
MON ÂME
Mon âme
Se figure le papier
Mon papier
Mais séché
Tu es
Ride de ma main
Ma ride m’est unique
Et j’aime son semeur
Egraineur, ce temps vivant, qui se décompose, sans moi et avec moi
J’ai
Cette odeur
Comme a laissé le temps :
Un ton, une nuance, l’âge
J’ai l’âge
Sur les papiers longtemps
Et baroudé
De cicatrice
En cicatrice
Comme à l’automne maintenant
Me souviennent
Les messagers plaintifs
Les hôtes passifs et les brutes clameurs,
Les usés, mes écorces
Silence
C’est que je dore encore au soleil du vivant !
Faîtes silence à l’essor
Des âges sur ma peau !
Ecoutez !
Messages ou claire torpeur
Message qui n’a ma peau :
Je me souviens.