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[roselapin]

Aux pauvres,
Mais aux sages.


Je ne vois qu’une poésie, ce qu’elle a toujours été : l’alternative. Un autre que moi, dirais : l’alternative a l’ennui des autres. Il se dirait voleur de feu, homme libre. Et moi je me dis : voleur de sens, et le sens que je volerais, je veux le donner. Rien qui passe par mes mains ne m’appartient. Ce que je cherche, je le trouve sous une pierre, ou dans un sourire. Dans le lien des langues déliés et des poignées de main sincères. Mais ce que je crée c’est l’espace de paix qui sonne les cloches de la guerre. Ce que je veux réinventer c’est l’idée obsolète, désuète comme une cigarette du chant de l’amour.

Ma poésie demande le vol et elle requiert le viol.
Elle aime briller en moi comme une caresse,
Elle flatte et elle sait faire danser
Véritablement.
Ma poésie est une révolution,
Le rouge d’une clameur de couleurs
Et le visage d’une foule humaine.

-Tu es dans la lune toi.
-Je me vois plutôt dans le soleil. Il nous voit partout, le soleil, n’est-ce pas ? Alors moi je veux le voir partout. C’est mon droit. Le droit qui tombe du ciel au cœur. Le droit mille fois lié autour de moi-même et autour de toi-même. Arrache-le et tu es mort. Arrache-le et tu te fais ton pire ennemi, arrache-le et je te fais mon pire ennemi.

Car ma poésie est une vengeance terrible,
Un aigle au-dessus de ta tête.
Vide-moi et un seul de ses regards suffit à me remplir,
Trompe-moi et d’une parole elle sait guérir.
Elle se propose sans cesse en signes, de l’espoir au désespoir, et seul l’imbécile sait la haïr. Comme il est facile de l’ignorer ! Mais ignorer un geste de foi c’est refuser d’être un homme.

J’en appelle à une raison disparue et enfouie, enterré sous une terre foulée par les pieds des imbéciles ! Craignez la colère du poème car voila la véritable critique ! Calomniez le verbe de la Raison, mais la Raison du verbe aura raison du crime. Parodiez l’ordre, enchaînez-vous, et alors j’attends tout du désordre. Abrutissez, aplanissez, retirez les passions de vos corps et alors j’attends tout de votre pourriture. Exterminez-vous et je ferais tout renaître. Car mon poème n’a jamais eu peur des ruines.
Il a toujours était été.

[roselapin]

Je suis toujours d'accord avec moi.