Je me souviens de son visage
Mais pas de son nom
Je me souviens de son corps
De l'étroitesse de son bassin
Des nœuds sous sa peau
Lorsque je laissais ma main courir
Pour me rassurer de son existence.
Je me rappelle de sa peau
Des tensions qu'elle gardait
De la douleur de son histoire
De la violence qu'elle cachait
Des conflits de sa vie qui en suintaient
Mais toujours rien sur son identité.
Je me rappelle notre premier soir
A mêler nos mains, nos peaux
Dans cette obscurité protectrice
De cette maladresse touchante
Image de nos solitudes respectives.
Je revois ses yeux bleus
Lors du départ
De la souffrance à l'idée de rentrer
De retourner à un quotidien qui me dégouttait
A retrouver la couche conjugale
De ces quelques lignes griffonnées
Sur mon mensonge futur
Sur ce masque à prendre
Sur cet acte d'amour
Qui devenait de plus en plus de haine
Je me rappelle encore l'après
Celui qui fut suivi de plein d'autres
De ce choix de continuer malgré tout
Même si l'horizon n'apparaissait pas
Du mal que j'ai eu lorsqu'il a avoué
A travers un écran virtuel
Qu'il en avait aimé une autre
Lorsque nous faisions l'amour...
C'est si loin maintenant
Et même si son visage s'efface,
Que son nom s'est envolé de ma mémoire
Je ne pense pas avoir plus mal que lui
Lorsqu'il a menti sur notre union
Il m'a rendu une liberté
Qu'aujourd'hui je partage avec mon époux
Et je l'en remercie.
Adeline
30/04/08