis au calme chez un communiste, ma belle-mère française d'origine tchèque, bohémienne, et russe blanche soigne paisiblement sa dialyse. Ici le vent du nord a cessé, la nuit fut glaciale, sauvage et courte. Au matin la bronchite à Nicole s'est transformé en rhume . J'ai attendu, attendu . Je n'aurais plus jamais rien à redire.
joel
#3
DJ-b.
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Tlpsien ++
Posté 05 septembre 2007 - 02:31
Je suis un homme heureux
Je viens de recevoir l'absolution
de tous mes pêchers et le droit
à la vie éternelle pour les siècles
et les siècles
AMEN
Absolution de Dieu, de la bouche de l'Abbé Martial
Merci seigneur
Je viens de recevoir l'absolution
de tous mes pêchers et le droit
à la vie éternelle pour les siècles
et les siècles
AMEN
Absolution de Dieu, de la bouche de l'Abbé Martial
Merci seigneur
#4
F?lice
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- 1 078 messages
Tlpsien +++
Posté 05 septembre 2007 - 04:34
Et quand on vient de se lever et de partir pour une ville qui, même dans le trajet, vous a semblé lointaine et que vous arrivez et qu'il n'y a plus rien, de tout ce que vous aviez pu espérer -- ah il vous reste à reconstruire l'espoir. Donc l'espoir est un jeu surréaliste.
Ca coupe le cordon ombilical. Ca fait mal au coeur, mais c'est une vraie avancée. Dire ça comme ça, c'est une vraie avancée.
Même le projet de l'espoir... semble variable. Il est bien ce texte, il fout la trouille un peu.
Jaguar.
