Le temps est notre unique maître
Il se joue de nous tel le vent
Passé, présent, futur, peut-être
Il chemine implacablement
Qu'il se traîne ou passe en éclair
Lui s'en moque et poursuit sa route
Il n'a que faire de nos repères
Sonnant son tempo goutte à goutte
Qu'il soit heure, minute ou seconde
Il nous habille de son silence
Et d'une caresse un peu profonde
Ride nos peaux sans bienveillance
Il n'est que relativité
Eternité pour qui attend
Ou éclair de rapidité
De ceux qui apprécient l'instant
L'homme a inventé les saisons
Le temps pourrait s'en rapprocher
Raconter nos vies tout au long
Des éphémérides effeuillés
Tout d'abord naquit un printemps
Et notre arrivée sur la terre
Du temps où nous étions enfants
Issus du ventre de nos mères
De ces biberons adulés
Jusqu'aux premiers pas hésitants
Le temps alors n'est que jouet
Mordu de nos premières dents
Sous les premiers sourires
Dont les parents raffolent
Le temps finit par dire
C'est l'heure de l'école
Et c'est sous la grisaille d'un matin de septembre
Qu'une nouvelle page s'ouvre un sac sur le dos
Il est tant de quitter la chaleur de la chambre
Pour au fil des années arpenter les préaux
Période d'insouciance et de premiers émois
Viendra l'adolescence faite de peines et de joies
Un tournant de la vie qui commence à courir
D'une enfance qui va, bientôt devoir s'enfuir
Et puis voilà l'été le ciel de nos 20 ans
Le bleu pour oublier qu'on n'est plus un enfant
Mais l'horizon ouvert d'une vie à bâtir
Que fort de son passé on se crée l'avenir
Et la source s'écoule, s'écoule....
Bois l'eau de cette rivière, saisis-en les bienfaits
En évitant les pierres qui te feraient tomber
Jonquilles et coquelicots de la belle saison
Qu'un jour les vents contraires sans scrupules balaieront
Ce petit air d'automne qui vient nous rappeler
Que le temps fait son œuvre sans avis demander
Et sous l'arbre de vie viennent les premiers bilans
Des années qui s'envolent comme la feuille au vent
Age de maturité qu'il est convenu de dire
Mais où commence à poindre la notion de vieillir
Et ce sang dans nos veines qui continue sa course
Dans un torrent de vie dont l'envie fait la source
Puis ce torrent s'apaise laissant venir l'hiver
Sous le poids du passé le corps se voûte un peu
Blancs flocons de cheveux de nos chères grands-mères
Sérénité magique d'être devenu vieux
Mais hiver n'est beau que si le feu vous chauffe
Car dans le cas contraire le froid vous envahit
Cette glace empêchant de finir sain et sauf
Des solitudes cruelles guettant les fins de vie
De sourire ou de pleurs le temps ne choisit pas
Et quand sonnera l'heure il vous prendra le bras
Il vous dira regarde c'est le compte à rebours
Les saisons se terminent l'horloge a fait son tour
Alors tu reverras le film de ta vie
sous le prisme cruel du sablier cassé
Grains de sable libérés entre tes doigts s'enfuient
Traceront le chemin du souvenir laissé
Puis viendra la cinquième saison...
Celle qu'aucun livre ne recense
Celle des horloges qui cesseront
D'injecter leur sournoise cadence
Je ne sais quel sera son climat
Et pour tout dire elle me fait peur
Car malgré le temps qui nous noie
Je ne veux pas que sonne l'heure....
Mais ce choix jamais je n'aurai
Alors autant ne pas y penser
Je laisse la réponse en suspens
Car de partir, j'ai bien.... le temps.....
Chaque saison a ses plaisirs
Et son lot de désagréments
Il faut vite à la vie sourire
Et profiter de chaque instant
Aime, pleure, ris, souris,
Mais vis.....vis......
Prends surtout le temps de voir avec le cœur malgré la course quotidienne et perpétuelle....