Avec ta pêche apocalyptique où la main au poignard jaune saigne dans la blessure
Avec ton immense piano troué qui déverse l'eau bleue des rêves dans l'immuable aridité cauchemardesque de la vie
Avec tes têtes de bombe atomique glauques de poison
Avec ton cheval éclatant de nuages qui s'élève dans l'ordre de la transcendance monté par saint Jacques
Avec ta silhouette noire au visage fleuri par la mort à la frontière de la réalité vécue et de l'invisible
Avec ta femme ouvertement nue aux seins et au ventre de sucre rose assise à côté du cygne onirique
Avec tes phosphènes monstrueux à la cruauté électrique dont les yeux crèvent la raison
Avec ton crâne atmosphérique sodomisant un piano à queue
Avec ta Vénus de Milo survolée de mouches enclose dans le toréador hallucinogène
Avec ton téléphone castré à l'écoute du néant sous le regard amusé de poissons calcinés
Avec ta chair molle flasque élastique soutenue par des fourches de bois
Avec tes montres liquides qui bavent sur le sable de la mémoire
Avec ton ciel de mousse invariable qui vient se fondre dans le désert immaculé océan plein d'échos du vide où l'arbre filiforme se reflète grappe charnelle dans les hauteurs près de la vierge qui marche immobile d'éternité
Avec ton Christ crucifié dont la croix se dresse démesurément dans la charité cosmique
tu ouvres l'homme à lui-même et au monde
- Désirs obsessionnels et sanglantes phobies
- absurdité d'un univers matérialiste
- labyrinthes secrets à la conscience
- incarnation d'une Vérité supérieure
sous le manteau irisé de la folie