7 Et les yeux de tous deux furent ainsi ouverts ;
Ils se connurent nus. D’une épingle de fer,
Des feuilles d'un figuier ils cousirent ensemble
Des vêtements en vert pour toujours, il me semble.
8 Ils entendirent bien au lever du seul soir
La belle voix de Dieu que l’on ne puisse voir
Qu’en se promenant beau par terres jardinières.
Et Adam et sa femme, étant deux se cachèrent
De devant l'Éternel, aux arbres du jardin.
9 L'Éternel appela Adam, lui dit enfin :
Où es-tu? 10 Et Adam, il répondit en crainte :
J'ai entendu ta voix effleurant terres saintes
Dans le jardin, et puis j'ai eu peur de ta paix,
Parce que j'étais nu, et je me suis caché.
Je dois me cacher mieux qu’Adam aux temps antiques.
J’appris à me cacher en lisant Les Tragiques.
Je me cache de toi, bon Dieu aimé. Je vois
Les sentiers rester seuls, vides le long des bois.
Je n’entends point tes pas une oreille par terre.
Je n’entends pas ta voix, même pas en mystère.
Tu as beau appeler, je reste dans le pré
Cueillir des pissenlits sans un mot écouter.
Regarde-moi, bon Dieu, si tu peux voir les hommes,
Si tu connais au fond quelques lieux où nous sommes.
Je porte sur le chef ma couronne de mai ;
Demain ferai-je une autre en fleurs d’éternité.
Regarde ma couronne avant qu’elle flétrisse ;
D’où tu te caches bien, vois-tu dans les coulisses ?