L’acer[1]
Matin hivernal,
Chaude après-midi d’été,
L’arbre est devant moi ;
Dessous, mon couple de merles
Déambule insouciants.
Immeuble moderne :
Murs recouverts de métal,
Jardins privatifs.
J’y vis. Et mon humble esprit
Se rouvre bien. Lentement.
La merlette est seule,
À neuf heures du matin,
Cueillant des brindilles.
Soudain le sentiment vient,
Celui des choses à naître.
Petits voisins jouent
Au ballon sous les fenêtres,
Gênant les gens seuls.
Ça ne me dérange pas,
Car j’adore le bonheur !
Les merles sont là
Tout autour de l’arbre acer,
Fouillent dans la terre.
Plus de chien, de chat pour moi,
Sauf l’arbre et mes oiseaux libres.
[1] Érable japonais.