Je marchais à un pas derrière moi-même. Inutile de courir, il courait devant moi.
Et mon fantôme me suivait.
Au-dessus de moi flamboyait la joie verte du jardin de mes rêves.
Mais j'avais beau m'élancer et bondir, gravir des sommets
jamais je ne l'atteignais.
Affolé je courais, affolé je bondissais, mais ni moi, ni mon pays je ne pouvais les atteindre.
Je voulu me résoudre à faire partie du monde mais trop étrange je trouvais porte close.
Je m'assis dans un talus, les larmes aux yeux, dénué de moi, dénué de lieu.
Et levant les regards sur une feuille illuminé dans un rayon,
je compris brusquement;
que je n'étais durant tout ce temps
qu'à un seul mot du paradis.
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